Excellente nouvelle : le Japon s’engage à soutenir l’éducation de 4 millions de femmes dans les pays en développement

C’est ce samedi, lors d’une conférence de presse, que le premier ministre Shinzo Abe a déclaré que le Japon allait aider les femmes dans les pays en développement via une subvention de “haute qualité”. Si on ne sait pas encore exactement combien d’argent le Japon va devoir injecter, la date de 2020 a été évoquée comme ultimatum. Retour sur cette déclaration populaire.

Shinto Abe est malin, et il recherche des soutiens de poids dans le monde des pays émergents. C’est dans cette optique qu’il souhaite améliorer l’accès à l’éducation dans des régions du monde qui sont en plein développement économique et sociétal, vraisemblablement en vue de récolter les fruits dans une dizaine d’années. En se proposant d’aider les femmes et de leur offrir une meilleure éducation, le Japon se place en ambassadeur d’une nouvelle politique asiatique (déjà timidement enclenchée par la Chine) qui a pour mission de créer une structure de pays soudée et liée par des traités.

« En tant que président du G-20, je voudrais confirmer avec d’autres dirigeants du G-20 notre détermination à créer un monde permettant à tous d’avoir accès à au moins douze ans d’éducation de haute qualité« , a-t-il déclaré à la réunion de Women20, Groupe d’engagement du G-20 qui formule des recommandations politiques aux grandes économies.

Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix était également présente lors de cette conférence, et elle a rappelé à tous l’importance cruciale d’investir dans l’éducation des femmes. Trop souvent oubliées, elles représentent pourtant une partie non négligeable des têtes pensantes et des ingénieurs de demain. Toutes les femmes et filles doivent briller, et doivent avoir accès à au minimum 12 ans d’éducation de haute qualité. C’est ce que déclare le premier ministre japonais, pourtant relativement conservateur dans sa politique jusqu’alors.

Que ce soit au Japon ou dans les pays émergents, un fossé existe malheureusement toujours entre les sexes, notamment en matière de travail. Rattraper ce retard drastique pourrait favoriser la croissance économique, et créer un développement juste et durable au sein de ces pays qui représenteront des poids-lourds de l’échiquier politique asiatique et mondial de demain.

Pour aider ces femmes, il a été recommandé au ministre japonais, qui a lui-même transmis l’idée, d’utiliser massivement les intelligences artificielles pour s’assurer qu’aucune femme ne soit laissée-pour-compte. Également, les dirigeants du G20 ont essayé, timidement, d’appeler à promouvoir la participation des femmes dans les domaines qui leur étaient jusqu’alors privés pour une bonne partie, à savoir le numérique, les sciences, l’ingénierie, les arts et les mathématiques.

Pour ce qui est du Japon uniquement, le gouvernement de Shinzo Abe a, depuis quelques années, lancé des politiques visant à autonomiser les femmes. Malgré ces initiatives, le Japon est toujours à la traîne par rapport aux autres puissances mondiales. Les promotions sociales et économiques des femmes se font toujours attendre, et sont largement absentes si dresse la parallèle par rapport aux hommes.

À titre d’exemple, en 2013, Abe avait demandé à toutes ces sociétés cotées en bourse de compter au moins une femme dans leur conseil d’administration, tout cela dans le but d’atteindre l’objectif politique qu’il s’était fixé lors de sa campagne d’avoir au moins 30 % des postes de direction dans tous les secteurs de la société, occupés par des femmes, d’ici 2020.

Après cette demande, nous avons eu la sensation que quelque chose changeait au Japon. Le nombre de femmes membres du conseil d’administration avait, en effet, plus que doublé. Il était passé de 630 en 2012 à environ 1700 en 2018. Mais aujourd’hui, force est de constater que le taux d’occupation par les femmes des sièges au conseil d’administration reste très faible, à hauteur de seulement 4 %. Des efforts sont toujours à faire, et on ne peut que saluer les initiatives prises il y a quelques années de cela, tout en regrettant qu’elles ne soient pas toujours suivies, en règle générale.

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