Nous apprenons par la presse nipponne que le Shinkansen, ce système de train à très grande vitesse en service au Japon, a vu son nombre de passagers s’effondrer. Cela intervient alors même que le pays était en « Golden Week », la semaine dorée qui est synonyme de congés pour les salariés.
Les autres années, le Shinkansen est largement pris d’assaut par les familles nipponnes. Qu’il s’agisse de voyager dans diverses préfectures en direction des plages touristiques, ou bien jusqu’aux aéroports des principaux hubs, les voyageurs s’entassent régulièrement. En revanche, la situation est bien différente cette année. Si le gouvernement ne peut pas contraindre les citoyens japonais au confinement de par la Constitution de 1945, l’attitude est fortement recommandée. Puis, surtout, devant la crainte de propagation du coronavirus, les Japonais se sont massivement abstenus de programmer des vacances comme les autres années.
Rappelons que la Golden Week est une semaine de congés, la seule véritable de l’année pour les salariés nippons. Pour beaucoup, c’est la seule façon de voyager à l’étranger, ou bien en famille le temps de quelques jours. Le Shinkansen a annoncé que le nombre de passagers avait chuté de 95 % par rapport à l’année précédente, en raison de l’épidémie de coronavirus. Ce sont les six grandes compagnies ferroviaires du pays qui se sont exprimées, et ont dévoilé ces statistiques records.
Pour le secteur, l’avenir proche semble donc assez obscur. L’état d’urgence a été prolongé jusqu’au 31 mai, et les Japonais continueront à éviter au mieux les transports en commun. Même s’ils restent plus fréquentés que dans les autres pays, et notamment la France, les opérateurs privés du milieu ferroviaire sont loin d’afficher des bénéfices. Ainsi, les opérateurs des lignes Shinkansen de Tokaido, Sanyo et Kyushu, en charge des liaisons touristiques avec les grandes villes (Tokyo, Osaka, Kyoto, Fukuoka) vont réduire leurs services de 20 à 30 % à partir de lundi.
Du 24 avril au 6 mai, ce sont donc 916 000 personnes qui ont emprunté les lignes à grande vitesse du Japon. L’année dernière, le chiffre grimpait à 17,12 millions de personnes.