COVID au Japon : 130 000 morts et 70 millions de cas en 5 ans

Début 2020, le monde était touché de plein fouet par la pandémie mondiale de coronavirus. Le Japon, pays voisin de la Chine et de Wuhan, a longtemps résisté grâce à une politique de rigueur et à des gestes barrières appliqués depuis des années par les Japonais. Cependant, le coronavirus s’est peu à peu infiltré au Japon, et beaucoup de personnes ont été touchées. Le télétravail a été largement implanté, un phénomène exceptionnel au pays du soleil levant. Cinq ans après, nous vous proposons de faire un bilan avec des statistiques étayées et relayées par la presse nipponne sur l’épidémie de coronavirus (COVID-19) au Japon.

Les principales statistiques

Avant de commencer, faisons un rapide point sur la population japonaise. En 2020, elle était de 126,3 millions, contre 124,5 millions en 2023. Près de 2 millions de personnes ont donc été perdues entre-temps, mais ce n’est pas systématiquement lié à la pandémie de coronavirus. En effet, le taux de fécondité est incroyablement bas, avec 1,26 enfant par femme en 2022. Pour expliciter la situation, il est important de regarder la répartition de la population par tranche d’âge. Ainsi, en 2020, 28,8 % des 126 millions de Japonais avaient plus de 65 ans. Ce sont autant de personnes à risque lorsqu’une épidémie de coronavirus comme celle que nous avons connue se déclare. La situation va continuer dans ce sens, avec la population des plus de 65 ans ayant doublé en 24 ans. Elle représentait 7,1 % de la population en 1970 et 14,1 % en 1994. Si l’on compare à la France, il a fallu 115 ans pour observer une telle augmentation. D’ailleurs, le gouvernement estime que les plus de 65 ans représenteront 40 % de la population en 2060.

Les statistiques dont nous disposons datent de mars et d’août 2024 pour la plupart. On estime qu’il y a eu 70 millions de personnes touchées par le coronavirus au Japon. Les anticorps ont été détectés chez 60,7 % de la population, ce qui représente 73 millions de personnes. Enfin, 130 000 personnes sont mortes à la date d’août 2024. Bien sûr, il s’agit des causes et des cas avérés. Il y a probablement des personnes décédées suite au coronavirus, sans que l’on sache clairement que c’était le cas.

Du côté de l’impact sanitaire, le nombre de décès annuels est en baisse depuis le pic de 2022. Ce dernier était causé par le variant Omicron, qui a également sévi en Europe, notamment en France, avec plusieurs dizaines de milliers de nouveaux cas chaque jour. Cependant, les décès annuels restent plus importants que ceux de la grippe. Le coronavirus n’est donc pas définitivement derrière nous, et les gestes barrières restent de rigueur. Entre 2020 et 2024, il y a eu 3 600 décès liés à la grippe.

Quelles sont les conséquences de la pandémie au Japon ?

Nous l’avons dit plus haut, mais le télétravail a été momentanément mis en place dans beaucoup de sociétés au pays du soleil levant. Rappelons que ce n’est pas du tout dans les habitudes des Japonais de télétravailler, et que, rapidement après le pic de contamination, les sociétés ont peu à peu abandonné cette pratique. Il existe toutefois certaines sociétés, souvent internationales, qui ont conservé un ou plusieurs jours de télétravail dans la semaine pour les employés. En mai 2023, le COVID-19 a été reclassé au même niveau que la grippe saisonnière. Les subventions, qui avaient été largement distribuées aux entreprises, ont été supprimées par la même occasion. La fin des aides a concerné les traitements, ce qui a limité les consultations médicales et donc la détection de nouveaux cas. En ce qui concerne le suivi de ces derniers, on note qu’il y a une réduction des rapports quotidiens aux données de 5 000 établissements.

En ce qui concerne les conséquences sociétales, on observe principalement une baisse des taux de natalité, une hausse des suicides, et des restrictions persistantes dans certains hôpitaux et maisons de soins. En clair, la pandémie de coronavirus a exacerbé des problèmes déjà existants au Japon.

En matière de mesures futures, on peut noter principalement la création en avril 2025 d’une organisation inspirée du CDC américain. Celle-ci a pour mission de conseiller sur les pandémies et ainsi de renforcer les systèmes de contrôle des infections. Les Japonais espèrent que la prochaine pandémie, s’il y en a une, sera beaucoup mieux contrôlée. Rappelons au passage que le Japon s’était parfaitement isolé pendant de nombreux mois, ce qui n’a pas suffi à endiguer les contaminations entre Japonais.

Source : Mainichi

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