Les yakuzas sont les membres d’un groupe de crimes organisés au Japon. C’est l’équivalent des mafias européennes, et sont actuellement représentés par quatre principaux syndicats, présents à travers tout l’archipel. En 2016, ils étaient officiellement 39 100 membres, présents évidemment au Japon, mais également dans toute la zone Pacifique, en Allemagne et même aux États-Unis. Une nouvelle étude dévoile aujourd’hui que leur effectif diminue encore.
Que nous apprend l’étude ?
À la fin de l’année 2018, le Japon comptait 15 600 bōryokudan, ce qui signifie littéralement “groupe exerçant la violence”. On peut le traduire par gang, mais il faut savoir que le terme ajoute une nuance de criminalité, avec l’image des armes à feu et de la drogue. C’est un terme inventé par la police japonaise en 1991, qui était censé regrouper tous les groupes d’individus potentiellement dangereux au Japon sous le même patronyme. Dans les faits, il désigne actuellement indirectement les yakuzas.
En bref, l’étude témoigne qu’au fil des années, il y a en moyenne une diminution de 1200 groupes de ce type chaque année. Et c’est une tendance qui est la même au cours des 15 dernières années, puisque le nombre de membres de gangs a constamment diminué. De plus, leurs associés suivent la même tendance, puisqu’ils sont actuellement environ 14 900. Dans les deux cas, nous avons atteint le plus bas niveau d’effectifs depuis la première fois que l’on a chiffré ce genre d’organisation, en 1958.
Comment expliquer une telle diminution ?
Au fil des années, et surtout dans les cinq dernières, le Japon a durci sa politique vis-à-vis de ce genre de groupuscule. Les arrestations de membres associés, tout comme les membres directement impliqués dans ces gangs, se sont faites de plus en plus nombreuses. En 2018, il y en avait 856 incriminations, chiffre record. Les principales infractions pénales que l’on reproche aux membres des gangs ne sont pas tellement des meurtres comme on pourrait l’imaginer. Au contraire, ce sont plutôt des infractions sur la voie publique (2042 arrestations), des vols (1627 arrestations) ou encore des fraudes financières (1749 arrestations).
Ensuite, il y a évidemment des extorsions de fonds par des jeux de monnaie, et surtout des problèmes de stupéfiants, avec 4569 arrestations. Mais bien que le nombre de membres des gangs, et d’associés impliqués dans des escroqueries soit en baisse depuis 2015, ils représenteraient toujours plus de 20 % du crime au Japon, en 2018. Concernant les meurtres ou agressions très violentes, les membres de gang ne sont l’auteur que de 6,3 % de l’ensemble des crimes.
Aujourd’hui, des groupes spécialisés dans la fraude sont dirigés par des membres de gang, et sont formés à embrigader des délinquants juvéniles. Tout cela est dans le but de tromper par exemple des personnes âgées, par le biais de fraude téléphonique afin de leur extorquer de l’argent. Plus difficile à repérer, ce nouveau genre d’activité pour les yakuzas n’est pas encore répertorié. On peut donc s’attendre, dans les années à venir, d’une reconversion accrue de tous ces criminels qui ne peuvent plus opérer comme il y a 20 ans.