Le problème n’est pas toujours abordé, tant la question religieuse est dominée par le bouddhisme et le shintoisme au Japon. Si le nombre de résidents étrangers au Japon qui pratiquent l’islam a considérablement augmenté, rares sont les cimetières qui accueillent des inhumations conformes au Coran. Dans un pays où la crémation est la norme, les musulmans peinent à faire comprendre aux habitants la nécessité de nouveaux sites.
Une nouvelle problématique pour les autorités
On estime à 200 000 le nombre de musulmans au Japon, mais ce chiffre est susceptible d’augmenter à mesure que le pays accepte davantage de travailleurs étrangers. Aujourd’hui, on ne compte que sept lieux d’inhumation islamiques.
« Il faudrait de l’argent, du temps et des efforts pour se faire enterrer dans mon pays natal, et ce n’est pas réaliste« , a déclaré un Pakistanais de 57 ans qui réside à Sapporo. Pour le ministère de la Santé, du travail et de la protection sociale, le gouvernement central n’a pas établi de réglementation pour les enterrements et laisse les municipalités établir leurs propres règles sur des sujets comme la distance des sites par rapport aux zones résidentielles et aux rivières. Depuis l’exercice 2018, plus de 99 % des corps au Japon ont été incinérés.
Obtenir le soutien populaire
Le cimetière de la ville côtière de Yoichi, à Hokkaido, est l’un des sept sites. Toutefois, Yoichi Reien n’offre que très peu de place pour les enterrements – seulement quatre à cinq places libres. Le président de la société islamique d’Hokkaido, Towfik Alam, est « incroyablement inquiet ».
Alors que la société avait prévu de créer un cimetière à Otaru qui suivrait les protocoles d’Hokkaido, notamment en étant éloigné d’au moins 110 mètres d’une zone résidentielle, le projet a été abandonné l’été dernier après avoir échoué à obtenir le soutien des habitants.
« Les résidents s’inquiétaient de l’hygiène des enterrements, entre autres aspects« , a déclaré un porte-parole de la ville.
Le projet de construction d’un cimetière pour les musulmans dans la préfecture d’Oita a été rejeté par les habitants, qui s’inquiètent de la pollution de l’eau.
Le professeur Tanada Hirofumi, professeur honoraire à l’université de Waseda, possède une vaste connaissance de la communauté musulmane du Japon. Il explique qu’il est devenu plus important de répondre aux besoins des pratiquants non seulement de l’islam mais aussi de toute une série de traditions religieuses depuis que le Japon a modifié sa loi sur l’immigration en avril dernier pour accepter davantage de travailleurs étrangers.