A l’occasion de la visite du prince héritier japonais Naruhito en France, la Tour Eiffel, symbole de Paris dans le monde, se met aux couleurs du Japon. Un accueil a également été fait dans la splendeur du château de Versailles.
Pour rappel, il s’agit ici du petit fils d’Hirohito, et va devenir l’empereur du Japon dès Mai 2019. En effet, l’actuel empereur, Akihito (depuis 1989) a décidé de mettre un terme à ses fonctions impériales, pour la première fois dans l’histoire du Japon.
La visite de Naruhito intervient dans le cadre d’une commémoration des 160 ans de relations diplomatiques entre la France et le Japon. Dans le même temps, se déroule l’année du « Japonisme » en France, un grand évènement interculturel prenant place en métropole entre le 12 juillet et mars 2019. Il permet notamment la mise en place de plus de 60 concerts & évènements afin de rapprocher les deux pays.
A savoir : Une fois empereur du Japon, l’actuel prince héritier n’aura plus le droit de voyager, par mesure de sécurité. En effet, un empereur est considéré comme un « symbole de l’État et de l’unité du peuple », défini dans l’article Ier de la Constitution de 1946. Il existe une controverse au Japon pour savoir si un Empereur est réellement chef de l’état, malgré ses pouvoirs délégués aux institutions politiques, ou bien une personne qui fait figure de porte-parole de celui-ci. Par exemple, les puissances étrangères le reconnaissent officiellement comme « chef de l’état japonais ».
Si les relations vantées ici ont plus de 160 ans, cela concerne essentiellement les ambassadeurs. En effet, le premier président français à être allé au Japon est François Mitterrand en avril 1982. Le président qui a réellement étoffé les liens entre le Japon et la France est Jacques Chirac, passionné de sumo et de cuisines japonaise.
Enfin, il ne faut pas perdre à l’esprit que cela reste un voyage diplomatique avant tout, et le but est de renforcer les liens économiques et diplomatiques entre les deux pays, bâtir une alliance plus forte notamment en raison du conflit potentiel en mer de Chine, et les inquiétudes qui pèsent sur la Corée du Nord.
D’un côté la France apparait aux yeux du Japon comme un partenaire puissant diplomatiquement et militairement, surtout pour le domaine maritime, et bien sur économiquement, la France étant un pôle de l’Europe. De l’autre côté, la France sait que le Japon est le deuxième partenaire en Asie après la Chine, que sa culture et son soft power prend de plus en plus de place au sein de la métropole, et que c’est un allié de poids sur le plan international (troisième puissance économique).
Ainsi, ce voyage ne s’effectue évidemment pas sans objectif, tant les deux pays ont des cartes à jouer dans une multitude de domaines.