La semaine dernière, le gouvernement japonais a évacué une première partie de ses ressortissants bloqués dans la ville de Wuhan. La région, foyer de la contamination du nouveau coronavirus, est actuellement placée en quarantaine. Quelques centaines de Japonais ont pu rallier Tokyo grâce à un vol affrété. Malheureusement, trois des rapatriés ont été testés positifs au coronavirus.
Deux phases d’évacuation
Rapatrier ses ressortissants bloqués dans la ville de Wuhan est une décision qui s’est posée pour bon nombre de pays. La France et le Japon ont notamment fait le choix d’affréter plusieurs vols, et de décoller en direction de la ville chinoise. Les mesures sont claires, les malades ne seront pas rapatriés, et ce au moindre signe. Ces symptômes peuvent se déclarer après avoir atterri en France au Japon, ou bien pendant le vol. Dans ce cas, impossible de rebrousser chemin.
C’est ce qui est arrivé avec trois passagers japonais en provenance de Wuhan. Et comme vous pouvez vous en douter, ils faisaient partie des 206 personnes ramenées ce mercredi, et ont donc pu contaminer les autres. Selon l’Institut national japonais des maladies infectieuses, c’est la première fois qu’un individu sans symptôme en dehors de la Chine est confirmée positive face à ce nouveau coronavirus.
Jeudi dernier, un deuxième vol a été affrété par le gouvernement, évacuant 210 autres japonais. Certains souffraient de quelques signes comme de la toux. Dans le premier groupe de rapatriés, seules deux personnes ont refusé d’accepter de se soumettre à des tests pour vérifier s’ils étaient contaminés. Les autorités ne peuvent pas les forcer, puisque la loi l’interdit. Selon le Premier ministre Shinzo Abe, les médecins ont passé beaucoup de temps à essayer de les convaincre, en vain.
Une décision clivante
La décision polarise l’opinion japonaise. Certains estiment que personne ne doit être abandonné derrière, dans le foyer de contagion chinois. D’autres souhaitent éviter l’exfiltration de potentiels contaminés, ce qui pourrait mener à une propagation du virus.
Il reste encore 300 Japonais qui désirent rentrer de Wuhan. Il faudra donc un ou deux vols supplémentaires pour compléter l’évacuation de tous les ressortissants. Pour l’hébergement des rapatriés, qui seront mis en quarantaine s’ils présentent des symptômes, des établissements comme l’académie de police nationale seront mis à leurs dispositions. Le Japon, par la suite, souhaite que les Japonais se mettent en « auto-quarantaine », s’ils estiment qu’ils peuvent être contaminés. Une décision qui interpelle beaucoup de personnes, qui ne comprennent pas cette initiative. Elle concerne également les deux personnes qui ont refusé, à Wuhan, de se soumettre au test.
Cette approche japonaise est bien différente des autres puissances mondiales. L’archipel du pays du soleil levant n’est pas le seul pays à évacuer ses ressortissants. Pourtant, les nations semblables mettent en place des dispositifs d’isolement bien plus lourds. Généralement, leur durée s’étend de 72 heures à 14 jours. Mais la règlementation officielle du Japon rend difficile l’exécution de mesures similaires. La loi, par exemple permet aux gens à refuser des tests médicaux et les autorités ne peuvent faire qu’une demande, rien de plus. Aucun pouvoir contraignant donc.