Sports
Le Japon est un pays considéré comme très sportif. Un vaste nombre de disciplines ont été embrassées depuis l’ouverture de la nation suite à la restauration de Meiji. Le baseball et le football sont les deux activités physiques les plus pratiquées et les plus regardées. Il réside cependant bien d’autres exemples, allant des sports traditionnels aux réinventions modernes qui valent le détour.
Le sumo est estimé comme le sport national au Japon. Les différents arts martiaux (judo, karaté, kendo) sont populaires et pratiqués. On observe depuis peu l’adoption rapide de nouvelles disciplines telles que le surf, plongée sous-marine, le ski ou le snowboard.
Sumo
Le sumo est la première discipline historique du Japon. C’est sans doute la première chose à laquelle vous avez pensé en cliquant sur cet article. Cela s’apparente à notre style de lutte occidentale. Les règles sont quelque peu distinctes. Le match s’amorce lorsque les deux combattants apposent les deux mains au sol. Il s’achève quand l’un des participants est poussé hors du ring ou qu’une partie de son corps autre que la plante des pieds touche le sol.
Les origines de la discipline reposent sur des éléments religieux, en particulier la tradition shintoïste. On retrouve ces racines dans le mode de vie strict que doivent supporter les athlètes (approche, régime alimentaire, code vestimentaire). Chaque lutteur obéit à une hiérarchie qui influe la façon dont il est traité ainsi que les objectifs qu’il doit accomplir.
Assister à un tournoi de sumo durant un séjour n’est jamais une mauvaise idée. Le sport a regagné en notoriété récemment. Il n’y a que 6 compétitions officielles par an. Les billets s’écoulent rapidement, alors ne tardez pas ! Il est aussi envisageable de réserver une séance d’entraînement de sumo comme option alternative.
Kendo
Le kendo est la mouture contemporaine du kenjutsu. Il s’agit pour l’essentiel de l’escrime au katana qui était autrefois exécutée par les samouraïs. On accomplit cette discipline avec un shinaï, sorte de sabre droit constitué de quatre lattes de bambou assemblées. On se protège avec un ensemble nommé bogu :
- masque (men) ;
- plastron (do) ;
- gants (kote).
Les 剣道家 kendoka (pratiquants) sont des millions à travers le monde. La France recense près de 5000 pratiquants. Il s’agit d’une discipline professée dans les collèges japonais depuis 2012.
Il y a d’innombrables raisons de vous lancer dans cette spécialité. C’est une approche amusante qui pourrait élargir votre cercle d’amis. Les exercices et leur application sont sportifs, au point de perfectionner votre santé et de renforcer votre corps et vos articulations. On travaille quotidiennement la concentration, les réflexes et la mentalité intérieure. Beaucoup constatent un accroissement de la confiance en soi.
Judo
Le 柔道 Jūdō (voie douce) est l’un des sports les plus pratiqués au Japon. Il est érigé au rang de discipline olympique. La technique met l’accent sur la formation du corps et de l’esprit, plutôt que sur la seule victoire des combats. On enseigne trois catégories de procédés de base : le lancer, le grappin et la frappe. La chute n’est pas à oublier, car elle est fréquente.
Lors des matchs d’exhibition et des entraînements, chaque participant doit se limiter à un ensemble de techniques approuvées. Cela écarte les tactiques de frappe pour s’épargner des blessures. Chacun se doit pourtant de les maîtriser, car elles sont employées durant la réalisation d’une séquence de mouvements pré arrangés, les kata.
On peut sommairement résumer le judo comme un sport de lutte qui fonctionne sur le principe de l’autodéfense. L’idée est de rediriger la force d’un adversaire pour l’exploiter contre lui. L’une des finalités du judo est de déséquilibrer l’ennemi. C’est un dérivé du jiu-jitsu.
Karaté
Mondialement connu, le 空手道 karaté est un sport très pratiqué au Japon. Il utilise des approches employant les mains et les pieds. Cette discipline native d’Okinawa trouve ses origines dans les arts martiaux chinois (boxe de la grue blanche). Il est provisoirement devenu un sport olympique à l’occasion des JO de Tokyo (tenue en 2021).
Le karaté se fonde sur des techniques pour se défendre (受け uke) puis à répondre par une attaque (当て身 atemi). On utilise les doigts, les mains ouvertes ou fermées, les avant-bras, les pieds, les coudes et les genoux. Selon les préceptes officiels, il n’existe pas d’attaque au sens large du terme. On réplique par une protection et une offensive à une agression.
Le karaté s’est grandement développé aux quatre coins du globe. La fédération française est efficace et saura vous recommander si vous voulez pratiquer. Des cours sont organisés à travers des milliers de centres en France métropolitaine. Les adhérents se comptent par millions dans le monde. Des philosophies et des techniques ont progressivement émergé, regroupées en style : Shōrin-Ryu, Shōtōkan, Shōtōkai, Wadō-ryū, Shitō-ryū, Gōjū-ryū, etc.
Aikido
L’Aikido (合気道) est un sport à martial japonais. On se sert voilà encore de l’agressivité et de la volonté de nuire de l’adversaire pour le vaincre. Les techniques peuvent s’effectuer avec des armes ou à mains nues. L’idée reste d’utiliser la force de l’opposant. C’est un véritable sport de légitime défense.
L’esprit de l’aïkido repose sur le fait qu’il n’y a pas de combat. Celui-ci s’achève au moment même où il s’amorce. À l’origine, il n’existait donc pas de compétition. La discipline et l’héritière des arts martiaux développés durant les périodes de guerre japonaise. Cela ne me distingue nettement des autres budo modernes comme le judo, karaté et kendo.
Yabusame
Le 流鏑馬 yabusame est un sport de tir à l’arc, pratiqué sur un cheval. L’objectif est de décocher des flèches sur trois cibles en bois. Les types de « munition » utilisés varient en fonction des régions, des compétitions et d’autres critères. On trouve des modèles avec une boule à l’extrémité ou des flèches sifflantes. Elles sont toujours sans pointe, afin d’éviter les accidents.
Cette activité remonte à la période Jomon, préhistorique au Japon. Les Japonais percevaient l’arc long comme le symbole de l’autorité et du pouvoir. L’empereur Jimmu (le premier du Japon) est exclusivement représenté avec son arc ! Alors que l’on utilisait cette arme pour chasser et se battre à pied jusqu’au IVe siècle, les habitudes évoluent. Des troupes d’élite sont formées pour se batailler sur des destriers. Cela leur procurait une extraordinaire mobilité, des capacités d’attaque éclair et une polyvalence dans les styles d’affrontement (épée, arc…).
Guerroyer sur un cheval se ritualise à compter du Xe siècle. Les soldats samouraïs réalisent des duels d’archers à cheval. Chacun chevauche l’un envers l’autre et tente de décocher trois flèches sur son adversaire. Une pratique proche des combats équestres du Moyen Âge en France. Là encore, les combats ne se soldaient pas toujours par la mort d’un belligérant. Au Japon, c’est l’honneur qui prime. Tant qu’il est conservé, alors chacun peut s’en tirer sain et sauf.
Le 犬追物 inuōmono est un sport cruel qui s’est développé sous la gouverne des prêtes bouddhistes. Ces derniers ont persuadé des samouraïs de rembourrer leurs flèches et de chasser des chiens. L’idée n’était pas de les tuer, mais de les blesser. On imagine que ce sont les réactions des bêtes qui intéressaient les pratiquants et les éventuels spectateurs qui accompagnaient les soldats. Cette activité n’est évidemment plus réalisée de nos jours.
Aujourd’hui, on a adopté le yabusame. La discipline est associée au divertissement des dieux qui veillent sur le Japon. Les participants caressent secrètement l’espoir de recevoir leurs bénédictions. Un archer descend une piste de 255 mètres de long à pleine vitesse sur son destrier. En approchant l’objectif démarqué, il bande son arc, positionne la flèche devant son oreille et la fait partir en criant « in-yo-in-yo » (obscurité et lumière). L’aspect de la flèche, sans pointe et en forme circulaire, permet de décupler le bruit quand elle atteint la cible.
Il arrive néanmoins que certains pratiquants chevronnés aient le droit de tirer des flèches en V. Les cibles de yabusame sont des héritages des anciens combattants en armure. On cherche à porter un coup fatal sur un opposant. Il s’agit bien souvent de l’espace au-dessous de la visière du casque.
Baseball
Le baseball (yakyu) est le sport le plus en vogue au Japon. Selon un sondage, il arrive en première place dans le classement des préférences des Japonais chez 45,2 %. La discipline est parvenue des États-Unis en 1872 et depuis lors, les Japonais l’ont largement adopté. Beaucoup le considèrent comme le sport national « non officiel » !
Il a fallu attendre 1936 pour noter l’apparition d’une ligue professionnelle. Depuis, elle ne cesse de se démocratiser, de structurer les nombreuses équipes et de fédérer un public de plus en plus gourmand. Il n’est pas rare de se retrouver entre amis le week-end pour aller soutenir l’organisation du coin, comme on le ferait avec le football.
Le baseball est un sport très pratiqué par les élèves scolaires. C’est souvent l’attraction première des jeunes hommes durant l’été. Les règles sont légèrement différentes par rapport à la méthode américaine : la balle, le terrain et la zone de frappe sont plus modestes.
Football
Le football est une véritable passion pour un nombre croissant de Japonais. Cela peut s’expliquer par une ancienne activité, le kemari qui y ressemblait en de multiples points. Il faut cependant attendre le XIXe siècle pour que le football moderne débarque dans l’archipel par l’intermédiaire de Archibald Lucius Douglas de la Royal Navy britannique.
Le Japon imitera le reste du monde en s’appropriant largement les règles du football. Les jeunes en sont rapidement devenus fous. De premières associations de football émergent dans les années 1920. Une décennie plus tard, l’équipe nationale est prête pour des matchs d’exhibitions. Le Japon est en action aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 ! La première victoire tombe contre la Suède, 3-2.
Pourtant, le football manquait de structuration officielle au pays du soleil levant. Les entreprises prendront les devants en 1965 en fondant la première ligue intérieure. Cet environnement semi-professionnel était limité : il n’y avait que 8 équipes qui ne pouvaient pas en faire leur activité principale. L’attractivité auprès des spectateurs était relative. Ces derniers ne pouvaient que rarement s’y identifier et développer un sentiment d’appartenance.
Le football franchira son cap en 1992 lorsque la Japan Professionnal Football League (J.League) sera créée. C’est une ligue professionnelle englobant 18 équipes. Les villes nipponnes sont représentées. Les spectateurs supportent vite la franchise de leur région et des associations émergent. L’adhésion populaire ne se fait pas attendre. Des joueurs brillants se forgent, surgissent et deviennent des vedettes. Certains prétendent même à emmener leurs talents dans les plus clubs d’Europe.
Enfin, l’équipe nationale de Japon profite rapidement de cette impulsion. La professionnalisation de l’activité intérieure lui permet de s’appuyer sur une structure solide et un vivier de coéquipiers. Le collectif des « Samurai Blue » apparaît vite comme l’une des plus dominantes de la région asiatique à compter des années 1990. Elle remporte la Coupe d’Asie en 1992, 2000, 2004 et 2011. Elle participe aussi aux Coupes du Monde de la FIFA et s’y qualifie régulièrement. Elle atteint même le deuxième tour à trois reprises ; 2002, 2010 et 2018.
Tennis
Le tennis a été introduit pour la première fois en 1878 au Japon. Quatre courts ont été construits au parc Yamate à Yokohama. Les étrangers souhaitaient pratiquer et c’est tout naturellement que les Japonais y ont été confrontés. L’éducation physique à l’occidentale a touché bon nombre d’écoliers qui se sont mis au tennis. Il s’agissait initialement d’un sport de loisir plutôt que de compétition.
Les Japonais ne pouvaient pas tous supporter l’importation de raquettes et de balles occidentales. Le tennis doux a vu le jour : une balle flexible en caoutchouc servait lors des échanges. C’était la forme la plus pratiquée en 1886 et on peut encore la retrouver dans certains collèges de nos jours.
Les athlètes japonais de tennis n’ont pas tardé à voir le jour. C’est bien dans cette discipline que le pays remporte ses premières médailles olympiques. Ichiya Kumagai (1920) permet de lancer le compteur. Des œuvres populaires comme Prince du tennis ont été lues par des millions d’âmes. Elles ont sans aucun doute converti un immense nombre d’individus.
L’ancien empereur du Japon, Akihito en personne a rencontré l’impératrice Michiko sur un court de tennis en 1957. Le tennisman Kei Nishikori s’est classé dans le top 10 mondial à compter de 2015. Naomi Osaka est devenu une vedette internationale et une mascotte au Japon en décrochant 4 titres de Grand Chelem. En tant que numéro une planétaire, elle apparaît dans de nombreuses publicités au Japon.
Et bien d’autres
Les Japonais sont des personnes très sportives. Les clubs à l’école permettent souvent de se dédier à une activité particulière. On s’y consacre pendant plusieurs années et l’on a la possibilité de continuer quand on change de niveau académique. Certains en font leur métier.
Le golf est devenu récemment un sport très affectionné au Japon. Habituellement réservé à une élite occidentale, le Japon l’a embrassé lors du siècle précédent. Plus de 70 courts ont ouvert à travers le pays en 1940. La démocratisation s’est déroulée dans la seconde moitié du XXe siècle. Le Japan Gold Tour a été fondé en 1973 et depuis 2006 il représente une étape appréciée des sportifs mondiaux.
Plus globalement, les sports au Japon sont fréquemment populaires par “vagues”. Elles correspondent souvent à la publication d’œuvres (mangas, animes, jeux vidéo, romans) avec un sport comme thématique principale. Voici quelques exemples :
- la boxe (Hajime no Ippo, Riku-do, Ashita no Joe, Levius, Saotome) ;
- le basketball (Slam Dunk, Real, Kuroko’s Basket, Dream Team) ;
- le football américain (Eyeshield 21) ;
- le volley (Haikyu!!).
Vocabulaire
Ce petit lexique comporte les principaux termes utilisés dans le sport au Japon. Nous avons indiqué l’écriture en japonais (kanji et katakana) et celle en romaji, l’écriture latine du japonais. Beaucoup de termes sont empruntés de l’anglais.
Français | Japonais | Romaji |
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Sport | スポーツ | supo-tsu |
Exercice physique | 運動 | undou |
Éducation physique | 体育 | taiiku |
Baseball | 野球 | yakyuu |
Lutte sumo | 相撲 | sumou |
Judo | 柔道 | juudou |
Kendo | 剣道 | kendou |
Aikido | 合気道 | aikidou |
Karaté | 空手 | karate |
Natation | 水泳 | suiei |
Gymnastique | 体操 | taisou |
Football | サッカー | sakka' |
Football | フットボール | futto bo-ru |
Tennis | テニス | tenisu |
Ping-pong | ピンポン | pinpon |
Golf | ゴルフ | gorufu |
Basket-ball | バスケットボール | basuketto bo-ru |
Volleyball | バレーボール | bare- bo-ru |
Football américain | アメリカンフットボール | amerikan futto bo-ru |
Rugby | ラグビー | ragubi- |