A Tokyo, l’organisme de réglementation nucléaire du Japon a prouvé l’extension du réacteur de la préfecture d’Ibaraki, déjà vieux de 40 ans. Il inquiète de par sa structure, très proche du réacteur responsable de la crise nucléaire à Fukushima, il y a près de 8 ans. Cette décision suscite la controverse au Japon, mais également dans le monde.
Redémarrage du nucléaire ?
Au Japon, le réacteur Tokai Daini représente le premier réacteur à eau bouillante approuvé, et sa durée de vie vient d’être prolongée de 20 ans. Pourtant, sur l’archipel, deux centrales nucléaires ont fermé au cours des dernières années. Les grands groupes s’occupant du nucléaire, comme la Japan Atomic Power Co, se réjouissent de l’extension de ce réacteur nucléaire pour vingt ans, qui donnera logiquement un travail conséquent pour la firme. Japan Atomic Co doit acheter les mises à niveau de la sécurité, et ils souhaitent également construire un mur de protection contre les tsunami, pour tenter de calmer la vive contestation en cours. L’usine nucléaire ne va cependant pas redémarrer avant 2020 pour des questions de sécurité. De même, si le prolongement du réacteur a été approuvé, il faut néanmoins pour la société obtenir l’approbation des autorités locales et préfectorales avant de pouvoir reprendre ses activités.
Le spectre de Fukushima plane toujours sur le Japon
En 2011, Tokai Daini était en activité, lorsque le tremblement de terre de grande ampleur a frappé la côte nord-est du Japon, le 11 mars. Le tsunami a submergé la centrale nucléaire de Fukushima, ce qui a provoqué des explosions et effondrements dans trois des quatre réacteurs. Dans le même temps, la centrale nucléaire de Tokai Daini a aussi été frappé par un tsunami de 5,4 mètres, mais heureusement elle s’est éteinte automatiquement, évidant une nouvelle catastrophe nucléaire.
Au Japon, il a été prouvé que les réacteurs des deux centrales sont sensiblement identiques de par leur structure. Pour la population, l’inquiétude est de mise, redoutant un nouvel incident nucléaire. L’opinion publique, souhaitant une sortie du nucléaire, gronde et tente de mettre un terme à cette dynamique des puissants lobbies. Dans un pays où les risques de catastrophes naturelles sont parmi les plus élevés au monde, nous sommes en droit de nous questionner sur le long terme et les conséquences d’une telle décision.
Si l’extension de vie de ce réacteur s’inscrit dans une nouvelle phase de redémarrage du nucléaire au Japon, le secteur manquera toujours l’objectif du gouvernement de fournir au moins un cinquième de l’électricité du pays d’ici 2030. L’énergie nucléaire reste une option énergétique impopulaire au Japon, le pays ne compte redémarrer qu’une fraction des 54 réacteurs dont il disposait, avant la catastrophe de 2011. Pour le moment, seuls 9 réacteurs ont redémarré, tous sont des réacteurs à eau sous pression, situés loin de la capitale, Tokyo. Le stigmate de Fukushima pèse toujours sur l’utilisation de cette énergie.