Shinzo Abe, le Premier ministre du Japon, vient de délivrer ce lundi 25 mai un discours très attendu. Au programme, la levée de l’état d’urgence dans la totalité du pays, les mesures hygiéniques et la reprise de l’activité économique.
La fin de l’état d’urgence au Japon
Depuis le début de cette crise sanitaire, le Japon s’est engagé dans un combat féroce contre le coronavirus. Comme le rapporte la presse japonaise, la première phase de la bataille contre cet ennemi insaisissable vient de se terminer ce lundi. Le gouvernement japonais a ainsi levé l’état d’urgence dans l’ensemble des zones métropolitaines d’Hokkaido, ou encore de Tokyo. Pour rappel, la majorité des autres préfectures avait déjà été exemptée il y a quelques jours. La décision s’est faite en collaboration avec un panel d’experts, qui devaient conseiller le gouvernement sur la politique à adopter. Ainsi, au-delà de Hokkaido et de Tokyo, les villes de Saitama, Chiba et Kanagawa ne sont plus concernées par l’état d’urgence.
Ces derniers jours, les cas de contamination par le coronavirus se comptaient sur les doigts d’une main, à Tokyo. Alors que le pic épidémique se chiffrait, en mars, à plus de 200 cas quotidiens, il n’y a eu que trois et deux cas ces derniers jours. Lever l’état d’urgence, cela signifie relancer l’activité économique, pour le gouvernement japonais. L’économie nipponne est extrêmement vacillante et fragilisée par la crise sanitaire. Ainsi, au-delà des bons résultats communiqués sur les cas de contamination, c’est surtout l’aspect financier qui prime. Toutefois, le ministre de la Revitalisation économique, Yasutoshi Nishimura, a tenu à rappeler aux gens qu’il fallait éviter autant que possible les déplacements entre les préfectures nipponnes.
La décision de lever l’état d’urgence dans l’ensemble du Japon soulève plusieurs questions. Selon le gouvernement, une première réponse sera donnée d’ici trois semaines, pour déterminer si les restrictions, et notamment certains grands événements interdits, sont toujours d’actualité ou non. D’après le ministre, « l’infection se produira de façon sporadique, à partir de maintenant ». Ainsi, la politique nipponne est de relancer le plus vite possible l’activité économique, tout en jetant les bases d’un vaste programme comprenant des dizaines de mesures préventives.
Des critères stricts
Si la décision a été actée, le gouvernement pourrait aisément revenir dessus. Dans son discours, le Premier ministre nippon a ainsi donné trois critères. Premièrement, le ratio de patients nouvellement contaminés, à la semaine, doit être maintenu en dessous de 0,5 pour 100 000 personnes. Également, le système hospitalier doit être en mesure d’accueillir suffisamment de patients en réanimation. Enfin, les tests, qui seront menés à plus large échelle d’ici les prochaines semaines, devront se montrer optimistes. À titre d’exemple, Tokyo avait un taux de 0,36 personne contaminée pour 100 000 personnes.
Dans l’ensemble, ce sont les grosses entreprises qui vont pouvoir rouvrir leur porte. Cependant, il y a fort à parier que les activités quotidiennes, comme les petits restaurants de rue, continueront à fermer leurs portes. La plus grande problématique pour le gouvernement est de contenir une vague épidémique, dans un pays où le contact est très fréquent dans certains lieux comme les gares. D’ailleurs des milliers de personnes se sont de nouveau congestionnées dans les principales gares. Heureusement, les observateurs ont noté que la plupart portaient un masque.
Le plan de bataille, présenté par Shinzo Abe, fera ouvrir les musées et les bibliothèques cette semaine. Les restaurants devront se cantonner à des horaires limités, probablement jusqu’à 22 heures. Une deuxième phase, qui devrait démarrer à la fin du mois, permettrait aux cinémas et aux magasins vendant des produits autres que les nécessités quotidiennes à rouvrir.
Pour rappel, le Japon recense plus de 17 200 cas, et 853 décès, à travers tout le pays.