Le ministère de la Santé au Japon vient de dévoiler une estimation record et tragique, avec plus de 400 000 morts potentiels. Selon ces sources, le Japon pourrait faire face à quelque 850 000 personnes sérieusement atteintes par le coronavirus. La moitié pourrait en mourir.
L’état d’urgence dépassé au Japon
Ce sont les experts en matière de préventions qui se sont penchés sur l’éventuel bilan à venir pour le Japon. Sans mesures de confinement radicales, ils ont estimé que plus de 400 000 personnes pourraient mourir. Le chiffre est énorme, et constituerait un record. Le Japon possède la population la plus âgée du monde. Cela est particulièrement alarmant, car le COVID-19 est particulièrement dangereux et mortel chez les personnes du troisième âge. Le gouvernement japonais a fait trop peu et est intervenu trop tard pour prévenir un grand nombre de patients gravement malades.
Rappelons que l’état d’urgence, décrété depuis quelques jours au Japon, est volontaire. Les gens sont invités à rester confinés, mais il n’y a aucune amende prévue pour une personne qui ne respecterait pas ces mesures de prévention. Tout se base sur le bon vouloir des Japonais, et sur le civisme dont ils ont fait preuve au cours des dernières années. Cependant, le confinement n’est pas respecté dans l’ensemble des préfectures, et ce à toutes les heures. La gouverneure de Tokyo a décidé de réagir en forçant l’ensemble des établissements à fermer avant 20 heures, c’est-à-dire avant le pic d’affluence.
De même, le gouvernement japonais n’indemnise pas les travailleurs qui ont perdu l’ensemble de leurs bénéfices. Les entreprises japonaises, qui ont eu besoin de temps pour adopter une organisation en télétravail, n’ont bénéficié d’aucune aide de la part du gouvernement. Les transports en commun sont encore bondés chaque jour, aux heures de pointe. Même si une diminution du trafic est claire, elle ne suffit pas. Selon le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, il faut aller plus loin en proposant une diminution de 80 % du trafic habituel. Pour un pays aussi dépendant de ses transports en commun que le Japon, la manœuvre s’avère très problématique. Même s’il se démocratise, le télétravail reste une notion assez floue pour le pays du soleil levant.
Une projection catastrophique concernant le coronavirus au Japon
Une équipe d’experts, mandatée par le gouvernement, annonce donc environ 400 000 cas mortels de coronavirus au Japon, au cours des prochains mois. Ce scénario, qui serait une véritable catastrophe, n’est envisageable que si le confinement n’est pas davantage suivi et musclé. Le rapport du ministère de la Santé envisage donc 420 000 décès potentiels, largement constitués de personnes gravement malades, nécessitant des soins respiratoires ou un traitement adapté. Si aucune mesure de prévention n’est prise, il a également été déterminé que le nombre de ventilateurs nécessaires en réanimation ne serait plus suffisant, et que cela engendrerait un pic de mortalité. Actuellement, le Japon ne s’est pas assez préparé à l’impact de l’épidémie potentielle, et les hôpitaux de la capitale manquent d’ores et déjà de respirateurs.
Au bout de plusieurs semaines, Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, avait déclaré l’état d’urgence à Tokyo, ainsi que dans six autres préfectures le 7 avril dernier. Il avait alors cordialement invité les gens à restreindre leurs activités publiques, sans pour autant ordonner les directives nécessaires. Très vite, il a compris que ce périmètre régional ne suffirait pas à maintenir l’épidémie. Quelques heures seulement après la déclaration, le gouvernement local de Kyoto a demandé à être inclus dans les préfectures concernées par l’état d’urgence. Samedi dernier, l’état d’urgence a été étendu à l’ensemble de l’archipel.
Dans l’étude des scientifiques, il est estimé que 652 000 personnes de plus de 65 ans seront touchées par le coronavirus covid-19. Cette hypothèse se fonde sur la théorie qu’une personne infectée en contaminerait 2,5 autres. 201 000 personnes âgées de 15 à 64 ans tomberaient également malades, s’il n’y avait pas de nouvelles mesures de distanciation sociale.
Actuellement, le Japon comporte 8800 cas d’infection, et 231 décès. Parmi ceux-ci, 700 proviennent d’un navire de croisière, qui a été mis en quarantaine dans un port près de Tokyo au début de l’année. Dans la capitale, le nombre de contaminations est croissant de jour en jour. Ce mercredi, 457 nouveaux cas ont été recensés avec Tokyo. La capitale compte environ un quart du nombre total de cas de contamination au Japon. Le nombre de malades hospitalisés a largement saturé les hôpitaux locaux. Ceux qui n’ont que de légers symptômes ont été transférés vers des établissements de campagne.
Source : JapanToday