En raison du nombre croissant de plaintes de harcèlement et de dommages matériels, les autorités de Kyoto envisagent de pénaliser lourdement les visiteurs. Cela débute avec l’interdiction de la photographie dans certaines parties du quartier principal de geisha de la ville.
Une interdiction assortie d’une pénalité automatique
La première zone impactée par cette décision sera le quartier de Gion. Désormais, demander un selfie ou le prendre de force inclura une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 yens, c’est-à-dire environ 70 €. Ces dernières années, de plus en plus de visiteurs sont attirés par le côté historique de la région, et inondent littéralement les quartiers.
Malheureusement, cette « pollution touristique » touche d’anciens sanctuaires et temples, et par extension les geishas. Tout le monde veut sa photographie, et la situation devient progressivement de plus en plus lourde pour les autorités et pour les personnes elles-mêmes. En vue des prochains Jeux olympiques de Tokyo, l’été à venir, qui amènereront encore plus de vacanciers dans la zone, les responsables ont décidé de sévir.
Les plaintes proviennent notamment des entreprises locales, mais également des résidents. Les touristes seraient ainsi très mal perçus, comme « mal élevés ». Dans une enquête menée auprès de 300 restaurants et de magasins, les principales accusations concentraient leurs critiques sur les déchets, le tabac à outrance et le blocage de la circulation quotidienne. Certains ont même affirmé que plusieurs vacanciers poursuivaient, à travers plusieurs rues, des geikos afin d’obtenir leur selfie.
Un élan d’espoir
Les locaux espèrent qu’avec cette amende, même souple, les gens sauront mieux se tenir, ou au minimum avoir plus de respect pour le quartier et ses habitants. Le conseil de la ville distribue depuis quelque temps, également, des autocollants qui portent des instructions claires et précises, en anglais et en chinois, sur le comportement à adopter. Malheureusement, ces éclaircissements ne semblent pas avoir un impact suffisant sur les touristes, d’où la mesure d’une amende, sanction plus salée.
Pour rappel, en 2018, un nombre record de 31 millions de personnes avait visité le Japon. Cela représente une hausse de près de 9 % par rapport à 2017. Dans la majorité des séjours, Tokyo et Kyoto sont les deux grandes villes parcourues. À l’avenir, le gouvernement a pour ambition d’atteindre les 40 millions de visiteurs l’an prochain, 60 millions d’ici 2030. Afin de poursuivre ses objectifs tout en gardant un équilibre local, des mesures doivent effectivement être prises pour limiter l’impact néfaste de millions de touristes dans des zones historiquement fragiles.