Entre avril et juin, l’économie japonaise a reculé de 27,8 % par rapport au trimestre précédent. Cela représente la plus forte récession jamais enregistrée. Des données gouvernementales ont montré lundi que l’activité économique a été entravée par l’état d’urgence durant l’épidémie de coronavirus.
Le coronavirus, un gros acteur
Pour le Bureau du Cabinet, les données préliminaires sur le produit intérieur brut, c’est-à-dire la valeur totale des biens et services produits dans le pays, indiquent une baisse de 7,8 % sur une base trimestrielle normalisée. C’est donc une croissance négative pour le troisième trimestre consécutif.
Avant que la pandémie ne se déclare, l’économie japonaise était déjà en difficulté en raison de la dispute commerciale entre les États-Unis et la Chine ainsi que de l’augmentation de 2 points de pourcentage des taxes à la consommation l’année dernière. La pandémie a aggravé les conséquences économiques après la déclaration de l’état d’urgence par le gouvernement central en avril.
Perte d’activité
Les municipalités ont alors demandé aux habitants de rester chez eux, et aux entreprises non essentielles de suspendre leurs activités conformément à la déclaration d’urgence. Celle-ci a été publiée pour la première fois le 7 avril pour Tokyo et six autres préfectures, puis plus tard pour l’ensemble du pays. À la fin du mois de mai, l’état d’urgence avait été levé pour les 47 préfectures.
Un grand nombre d’analystes prévoient que l’économie japonaise va rebondir de plus de 10 % entre juillet et septembre par rapport au trimestre en cours. Cette prévision est basée sur des données réelles et annualisées, en raison de la reprise progressive de l’activité économique après la fin de l’urgence du virus. Il faudra, selon les analystes, au moins quelques années pour que l’économie retrouve son niveau d’avant la pandémie.
Dans une conférence de presse, le ministre de la relance économique, Yasutoshi Nishimura, a affirmé que ce « résultat sévère » résultait de l’état d’urgence. Selon lui, « nous allons remettre l’économie sur la voie de la croissance à partir du creux de la vague en avril et en mai, grâce à la demande intérieure ». Entre octobre et décembre, l’économie japonaise s’est effondrée de 7,0 % en rythme annuel, touchée par la hausse de la taxe sur la consommation, qui est passée de 8 à 10 % en octobre. Entre janvier et mars, elle s’est repliée de 2,5 % alors que le virus commençait à se propager dans le pays.