Le Japon chute dans le classement d’anglais

Le Japon se retrouve à la 92e place sur 116 dans le dernier rapport EF English Proficiency Index 2024, marquant son plus mauvais classement historique. Ce déclin constant dans la maîtrise de l’anglais soulève des interrogations sur les causes de cette stagnation et ses conséquences pour l’avenir d’un pays en pleine mondialisation.

Des méthodes dépassées et un manque de pratique

L’un des principaux facteurs expliquant le faible niveau d’anglais au Japon est son système éducatif traditionnel, focalisé sur la mémorisation et l’analyse grammaticale au détriment de la pratique orale. Contrairement aux Philippines ou à la Malaisie, qui occupent respectivement les 22e et 26e places, les écoles japonaises offrent peu d’occasions de parler ou d’écouter l’anglais dans un contexte naturel. Cet apprentissage déconnecté de la pratique réelle limite fortement les progrès.

La peur de l’erreur, ancrée dans la culture japonaise, freine également les élèves. Par crainte de perdre la face, beaucoup préfèrent éviter de parler, ce qui réduit leur aisance à l’oral. En outre, la pandémie a aggravé la situation, diminuant les échanges internationaux et la motivation des jeunes générations, déjà peu enclines à s’engager dans l’apprentissage de l’anglais. Cette génération (18-25 ans) affiche des résultats nettement inférieurs à ceux des adultes actifs (26 ans et plus), qui utilisent plus fréquemment l’anglais au travail.

Selon EF Education First, ce n’est pas tant une baisse des compétences qui explique ce classement médiocre, mais l’incapacité du Japon à suivre le rythme de progression des autres pays. Tandis que les Pays-Bas, Singapour et d’autres nations européennes dominent le classement, le Japon semble figé dans ses anciennes méthodes.

Les défis de la mondialisation et les pistes d’amélioration

Le faible niveau d’anglais des Japonais constitue un obstacle majeur dans un contexte de mondialisation accrue. Alors que le Japon tente d’attirer davantage de touristes et de s’intégrer dans l’économie mondiale, cette barrière linguistique pourrait limiter son potentiel de croissance. Malgré les efforts gouvernementaux pour améliorer la situation, comme l’explique notre analyse sur la baisse continue du niveau d’anglais, les progrès tardent à se concrétiser.

Pour remédier à cette situation, le Japon pourrait s’inspirer de pays comme les Philippines et la Malaisie, où l’apprentissage interactif et l’immersion jouent un rôle clé. La réforme du système éducatif, l’intégration de pratiques modernes et l’encouragement d’une culture où l’erreur est vue comme une opportunité pourraient aider à améliorer la maîtrise de l’anglais dans le pays.

Au-delà de ces réformes, la promotion de l’apprentissage des langues pourrait également raviver une jeunesse en quête de perspectives internationales, à l’image des efforts visant à résoudre d’autres défis culturels et sociaux, comme l’insatisfaction amoureuse et sexuelle.

Avec une 92e place au classement mondial, le Japon illustre les défis d’un système rigide face à un monde en rapide évolution. La route vers une meilleure maîtrise de l’anglais semble encore longue, mais elle est essentielle pour le développement économique et social du pays.

Source : Mainichi

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