À Okinawa, au Japon, la police est confrontée à un phénomène dangereux : des milliers de personnes se saoulent et s’endorment sur la route. Selon The Guardian et les médias locaux, les policiers de l’île ont répondu l’année dernière à 7 221 cas de rojo-ne, une expression pour décrire le fait de dormir sur la route.
Le rojo-ne, un phénomène nouveau ?
Située à 160 km de Tokyo, Okinawa jouit d’un climat particulièrement chaud. La population locale a confié au Guardian que le temps et la popularité de l’awamori, un alcool à base de riz souvent consommé par temps chaud, peut contribuer à cette tendance.
Le Mainichi précise que la plupart des cas de sommeil sur la route ont été résolus de manière positive, cependant 13 d’entre eux ont entraîné des accidents et trois personnes sont décédées. Cette infraction pénale peut entraîner une amende allant jusqu’à 50 000 yens ! Cette année, malgré la pandémie mondiale liée au coronavirus, Okinawa a enregistré 2 702 appels d’urgence relatifs au rojo-ne, au cours des six premiers mois, rapporte le journal local.
Dormir sur le trottoir ?
Le phénomène a de quoi surprendre. Une partie des personnes qui dorment utilisent le trottoir comme un oreiller, ou se déshabillent en sous-vêtements, comme si elles étaient déjà chez elles, selon le journal. Pour sa part, Tatsuo Oshiro, chef de la division de la circulation de la police locale, a demandé aux habitants de restreindre leur consommation d’awamori.
Cette situation est non seulement dangereuse pour ceux qui dorment, mais les personnes qui conduisent la nuit ou tôt le matin risquent de les écraser. Par ailleurs, la police est intervenue pour réveiller les gens, en leur demandant de rentrer chez eux ou en les plaçant en détention provisoire s’ils étaient trop ivres. Dans une émission de radio, les autorités ont mis en garde contre la pratique du rojo-ne. Le commissariat de police de Yaeyama, qui couvre des zones incluant la ville insulaire d’Ishigaki, a organisé une exposition de photos sur la rojo-ne à l’hôtel de ville en décembre 2019.
Dans les commentaires du quotidien japonais, on s’aperçoit que cette pratique n’est pas exclusive à Okinawa. À moindre échelle, mais dans d’autres lieux de l’archipel nippon, des personnes dorment également sur les routes…