Le gouvernement préfectoral de Yamanashi a officiellement abandonné son projet de ligne de tramway léger reliant le pied du Mont Fuji à la 5e station. Face à une forte opposition publique et des préoccupations concernant l’impact écologique, une solution alternative est envisagée : un tramway à pneus utilisant les routes existantes. Ce changement marque une nouvelle étape dans la gestion du surtourisme et la préservation de ce site emblématique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Une opposition citoyenne et des défis environnementaux
Le projet initial, annoncé lors de l’élection du gouverneur Kotaro Nagasaki en 2019, visait à réduire les émissions de véhicules sur la Fuji Subaru Line, une route menant à la 5e station. Cette ligne de tramway devait permettre un transport efficace des touristes, tout en répondant à l’augmentation constante de leur nombre. Cependant, la nécessité de construire une double voie le long de la route payante a suscité de vives critiques.
Un groupe de citoyens a mené une campagne active contre ce projet, collectant près de 70 000 signatures pour demander son abandon. Les opposants craignaient des conséquences graves pour l’écosystème fragile du Mont Fuji, notamment des dommages irréversibles au paysage et des risques accrus d’avalanches. Conscient de ces enjeux, le gouvernement préfectoral a opté pour une approche plus respectueuse de l’environnement en proposant un tramway à pneus, qui n’exige pas de nouvelles infrastructures ferroviaires. Ce changement illustre la volonté de trouver un équilibre entre développement touristique et préservation naturelle.
Une alternative durable face au surtourisme
Le Mont Fuji, avec ses 3 776 mètres d’altitude, attire chaque année des milliers de visiteurs du monde entier. Mais cette popularité pose des défis croissants, notamment le surtourisme et les « ascensions-éclair », où les randonneurs tentent de grimper et redescendre en une journée, souvent sans prendre le temps de se reposer ou de respecter les règles environnementales. Cet été, une taxe d’entrée de 2 000 yens (13 €) a été introduite pour les visiteurs accédant au sommet via le versant Yamanashi, afin de mieux réguler les flux et financer la gestion du site.
La nouvelle solution de tramway à pneus repose sur des véhicules propulsés par hydrogène, équipés de capteurs pour suivre des lignes blanches ou des marqueurs magnétiques sur les routes existantes. Chaque rame, capable de transporter jusqu’à 120 passagers, vise à réduire les émissions de CO₂ tout en limitant l’accès des voitures privées. En favorisant un transport collectif innovant et écologique, ce projet répond non seulement aux attentes des défenseurs de l’environnement, mais également aux défis du surtourisme, tout en préservant l’expérience unique que représente le Mont Fuji.
Source : Kyodo News