Au Japon, il n’y a jamais eu aussi peu d’éleveurs que cette année

Une nouvelle étude japonaise indique que le nombre de producteurs laitiers au Japon est tombé en dessous de 10 000 pour la première fois, en octobre 2024. Le contexte économique est particulièrement critique, avec la faiblesse du yen (la monnaie nationale japonaise) qui pénalise les exportations et la production.

Un déclin alarmant

Le déclin du nombre de producteurs laitiers s’est accéléré depuis la pandémie de coronavirus, mais surtout depuis 2022. Selon les premières analyses, cela serait dû à la détérioration des conditions commerciales. Cette situation est principalement provoquée par la faiblesse du yen, mais aussi par les prix élevés du pétrole brut qui ont fait augmenter toute la chaîne de production. En octobre 2024, le nombre de producteurs laitiers au Japon est tombé à 9 960. Cela représente une baisse considérable de 5,7 % par rapport au même mois de l’année précédente. Cette information a été confirmée par le Japan Dairy Council, un groupe industriel formé d’organisations liées aux producteurs laitiers. Selon les analyses, c’est la première fois depuis le début de l’enquête du conseil en 2005 que ce nombre tombe en dessous de 10 000. La chute est vertigineuse, puisqu’il y avait environ 20 000 fermes en 2010.

L’enquête nous apprend également qu’en septembre, quelque 58,9 % des 236 producteurs laitiers qui ont répondu étaient en déficit. Pire encore, presque la moitié ont déclaré qu’ils envisageaient de quitter l’agriculture dans un futur proche. Parmi ceux-ci, 18,6 % y pensent très régulièrement, tandis que 29,2 % y pensent de temps en temps. Seuls 21,2 % n’y pensent pas du tout. Concernant la situation financière des agriculteurs, 83,1 % la considèrent comme mauvaise. Ce n’est pas sans rappeler la situation en France, où les agriculteurs sont régulièrement impliqués dans des mouvements de contestation. Lorsqu’on leur donne la parole, les agriculteurs mettent en cause la faiblesse du yen à 91,8 %, les prix élevés du pétrole à 68,4 %, mais également la situation en Ukraine à 67,9 %. Le coût des aliments pour les animaux, du matériel agricole ainsi que des services publics qui augmentent fait que de nombreux producteurs laitiers ont dû réduire leur quantité de production. Une enquête civile a révélé que 98 % des personnes souhaitent pouvoir continuer à boire du lait frais produit dans le pays, c’est-à-dire le Japon. Pour autant, les deux tiers n’étaient pas conscients du déclin du nombre de producteurs laitiers !

Source : Nippon.com

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