Après une semaine « Golden Week » bien différente des précédentes années, certains Japonais ont repris la route du travail et des écoles depuis lundi. Pour la première fois depuis plus d’un mois, les Japonais se rapprochent d’un quotidien « normal ». Certaines écoles ont même rouvert leurs portes.
Des établissements scolaires en fonctionnement
Ce jeudi 7 mai 2020, plusieurs écoles japonaises dans diverses préfectures ont décidé de rouvrir leurs portes, afin d’accueillir les étudiants du secondaire. Rappelons qu’il y a désormais un mois, elles avaient été fermées, afin d’empêcher la propagation du coronavirus à l’échelle nationale. En réaction à la décision prise aujourd’hui de rouvrir certains établissements scolaires, des parents ont fait savoir qu’ils n’enverraient pas leurs enfants, par crainte d’un nouveau pic de la pandémie.
Nous avons donc assisté à des scènes, dans les préfectures d’Aomori et de Tottori, où des collèges et lycées ont rouvert, malgré l’état d’urgence qui a été prolongé ce lundi, par le Premier ministre Shinzo Abe. Également, environ 140 élèves d’une école élémentaire, qui avait été fermée le 27 avril dernier, se sont rendus en cours. Certains se disaient ennuyés de rester aussi longtemps à la maison, sans avoir rien à faire. Au total, dans la préfecture d’Aomori, 76 écoles ont accueilli des étudiants. En ce qui concerne le secondaire, la majorité des élèves portait des masques, et devait respecter une distanciation sociale avec leurs camarades. Les rangées étaient donc vidées de moitié.
La compréhension et la contestation au Japon
Pour autant, une vague de contestation et d’incompréhension se fait entendre dans le Japon. Alors que le pays a bravé avec succès la Golden Week, qui fait habituellement se déplacer des centaines de milliers de Japonais à travers toutes les préfectures nipponnes, voilà que des établissements congestionnés en pendant des heures des centaines d’élèves rouvrent leurs portes. Certains redoutent une deuxième vague épidémique, qui mettrait à mal les installations médicales déjà sous tension. Il est vrai que le principal mot d’ordre est la « confusion ». Après avoir déclaré un état d’urgence lundi, l’une des premières mesures est de rouvrir les écoles.
La situation pourrait très vite s’envenimer. Dans certaines écoles secondaires privées, il faut savoir que plusieurs dizaines d’étudiants sont réunis et entassés pendant des heures. Il n’est pas rare que certaines classes comptent plus de 40 élèves, dans un espace très restreint. Si l’un d’entre eux est asymptomatique, le virus pourrait rapidement se propager. Pire encore, dans ces préfectures rurales, la moyenne d’âge est plus élevée que dans le reste du Japon. Si ces étudiants contaminés rentrent à la maison et transmettent le virus à leurs aînés, le taux de mortalité pourrait bondir en flèche.