Mercredi, le ministère japonais des Affaires étrangères a indiqué qu’il s’efforcerait de faire enlever dans un délai d’un an une statue symbolisant les « femmes de réconfort ». Cette statue est exposée dans le quartier de Mitte, au centre de Berlin.
La mémoire des femmes de réconfort
Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes de réconfort, dont beaucoup étaient coréennes, ont souffert du système de bordels militaires japonais. En septembre, la statue de Mitte a été construite en Allemagne par un groupe civique pro-sud-coréen. Son exposition est autorisée pendant un an.
Le fait de « recruter » des femmes pour les bordels revient à les kidnapper ou à les contraindre. Elles étaient rassemblées dans les rues des territoires occupés par les Japonais, persuadées de se rendre dans ce qu’elles croyaient être des unités de soins ou des emplois, ou achetées à leurs parents comme servantes sous contrat.
Une fois arrivées dans les bordels, les femmes étaient forcées de faire l’amour avec leurs ravisseurs dans des conditions brutales et inhumaines. Bien que les expériences de chaque femme soient différentes, leurs témoignages présentent de nombreuses similitudes : viols répétés qui se multiplient avant les batailles, douleurs physiques atroces, grossesses, maladies sexuellement transmissibles et conditions de vie déplorables.
En réponse, certains pays, dont la Corée du Sud, souhaite honorer leur mémoire en installant des statues sur des places publiques. Ce n’est toutefois pas du gout du Japon. Selon un fonctionnaire, le ministère « fera des efforts tout en utilisant tous les moyens possibles pour enlever la statue dans un an ».
Pendant toutes ces années, le gouvernement japonais a présenté un certain nombre d’excuses officielles au gouvernement sud-coréen. En 2015, les deux parties ont signé un accord en vertu duquel le Japon a versé 1 milliard de yens (9 millions de dollars/7,67 millions d’euros) en réparation et a présenté de nouvelles excuses en échange d’une « résolution irréversible » du problème.