COVID-19 – Suite à la demande du Premier ministre Shinzo Abe de fermer les écoles du Japon en raison de l’épidémie du coronavirus COVID-19, 98,8 % des écoles élémentaires municipales ont commencé à fermer leurs portes, selon les données du ministère de l’éducation.
[Mise à jour le 07 mars 2020 à 19h40] Les chiffres donnés sont impressionnants : sur les 19 161 écoles primaires dans le pays, 18 923 sont désormais fermées. 316 établissements restent cependant ouverts. 3 314 lycées ont été fermés dans 46 des 47 préfectures. Le Premier ministre japonais souhaite que cette situation demeure jusqu’à la fin des vacances de printemps (qui se terminent début avril).
Par la suite, chaque gouvernement local pourra décider de fermer des écoles ou non et pour quelle durée.
Le coronavirus ne s’arrêtera pas avant aout
Selon un expert au Japon, les contaminations par le coronavirus culmineront en avril-mai et se poursuivront jusqu’en août. Mitsuo Kaku est l’un des plus grands experts japonais en matière de maladies infectieuses. Le coronavirus continue de se propager dans tout le Japon, et les craintes concernant son implantation dans les villes se multiplient. L’expert s’est confié à nos confrères du Mainichi.
L’homme rappelle que « près de 80 % des patients présentent des symptômes bénins, mais à l’inverse, son taux de mortalité est de 3,8 % et peut facilement déclencher des symptômes graves chez les personnes âgées ou souffrant d’une affection antérieure« . Le SRAS a été diagnostiqué en novembre 2002 et son point culminant a été atteint en mars et avril 2003. Au mois de juillet de cette même année, il a été déclaré que la propagation avait pris fin. Selon lui, on peut s’attendre à un développement similaire pour le COVID-19. Ainsi, le pire reste à venir.
Le Japon fait également face à beaucoup d’incertitudes : « C’est la première fois qu’un coronavirus pouvant provoquer de lourds symptômes entre au Japon, il y a donc beaucoup de choses que nous ne savons pas encore. » Kaku rappelle que le Japon n’est pas aussi bien équipé que ce que l’on pourrait croire. Il n’y pas suffisamment de chambres dépressurisées afin d’éviter les infections.
Japon : investissement massif pour lutter contre le coronavirus
Le Premier ministre japonais a déclaré samedi 29 février que son gouvernement allait créer un nouveau fonds d’investissement pour lutter contre le coronavirus. Ce sont plus de 270 milliards de yens, c’est-à-dire environ 2,2 milliards d’euros qui vont être investis d’ici 10 jours. L’objectif est d’empêcher la propagation du nouveau coronavirus. D’après le politique, le Japon « prendra toutes les mesures possibles« . Une décision qui fait écho à celle d’il y a quelques jours, demandant à l’ensemble des écoles publiques de fermer leur établissement afin d’enrayer la propagation d’une éventuelle épidémie. Les infections de groupe sont particulièrement redoutées, et la densité de Tokyo pourrait vite virer au cauchemar.
Quel est le bilan du coronavirus ?
L’OMS vient tout juste d’élever le niveau de menace du coronavirus au maximum. Actuellement, la propagation s’est accélérée en Corée du Sud, en Iran et en Italie. Selon des sources hospitalières iraniennes, au moins 210 personnes sont mortes en Iran, même si cela a été démenti par les chiffres du gouvernement. Le Covid-19 a contaminé plus de 84 000 personnes à travers le monde, occasionnant un peu moins de 3000 décès. La Chine est le pays le plus touché, avec 79 000 cas et 2800 décès.
Le coronavirus et le Japon ?
Soucieux de se préserver à l’approche des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, le Japon renforce chaque jour davantage ses protections aux frontières. Les touristes chinois sont constamment analysés. Le pays est particulièrement exposé de par sa proximité avec la Chine. Pour l’heure, on dénombre 210 cas de contamination et huit décès. Mais c’est également la seule région du monde qui a recensé un cas de double contamination, ce jeudi 27 février 2020. Une femme âgée d’une quarantaine d’années qui travaillaient à bord d’un bus touristique a été recontaminée, après avoir quitté l’hôpital le 1er février dernier.
Rappelons que le Japon a une population de 126,8 millions d’habitants, ce qui est à mettre en rapport avec le relatif faible nombre de personnes infectées. Cependant, les 210 cas de contamination n’incluent pas les quelques 700 autres issues du bateau de croisière Diamond Princess. La plupart des passagers ont été rapatriés dans leur pays respectif, et les Japonais ont été immédiatement placés en quarantaine.
Le coronavirus se transmet-il ?
Le coronavirus est transmissible d’humain à humain. On ne sait pas encore si les animaux peuvent être inclus dans une chaîne, une question qui soulève beaucoup de problématiques. En Chine, un chien a récemment été testé positif au coronavirus. Par mesure de sécurité, il a été placé en quarantaine, lui aussi.
Le Japon a classifié le virus comme étant une « maladie infectieuse désignée ». Cette mesure permet notamment de placer les patients en quarantaines, et d’épargner à la population japonaise une contamination généralisée.
Quels sont les principaux symptômes ?
Toux, mal de tête, fièvre, sensation de fatigue prolongée. Ces derniers sont semblables à ceux d’une bronchite. Attention, un masque ne permet pas d’éviter la contamination : un patient au Japon, qui n’avait pas voyagé en Chine, a affirmé porter un masque au cours de ces derniers jours.
Si vous voyagez dans une région touchée, il convient de se signaler auprès d’un établissement médical au moindre signe de toux, ou de problèmes respiratoires. Le Japon encourage d’ailleurs ses habitants à l’autoconfinement, une mesure contestée.
Que fait le Japon vis-à-vis des ressortissants à Wuhan ?
Tout comme la France, le Japon s’est engagé à rapatrier l’ensemble de ses citoyens prisonniers à Wuhan, foyer de contamination du coronavirus. Les normes de sécurité s’appliquent strictement, et l’évacuation se déroule par voie aérienne. Environ 200 personnes ont été évacuées à bord du premier vol, sur un total de 650 ressortissants nippons. Les passagers sont notamment surveillés pendant le vol du retour, et un personnel de santé est aux aguets. Après avoir passé plusieurs tests à l’arrivée, ils ne sont mis en quarantaines pour autant. Cette étape se passe durant le vol. Si des passagers souffrent d’une forte fièvre, ils sont retenus sur place. N’importe quel symptôme est éliminatoire. Pour les personnes qui vivent à Tokyo, elles sont autorisées à rentrer directement chez elle. Celles habitant dans d’autres villes sont priées de dormir dans des hôtels locaux, à court terme.
Le scénario s’est répété avec la fin de la mise en quarantaine des passagers du Diamond Princess. La situation était plus chaotique cependant, avec des tests qui n’ont pas été effectués sur l’ensemble des passagers.
Un vaccin à venir ?
Des scientifiques français estiment qu’il est possible d’obtenir un vaccin, et le projet se met bientôt en route. L’institut Pasteur travaille effectivement sur une technique prometteuse. C’est la nature même du coronavirus qui serait éradiquée, elle qui est notamment responsable de plusieurs épidémies comme le SRAS en 2003. À chaque fois, les pathogènes entraînent des milliers de contaminations et des centaines de morts. Une parade face à ces agents infectieux sera probablement développée d’ici les prochains mois. Malheureusement, la recherche n’en est qu’à ses balbutiements. Il est donc difficile d’affirmer qu’un vaccin est à venir, tant certaines causes peuvent entraîner ce projet à l’échec, ou ne serait-ce que le retarder.
Un voyage au Japon est-il sûr avec le coronavirus ?
Les conseils de sécurité, à la fois de la part des gouvernements français et japonais se rejoignent. Pour l’heure, voyager au Japon est toujours considéré comme sûr. Nul besoin d’annuler vos projets de voyage, que ce soit pour les Jeux olympiques ou pour une période plus proche. Cependant, plusieurs consignes ont été dressées : il est important de porter un masque lors de vos déplacements au Japon, surtout si vous souffrez d’une toux. L’hygiène étant très importante au Japon, il est fortement recommandé d’acheter des lingettes désinfectantes ou du gel hydroalcoolique pour se nettoyer correctement et régulièrement les mains.
Vous pouvez obtenir des informations supplémentaires sur les recommandations de prévention auprès des autorités locales, en composant le numéro suivant : 03-3595-2257. Il faudra néanmoins dialoguer en anglais.
Il n’y a pas de raison de penser que le Japon n’est pas un pays sûr, en dépit de sa situation géographique par rapport à la Chine. Avec l’arrivée des JO en été 2020, le gouvernement local prend la situation très au sérieux. Aucun écart n’est permis, et les conseils de sécurité se renforcent de jour en jour. Plusieurs établissements majeurs de Tokyo ont notamment été fermés pour plusieurs semaines, afin d’enrayer la contamination du virus. Nous pouvons citer le parc Disney, ou encore le parc Ghibli. Jusque mi-mars, il ne sera plus possible de de visiter ces lieux, au grand dam des touristes présents cette saison.
- Musée Ghibli à Mikata, fermé du 25 février au 17 mars 2020,
- Tokyo Disneyland et Tokyo DisneySea, fermés du 29 février au 15 mars,
- Universal Studios Japan à Osaka, fermé du 29 février au 15 mars,
- le musée olympique de Tokyo, fermé du 27 février au 16 mars,
- Sanrio Puroland de Tokyo, fermé du 27 février au 12 mars,
- Harmonyland, fermé du 27 février au 12 mars,
- TeamLab Planet et TeamLab BorderLess de Tokyo, fermés du 29 février au 15 mars,
- Le mémorial de la paix d’Hiroshima, fermé du 29 février au 15 mars,
- l’observatoire du Shinjuku Metropolitan Governement Building, fermé du 27 février au 16 mars,
- Mori Art Museum and Mori Arts Center Gallery, fermés jusqu’au 13 mars
- les musées National de Tokyo, Nara, Kyoto et Fukuoka, fermés du 27 février au 15 mars,
- le Musée national de la nature et des sciences de Tokyo, fermé du 29 février au 15 mars,
- le centre national des Arts de Tokyo, fermé du 29 février au 15 mars,
- le Musée d’Edo-Tokyo, fermé du 29 février au 15 mars,
- le Château d’Osaka, fermé du 29 février au 15 mars,
- le Musée d’Art contemporain du 21ème siècle de Kanazawa, fermé du 29 février au 15 mars,
- le Musée d’Art de Chichû à Naoshima, fermé du 3 mars au 15 mars,
- le Parc à thème Shiroi Koibito à Sapporo, fermé du 29 février au 15 mars,
- Hokkaido Asahikawa Museum of Art, fermé jusqu’au 16 mars,
- le Musée d’art moderne d’Hokkaido, fermé jusqu’au 16 mars,
Les Japonais ont récemment reçu, ce 26 février, une liste de mesures hygiéniques à respecter afin de limiter la propagation du virus. N’importe quelle personne souffrant d’un symptôme de rhume est invitée à rester chez elle. Les grands rassemblements sont interdits, et la population est invitée à ne pas en organiser. Dans une grande variété d’établissements au Japon, magasins, centres commerciaux, aéroports, toilettes publiques etc., vous pouvez retrouver de gel hydroalcoolique un peu partout. Se laver les mains est effectivement l’une des mesures les plus efficaces pour enrayer la propagation du virus. Enfin, les points d’appui (barre dans le métro, rampes d’escaliers) sont nettoyées et désinfectés très souvent.
Les écoles au Japon
Comme abordé ci-dessus, l’ensemble des écoles publiques ont été fermé à Hokkaïdo, au Japon. La mesure a été imitée par beaucoup d’établissements scolaires sur l’ensemble de l’archipel, jusqu’aux prochaines vacances scolaires. Concrètement, pendant un mois, toutes les écoles primaires, collèges, lycées établissements pour enfants handicapés seront fermés à partir du 2 mars, pour un mois. Cette demande explicite du Premier ministre japonais Shinzo Abe est historique.
La ville d’Osaka a annoncé que ses jardins d’enfants, ses écoles élémentaires et ses collèges seraient fermés à partir du samedi 29 février.