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Le Japon submergé par les touristes : mythe ou réalité ?
Le Japon est depuis quelques années une destination touristique très prisée par les voyageurs du monde entier. Le pays est connu pour sa culture riche, sa cuisine savoureuse, ses paysages magnifiques et sa technologie de pointe. Toutefois, cette popularité croissante du tourisme soulève des questions quant à la durabilité de l’industrie touristique dans le pays. Certains se demandent si le Japon n’est pas submergé par les touristes, et si cela ne pourrait pas avoir des conséquences négatives sur l’environnement, la culture et les habitants locaux. Dans cet article, nous allons examiner de près cette question controversée et tenter de répondre à la question : Y a-t-il trop de touristes au Japon ?
Les chiffres du tourisme au Japon
Depuis les dernières années, le nombre de touristes visitant le Japon n’a cessé d’augmenter. En 2019, le Japon a accueilli plus de 31 millions de visiteurs étrangers, ce qui représente une augmentation de 8,7% par rapport à l’année précédente. Cependant, en 2020, la pandémie de COVID-19 a eu un impact important sur le tourisme mondial et le Japon n’a pas été épargné. Le nombre de visiteurs étrangers en 2020 a diminué de plus de 87 % par rapport à l’année précédente.
Malgré cette baisse significative en 2020, le Japon reste une destination touristique très prisée. En comparaison avec d’autres destinations touristiques dans le monde, le Japon se classe au neuvième rang en termes de nombre de visiteurs internationaux. La France, l’Espagne, les États-Unis, la Chine, l’Italie, le Mexique, la Turquie et l’Allemagne se classent tous devant le Japon en termes de fréquentation touristique.
Avant la pandémie de COVID-19, le secteur du tourisme et des voyages contribuait à hauteur de 7,3 % du PIB japonais, soit 40,8 billions de yens en 2019. En 2020, cette contribution a chuté à seulement 3,5 %, soit 18,4 billions de yens, ce qui représente une perte choquante de 54,8 %. Toutefois, selon le rapport d’impact économique (EIR) du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), la contribution du secteur au PIB japonais pourrait atteindre près de 40 billions de yens d’ici la fin de 2023, ce qui est seulement 2,2 % de moins qu’en 2019. Bien que la pandémie ait eu un impact considérable sur l’industrie touristique japonaise, ces prévisions suggèrent que le secteur pourrait se rétablir rapidement au cours des prochaines années. Cela montre l’importance économique du tourisme pour le Japon et la nécessité d’une gestion touristique durable pour assurer la résilience du secteur à long terme.
Les impacts économiques du tourisme au Japon
Le tourisme représente une source importante de revenus pour le Japon. Selon le ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie, le tourisme a généré des recettes de 34,5 milliards de dollars en 2019. Le secteur touristique est une source d’emplois importante pour les Japonais, avec plus de 4,5 millions d’emplois créés grâce au tourisme.
Le tourisme au Japon a également des retombées économiques positives pour différents secteurs. Les restaurants, les hôtels, les commerces de souvenirs, les agences de voyage et les transports sont des secteurs qui profitent le plus du tourisme. En outre, le tourisme contribue également à la création d’emplois dans des secteurs connexes tels que la construction, l’agriculture et la pêche.
Le tourisme contribue également à la promotion de la culture et des traditions japonaises. De nombreux touristes visitent le Japon pour découvrir la cuisine locale, les festivals traditionnels, les sites historiques et les arts japonais tels que le théâtre Nô, la cérémonie du thé et la calligraphie. Le tourisme encourage ainsi la préservation et la promotion des cultures régionales et locales du Japon.
Enfin, le tourisme au Japon peut également encourager le développement de régions moins connues et moins touristiques du pays. Le gouvernement japonais a mis en place des initiatives pour promouvoir le tourisme dans ces régions, en offrant des subventions et des incitations fiscales aux entreprises touristiques qui y opèrent. Ces efforts peuvent aider à réduire la pression sur les sites touristiques les plus populaires et à encourager la croissance économique dans des régions moins développées.
Les conséquences négatives du tourisme de masse
Le tourisme de masse peut entraîner des problèmes de surfréquentation des sites touristiques, en particulier dans les zones les plus populaires telles que Kyoto, Tokyo et le Mont Fuji. Les touristes peuvent causer des congestions et des perturbations dans les transports en commun, les sites touristiques, les restaurants et les hôtels. Les résidents locaux peuvent également se sentir envahis et incommodés par la présence de trop de touristes dans leur ville.
La pression sur les infrastructures et les ressources naturelles est une autre conséquence négative du tourisme de masse au Japon. Les hôtels, les restaurants et les sites touristiques peuvent générer des déchets et consommer beaucoup d’énergie et d’eau. Les régions les plus populaires peuvent aussi connaître une pénurie de ressources naturelles telles que l’eau et la nourriture.
Les tensions entre touristes et habitants locaux sont également un problème. Les touristes peuvent parfois se comporter de manière irrespectueuse ou ne pas respecter les coutumes et les traditions locales. Les résidents locaux peuvent alors se sentir offensés ou méprisés, ce qui peut entraîner des tensions et des conflits.
Le tourisme peut par ailleurs avoir un impact négatif sur la culture et les traditions japonaises. Les touristes peuvent de temps en temps se concentrer uniquement sur les attractions touristiques et ne pas prendre le temps de découvrir la culture locale. Les industries touristiques peuvent ainsi encourager la commercialisation et la standardisation de la culture, ce qui peut réduire la diversité culturelle.
Les solutions envisagées par les autorités japonaises
Le gouvernement japonais a mis en place plusieurs mesures pour limiter la fréquentation touristique dans certains lieux très populaires. Par exemple, le nombre de visiteurs autorisés à entrer dans le temple de Fushimi Inari à Kyoto a été temporairement limité à 5 000 par jour pour réduire la pression sur le site. Des mesures similaires ont été mises en place pour d’autres sites touristiques populaires.
Le gouvernement japonais encourage également le tourisme dans des zones moins connues et moins touristiques du pays. Des subventions et des incitations fiscales sont offertes aux entreprises touristiques qui opèrent dans ces régions. Les autorités japonaises espèrent ainsi encourager les touristes à découvrir des régions moins populaires, réduisant ainsi la pression sur les sites touristiques les plus populaires.
Les autorités japonaises ont aussi mis en place des initiatives pour sensibiliser les touristes aux règles de conduite à respecter lors de leur visite au Japon. Des guides et des affiches sont distribués pour informer les touristes sur les règles de conduite, les coutumes et les traditions japonaises, afin d’inciter le respect des cultures et des traditions locales.
En outre, le gouvernement japonais encourage par ailleurs les touristes à voyager en dehors des périodes de pointe. Les mois de mars, avril, octobre et novembre sont considérés comme les périodes les plus populaires pour visiter le Japon, mais voyager en dehors de ces mois peut aider à éviter la surfréquentation des sites touristiques.
Conclusion
La question de savoir s’il y a trop de touristes au Japon est complexe et nuancée. Bien que le tourisme soit une source importante de revenus et d’emplois pour le pays, il peut également entraîner des conséquences négatives telles que la surfréquentation, la pression sur les ressources, les tensions entre touristes et habitants locaux et l’impact négatif sur la culture et les traditions japonaises. Les autorités japonaises ont mis en place des mesures pour gérer cette situation, mais il reste encore des défis à relever.
Pour assurer la durabilité du tourisme au Japon, il est important de trouver un équilibre entre la promotion du tourisme et la préservation des cultures et des traditions locales, ainsi que la gestion de la surfréquentation touristique. Les touristes peuvent également jouer un rôle important en respectant les règles de conduite locales, en voyageant en dehors des périodes de pointe et en visitant des régions moins connues.
En fin de compte, le Japon continue d’être une destination touristique attrayante pour les voyageurs du monde entier. Il appartient aux autorités, aux entreprises touristiques et aux touristes eux-mêmes de travailler ensemble pour promouvoir un tourisme durable, respectueux de l’environnement, de la culture et des habitants locaux.