Dans une déclaration, le Japon entend éviter de se joindre aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à d’autres pays pour condamner la Chine à propos de la situation chaotique à Hong Kong. Plus spécifiquement, le sujet concernait le projet de loi de sécurité nationale, que le gouvernement chinois souhaite imposer à Hong Kong.
Washington, parmi d’autres, considère la décision de Tokyo comme un acte lamentable. Elle met en évidence toute la difficulté qu’éprouve le Japon à gérer ses relations avec les États-Unis, son principal allié en matière de sécurité, et avec la Chine, qui est son voisin géographique et la deuxième économie mondiale.
Ces derniers temps, nous avons assisté à une nouvelle montée des tensions entre les deux premières puissances mondiales. Le Japon, qui voudrait s’allier aux deux, n’est plus en mesure d’adopter une posture neutre. Un refus de soutient public, comme c’est le cas ici, est en réalité une prise de position. Soutenir les Etats-Unis pourrait, à court terme, compromettre la visite du président chinois Xi Jinping en tant qu’invité d’Etat. Cette visite a été reportée en raison de la pandémie de coronavirus, mais aucune date n’a été fixée.
Au moment où le parlement chinois a approuvé la décision d’introduire la législation, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada ont publié le 28 mai une déclaration exprimant leur « profonde inquiétude » face à cette décision. Ils ont souligné que cela pourrait « éroder considérablement » le haut degré d’autonomie de Hong Kong garanti par la politique chinoise « un pays, deux systèmes ».*
« Le Japon était probablement plus concentré sur ses relations avec la Chine. Mais, pour être franc, nous avons été déçus », a déclaré un fonctionnaire américain.
On pourrait néanmoins s’étonner que le Japon réagisse ainsi. Le 28 mai dernier, lors d’une conférence de presse donnée par le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga, le Japon a exprimé ses « graves inquiétudes » face aux pressions exercées par la Chine pour imposer cette loi à Hong Kong.
Pour rappel, Hong Kong, rétrocédée en 1997 à la Chine, devait bénéficier des droits et libertés d’une région semi-autonome pendant 50 ans, dans le cadre de la politique « un pays, deux systèmes ».