L’origami (折り紙) est un art japonais consistant à plier du papier en différentes formes sans utiliser de colle ni de ciseaux. Les objets pliés les plus courants sont les animaux, les fleurs, les ballons et les avions. L’usage contemporain du terme s’applique à toutes les pratiques de pliage, quelle que soit leur culture d’origine. L’objectif est de transformer une feuille de papier carrée et plate en une sculpture finie grâce à des techniques de pliage.
Histoire
Si l’origami est étroitement lié au Japon, il a aussi des racines en Chine et en Europe. Son nom est formé de Oru (折る, plier) et Kami (紙, papier). Le papier a été inventé en Chine vers 105 après J.-C. Le papier plié (zhezhi) est probablement apparu peu de temps après. On retrouve des traces de pratique de pliage de papier en Europe, en Chine et au Japon, qui sont distinctes. Les funérailles traditionnelles chinoises comprennent souvent la combustion de papier plié. Ce sont le plus souvent des représentations de pépite d’or (yuanbao).
Certaines études affirment que l’origami a été inventé par les Japonais il y a environ 1000 ans. Il est plausible que le processus de pliage ait d’abord été appliqué à d’autres matériaux avant l’invention du papier. Les origines du pliage récréatif pourraient donc se trouver dans le tissu ou le cuir. En Europe, la pratique du pliage des serviettes et du tissage des tissus était tenu en haute estime pendant des siècles. Il n’existe aucune preuve tangible d’origami avant 1600. La première référence concrète à un modèle en papier au Japon remonte à un court poème d’Ihara Saikaku en 1680. Celui-ci mentionne un dessin de papillons traditionnels utilisés lors des mariages shintoïstes.
L’un des premiers livres d’instruction connu sur le pliage du papier est Sembazuru orikata en 1797, par Akisato Rito. Ce manuel concret montre comment plier des grues reliées entre elles, puis découpées et pliées dans un carré en papier. Cet art était régulièrement pratiqué au Japon, mais c’est surtout à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui devient à la mode dans le reste du monde. L’Amérique du Nord et l’Allemagne, en particulier, sont des régions qui ont contribué à la diffusion planétaire. Une exposition en 1955 a été organisée à Amsterdam sur les réalisations du maître japonais Akira Yoshizawa, considéré comme le plus immense plieur de son temps. Son travail a inspiré les générations suivantes.
À la fin des années 1980, une nouvelle génération a émergé et a repoussé les techniques de l’origami. Les plus grands représentants sont Jun Maekawa, Fumiaki Kawahata, Issei Yoshino et Meguro Toshiyuki au Japon et Peter Engel, Robert Lang et John Montroll aux États-Unis. Il était maintenant possible de s’attaquer à des créatures plus complexes comme les insectes impactés à antennes multiples. L’arrivée de l’informatique et l’Internet a contribué à la diffusion et surtout à la conception de l’origami. Un programme informatique nommé TreeMaker a permis de faciliter le pliage précis des bases, quand un autre, ReferenceFinder, permet de trouver des séquences de pliage courtes et efficaces pour tous les points à l’intérieur d’un carré. Bref, de quoi simplifier la vie et optimiser son artisanat.
La France est un pays qui s’est peu à peu intéressé à l’art du pliage de papier. Cela a essentiellement commencé en 1978 quand est apparu le Mouvement français des plieurs de papier (MFPP) sous l’égide de Jean-Claude Correia. Son œuvre est aujourd’hui présentée dans des collections privées à Paris, mais également Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye ou Sao Paulo. Il a réalisé des travaux de toutes les tailles, y compris des compositions monumentales. D’autres créateurs de talent comme Didier Boursin poursuivent une activité de sensibilisation du grand public en élaborant des origamis. Boursin a la particularité de vouloir mélanger la poésie et l’origami avec l’apprentissage des mathématiques (géométrie).
Formes communes
Les amateurs d'origami commencent généralement leurs pratiques avec des modèles. Les plus répandus et travaillés sont :
Grue
Étoile
Fleur
Bateau
Boîte
Papillon
Avion
Symboles
Voici un guide pratique des principaux symboles utilisés dans les schémas et les manuels d'origami.
Idéologie
Presque tous les matériaux laminaires, c’est-à-dire plats, peuvent être employés pour le pliage. L’exigence est que le papier doit pouvoir tenir un pli. Au Japon, on utilise du papier spécial appelé « kami ». Il est également disponible en Europe et en France. La majorité est vendue en carrés préemballés de différentes tailles, allant de 2,5 cm à 25 cm ou plus. Pour faciliter la création, il est souvent coloré d’un côté alors que le revers est blanc. Les versions à deux couleurs et à motif existent aussi pour diversifier les créations. Le papier origami pèse légèrement moins lourd que le papier de copie commun (que l’on utilise pour nos imprimantes).
Pour aller plus loin, les Japonais utilisent traditionnellement le washi (和紙). C’est une forme de papier plus résistant que le papier ordinaire, car il est confectionné à partir de pâte de bois. Il est exploité dans de nombreux arts traditionnels, y compris l’origami. Il peut être fabriqué avec du bambou ou du chanvre, mais est généralement conçu à partir de fibres provenant de l’écorce de l’arbre mitsumata ou gampi.
Les diagrammes sont à l’origamiste ce que la partition est au musicien. Il permet d’obtenir un modèle grâce à la description précise d’une succession de pli. Les normes utilisées donnent une dimension universelle au diagramme. On s’affranchit ainsi de la barrière de la langue par l’usage de symboles divers, mais rigoureux. Cela a largement facilité la diffusion planétaire des techniques d’origami. Cependant, la totalité des manuels préfère ajouter des éclaircissements dans la langue de publication.