Suicide au Japon : chiffres, culture, causes, l'article à lire

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On entend souvent dire que les Japonais se suicident beaucoup. Est-ce vrai ? Que disent les chiffres de 2022, ceux des décennies précédentes et les études ? Est-ce uniquement une histoire de culture ou de conditions de travail ? Ce qui est sûr, c’est qu’au Japon, le suicide (s’écrivant 自殺 et se prononçant jisatsu) est considéré comme un problème social majeur.

Chiffres

Année 2021

Au Japon, il y a eu 20 830 suicides pour l’année 2020. Ces statistiques proviennent du ministre de la Santé et ont été relatées dans la presse. Lors de leur diffusion, elles ont été accueillies avec un accueil mitigé. À titre de comparaison, cela représente 251 personnes de moins que l’année 2020. En revanche, cela reste en hausse par rapport à 2019, qui déplorait 661 suicides de moins que 2021. Le coronavirus ayant généré une tension perceptible dans de nombreux pays du monde, nous sommes donc dans une situation toujours critique concernant le suicide.

Si nous rapportons ces données à la population totale du Japon, cela représente 16,5 suicides pour 100 000 habitants. En creusant plus intimement dans les statistiques, nous nous apercevons que sur les 20 830 morts, 13 815 étaient des hommes. Voilà une tendance tenace qui perdure au fil des années : 70% des personnes qui se donnent la mort au pays du soleil levant sont des hommes. Concrètement, il y a une hausse de 240 hommes suicidés par rapport à 2020. Concernant les femmes, 7015 se sont donné la mort en 2021, soit 92 de plus que 2020.

On note une hausse en 2020, liée à la pandémie de coronavirus. Les causes sont multiples : licenciement, télétravail forcé, maladies et décès, violences conjugales. Les lignes de téléphones ont connu des records de fréquentation. Dans certains cas, une hausse liée au temps de travail a favorisé les suicides par surmenage.

Selon une enquête gouvernementale, plus de 35 % des Japonais se sentent seuls et isolés à cause de la pandémie de COVID-19, les jeunes de 20 et 30 ans étant plus durement touchés que les personnes âgées en raison d’une interaction sociale limitée. Cette étude a porté sur un échantillon aléatoire de 20 000 personnes âgées de 16 ans et plus dans l’ensemble du pays en décembre, avant que la variante Omicron, hautement transmissible, ne se propage rapidement dans le pays lors de la sixième vague de la pandémie qui a porté le nombre de cas de coronavirus à un niveau record.

En France, selon des données de l’Observatoire-place de la santé sur la santé mentale de la Mutualité Française, le taux de suicide serait de 13,2 pour 100 000 habitants. Nous ne sommes donc pas si éloignés que cela du Japon. C’est même au-delà de la moyenne européenne, située à 10,5 pour 100 000 habitants. Là encore, le suicide tend à augmenter si l’on suit la pyramide des âges : 33,3 pour 100 000 habitants chez les 75 ans et plus. De son côté, l’Observatoire national du suicide rapportait que sur 9300 décès par suicide en 2016 en France métropolitaine, on doit ajouter 200 000 tentatives de suicide donnant lieu à un contact avec le système de soins par an.

Statistic: Total number of suicides committed in Japan from 2011 to 2020 | Statista
Nombre de suicides au Japon, entre 2011 et 2020

Année 2022

Le 15 octobre 2022, le gouvernement nippon a publié les chiffres du nombre de suicides signalés au pays du soleil levant. Il était de 21 007 personnes décédées, ce qui représente une diminution de 74 par rapport à l’année précédente. Le livre blanc compilé par le ministère de la Santé au Japon précise également que parmi l’ensemble, 13 939 hommes ont mis fin à leurs jours, soit une baisse de 116 par rapport à l’année précédente. Plus inquiétant, 7 068 femmes se sont suicidées, ce qui reflète une hausse de 42 par rapport à 2020.

Comment analyser de telles statistiques ? Selon un responsable du ministère de la Santé, le taux plus élevé chez les femmes pourrait être dû au fait qu’elles sont victimes de violences domestiques de la part de leur partenaire. Ces derniers passent plus de temps à la maison en raison de la pandémie de coronavirus. Aussi, il y a beaucoup de salariées dans le secteur de l’hôtellerie et du commerce de détail. Celles-ci ont perdu leurs emplois à cause de la COVID. D’ailleurs, on observe aussi une augmentation du nombre d’hommes et de femmes qui vivent seules, ce qui pourrait représenter un facteur contributif.

Il va sans dire que la courbe économique et épidémique du Japon impacte les statistiques de suicide chez la gent féminine. Une étude menée par une équipe de chercheurs entre 2020 et 2021 publiait déjà de telles conclusions. L’un des scientifiques signalait que les femmes possédaient bien plus d’emplois non réguliers que les hommes (comme des temps partiels). Elles ont ainsi tendance à être plus touchées financièrement. Les jeunes sont peut-être plus susceptibles d’être contraints à l’isolement en raison des restrictions comportementales.

L'histoire du taux de suicide japonais

Depuis longtemps, le Japon est confronté à l’un des taux de suicide les plus élevés du monde industrialisé. Le pays s’est classé 14e pour le taux de suicide au niveau mondial en 2018, et le suicide était la sixième cause de décès au Japon en 2015. On enregistre régulièrement la pendaison comme la méthode de suicide la plus fréquemment utilisée, et elle contribue largement au taux global de mortalité par suicide, en particulier chez les personnes âgées de 50 ans et plus.

Comme chaque pays, le nombre de suicidés annuels au Japon a varié en fonction du contexte économique, sanitaire ou historique. Les statistiques sont compilées depuis 1960. Ainsi, nous pouvons revenir sur 62 ans de données fiables, compilées directement par le gouvernement. Le graphique ci-dessous, disponible en libre accès sur Wikipédia, nous permet de nous rendre compte du taux de suicide au Japon pour 100 000 personnes en le comparant à d’autres grands pays industrialisés.

Taux de suicide dans le monde
Taux de suicide dans le monde

Ce qui est particulièrement frappant, c’est qu’il se situe plus ou moins au même niveau que la France avant les années 2000. Entre 1960 et 1995, le nombre de suicides au Japon est passé de 27,7 à 17,1 pour 100 000 avant d’augmenter soudainement en 1998 pour atteindre un taux de 25,3 pour 100 000. Cela représente une augmentation de 34,7 % par rapport à l’année précédente. Selon des chercheurs, l’augmentation des taux de suicide est due à des perturbations de l’équilibre social. Cela intervient, dans ces exemples, notamment via une récession économique ou une expansion industrielle rapide.

En outre, il a été observé de fréquentes associations entre le suicide et les taux de divorce. L’évolution des modèles de mariage ainsi que la crise économique asiatique qui a touché le Japon à la fin des années 1990 représentent autant d’explications sur l’augmentation de cette courbe.

Au Japon, le taux de suicide croît fortement avec l’âge. Les précédentes recherches sur le suicide ont généralement consisté à analyser les taux de suicide bruts, qui sont influencés par la composition par âge de la population. Comme la pyramide des âges au Japon a évolué rapidement au fil du temps, l’utilisation de taux bruts plutôt que de taux ajustés à l’âge, pour mesurer les tendances en matière de suicide, pourrait être trompeuse. Avec l’isolation progressive, le manque de considération ou encore le problème de retraite, les personnes âgées sont plus susceptibles que jamais de se suicider au Japon. Certaines préfèrent commettre un délit en vue d’aller volontairement en prison plutôt que de rester seule.

📉 Le nombre de suicides a atteint un pic en 2003 (34 427) et a diminué chaque année depuis 2009, jusqu'en 2020.

Une culture du suicide ?

Depuis des années, le seppuku (c’est-à-dire le suicide rituel par éviscération, vulgairement appelé hara-kiri en Occident) est un sujet récurrent dans la littérature et le théâtre japonais. C’est une forme de suicide traditionnelle et honorable parmi la classe des samouraïs au Japon depuis des siècles. Si le Seppuku est devenu extrêmement rare dans le Japon contemporain, le type de suicide lié à l’exercice d’un rôle semble perdurer, même au XXe siècle.

Au-delà des guerriers d’infanteries nippons, l’exemple des Kamikazes revient fréquemment dans les discussions. Signifiant « vent divin » (特別攻撃隊), ce terme réfère aux pilotes japonais qui effectuaient des missions-suicides durant la guerre du Pacifique. Alors que les munitions, les vivres et le carburant venaient à manquer dans l’armée impériale, des généraux ont eu l’idée de faire évoluer les tactiques militaires en auto-explosion. Les pilotes avaient ainsi pour objectif de s’écraser avec leur avion sur un navire de la marine américaine. La charge explosive et l’impact devaient, théoriquement, endommager un maximum la cible. Dans certains cas, le pilote était volontaire, mais dans d’autres, il était contraint de se suicider.

Désormais, le terme de kamikaze a été repris en occident pour qualifier une personne qui sacrifie volontairement sa vie dans un attentat. On l’entend également pour qualifier une personne qui prendrait des risques inconsidérés, mettant volontairement en danger sa vie pour la réalisation d’un objectif. Exemple, une personne qui grimpe une tour à mains nues peut être qualifiée de kamikaze, de « suicidaire ». En revanche, ce qui est indéniable, c’est que le suicide au Japon n’est pas vu comme un péché, comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux. Notre culture judéo-chrétienne a insufflé cette notion qui n’est fatalement pas en usage au Japon.

Kamikaze japonais
Un pilote attache son hachimaki avant de s'envoler pour sa dernière mission

La mentalité nippone a conservé, chez certains, l’idée que le suicide est une façon honorable de prendre ses responsabilités, de corriger une faute ou une honte aiguë. Le suicide dû à des responsabilités a d’ailleurs un nom : le inseki-jisatsu (引責自殺). Cette lecture expliquerait la hausse du nombre de suicides durant les crises financières, qui entrainent immanquablement des licenciements. Cela est encore plus intense au Japon, un pays dont la culture d’entreprise est très forte et dans lequel il n’est pas rare de voir un salarié effectuer toute sa carrière dans la même firme.

Un exemple concret et récent de cette « mentalité japonaise » est le Vol Japan Airlines 123. Le 12 aout 1985, un Boeing 747SR-46 s’écrase près du mont Osutaka à 100 km de Tokyo. Parmi les 524 victimes, 520 perdent la vie. Cette tragédie s’explique par une rupture en vol d’une cloison arrière de l’appareil. On apprend plus tard qu’elle avait été mal réparée et que l’accident aurait pu être évité par une meilleure maintenance (la queue de l’appareil produisait des sifflements intermittents depuis plusieurs années). Apprenant cela, Hiroo Tominaga, technicien de maintenance, décide de se suicider pour s’excuser auprès des victimes.

Il est cependant absurde d’expliquer uniquement le nombre de suicides au Japon par une vision culturelle du sujet. Il est vrai que la plupart des Japonais associent la notion de suicide avec une apparente responsabilité morale. Cela est un héritage des siècles précédents et de la culture samouraï, comme nous l’avons vu ci-dessus. À titre d’exemple, lorsque Toshikatsu Matsuoka se donne la mort, Shintaro Ishihara (gouverneur de Tokyo) le décrit comme un « véritable samouraï ».

Le Boeing 747 SR-46 en question en 1984, un an avant l'accident. Crédits : Kjell Nilsson, Wikipédia

Forêt des suicides

Lorsque l’on évoque le suicide au Japon, le nom de forêt d’Aokigahara (青木ヶ原) revient très vite. Pour cause, elle est parfois surnommée la « forêt des suicides ». Cette triste réputation provient du nombre important de personnes retrouvées sans vie depuis les années 1950. Le plus souvent, il s’agit de pendaison dans la préfecture de Yamanashi. Les chiffres font froid dans le dos, car ils représentent souvent 1% du total de suicides au Japon. On comptabilisait 370 suicides en 2005, 376 en 2006 et 342 en 2007.

Pour la petite histoire, le vrai surnom de cette forêt est Jukai (樹海), ce qui signifie « mer d’arbres ». En effet, elle couvre une surface de 35 km² et s’étend à la base du mont Fuji. Elle est considérée comme relativement jeune puisqu’elle n’a que 1200 ans. On note que le sol est principalement couvert de mousse et le terrain est souvent accidenté.

La forêt d'Aokigahara
La forêt d'Aokigahara

Compte tenu de son rapprochement avec le suicide des Japonais, certains considèrent que la forêt est hantée, que des fantômes circulent librement et que des esprits errants sont terrifiants la nuit. Comment expliquer une telle concentration de suicides ? Historiquement, on peut l’éclaircir par deux ouvrages qui ont recommandé le lieu pour un suicide.

Le premier est Nami no to (波の塔), par Seicho Matsumoto en 1959. Ce dernier se montre élogieux envers la forêt qui serait un endroit parfait pour mourir en secret, pour disparaitre sans que l’on puisse retrouver rapidement le corps. Cette idée de disparition définitive, sans trace, semble avoir rencontré un triste succès chez les personnes souhaitant se donner la mort.

Le second ouvrage ayant contribué à la popularité de la forêt d’Aokigahara, c’est le Kanzen jisatsu manyuaru (完全自殺マニュアル) de Wataru Tsurumi. Il désigne littéralement le mode d’emploi complet du suicide et est un livre très controversé, rédigé en 1993. En plus de nombreux renseignements sur les méthodes pour se donner la mort, l’auteur indique que Aokigahara est un endroit « parfait pour se suicider ».

Plus récemment, une polémique a eu lieu lorsque le Youtuber Logan Paul a tourné un vlog dans la forêt et a découvert le corps d’un Japonais s’étant donné la mort, quelques heures auparavant. Le vidéaste a volontairement filmé le cadavre et l’a posté sur YouTube. Malgré qu’il ait flouté son visage, son attitude a provoqué un tollé sur la toile. En réaction, ses partenariats avec de multiples sponsors ont été rompus et YouTube a démonétisé la plupart de ses vidéos.

Taux de suicide pour 100 000 habitants au Japon par rapport aux autres pays, selon l'Organisation mondiale de la santé. Crédits : MapLoader - Wikipédia
Taux de suicide pour 100 000 habitants au Japon par rapport aux autres pays, selon l'Organisation mondiale de la santé. Crédits : MapLoader - Wikipédia

Les mesures du gouvernement japonais

Après la terrible hausse de 1998, des mesures sont prises par le gouvernement, mais également par le gouverneur de plusieurs régions nippones. Des budgets consacrés à la lutte contre le suicide sont alors votés en masse. C’est un tournant dans l’histoire de la considération du suicide sur l’archipel. Jusqu’alors, on considérait que s’ôter soi-même la vie relevait davantage du problème personnel que sociétal. Conséquence logique : une plus grande sensibilisation des Japonais sur la question du suicide.

Des équipes de préventions ont été formées. Un plus grand soin ainsi qu’une précision accrue a été apportée sur les statistiques de suicide. Par exemple, les populations à risque ont été identifiées (personnes âgées, personnes démunies, personnes en situation de solitude aiguë, etc.). Des campagnes publicitaires sont menées à travers le Japon afin de sensibiliser au mieux la population et surtout d’identifier les personnes prédisposées à passer à l’acte.

Un système de gardiens a été mis en place au milieu des années 2010. Basée sur le volontariat, l’idée est de suivre des cours de sensibilisation pour être en mesure de déceler des signes avant-coureurs, savoir comment réagir à tous les types de situations, mais également savoir convaincre une personne de se faire prendre en charge. La considération des « équipes anti-suicide » s’est peu à peu élargie aux personnes seules, et notamment les femmes et hommes âgés. De plus en plus d’individus vivent de manière complètement isolée et n’ont personne à qui parler, du matin au soir. Afin de leur apporter une possibilité de discussion et de conversation, des hotlines nationales sont mises en place. En outre, certaines associations permettent d’organiser des visites dans le but d’entamer une réinsertion sociale.

Affiche gagnante 8e concours annuel d'intimidation et de prévention du suicide.
Affiche gagnante 8e concours annuel d'intimidation et de prévention du suicide. On peut lire des insultes lancées par les autres dans les cheveux, et des cris déchirants du cœur de la victime sur ses vêtements.

Ces quelques systèmes évoqués ci-dessus concernent essentiellement les adultes. Le Japon ayant connu un taux de suicide historiquement bas en 2019 (pour le pays), il apparaît que ces méthodes ont porté leurs fruits. Malheureusement, reste que le taux de suicide est anormalement élevé parmi les enfants. Sont notamment mis en cause la surcharge de travail, le stress quotidien et les difficultés à s’exprimer. Pour essayer d’enrayer le suicide chez les plus jeunes, les écoles mettent progressivement en place des cours afin de leur apprendre à exprimer leurs sentiments. Graduellement, le personnel éducatif est formé à savoir détecter des signes annonciateurs ou des situations de mal-être profond.

Enfin, la police et de nombreuses associations de préventions contre le suicide réalisent des veilles sur les réseaux sociaux. Souvent, des messages de détresse sont lancés en amont et il est possible de réaliser une intervention à temps. Aussi, lorsqu’un individu fait preuve de son mal-être profond, il peut être contacté afin de le prendre en charge. L’idée est de faire comprendre à ce type de personnes mentalement fragiles qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent bénéficier d’un accompagnement sur mesure.

Un manque d'optimisme ?

Malgré les efforts déployés par les associations et les actions du gouvernement, le Japon observe un terrible manque d’optimisme et de confiance en soi au sein de sa population. Les plus jeunes, en particulier, sont touchés par ce phénomène. Selon une étude récente menée par la Nippon Foundation en février 2022, les sondés devaient indiquer s’ils pensaient que leurs actions pouvaient avoir un impact sur la société. Seulement 27 % d’entre eux ont répondu par l’affirmative au Japon, contre plus de 50 % dans chacun des autres pays.

La moitié des personnes interrogées au Japon ont déclaré s’intéresser à la politique, aux élections et aux questions sociales. La proportion est sensiblement la même dans les autres pays. Selon la Nippon Foundation, cette enquête encouragera le gouvernement et les écoles à apporter davantage de soutien aux jeunes adultes et aux personnes qui approchent de l’âge adulte, et à trouver des moyens d’encourager l’optimisme pour l’avenir.

Numéros à composer

Si vous êtes au Japon et que vous avez des pensées suicidaires, demandez de l’aide. Vous trouverez ci-dessous les principaux numéros de prévention qu’il faut contacter ainsi que leur site internet.

  • Tokyo English Lifeline : 03-5774-0992 / telljp.com
  • Tokyo Suicide Prevention Center : 03-5286-9090 / www.befrienders-jpn.org
  • Osaka Suicide Prevention Center : 03-5774-0992 / spc-osaka.org
  • Appeler les secours (ambulances, pompiers) : 119
  • Appeler la police : 110
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