Quelles sont les différences entre manga, manhwa, manhua et webtoon ?

Un manwha, manga et un manhua

Dans le domaine des bandes dessinées asiatiques, plusieurs termes apparaissent lorsque l’on s’intéresse à cet univers si riche. Premièrement, on connaît évidemment le manga, communément admis comme l’équivalent japonais de notre bande dessinée franco-belge. Mais ces derniers temps, de plus en plus en France, d’autres termes et formats émergent. On a le webtoon, avec des œuvres phares comme Solo Leveling ou Tower of God. Il y a également le manhwa et le manhua. Ce sont autant de distinctions qu’il faut avoir en tête, mais qui ne sont pas forcément intuitives. Ne vous inquiétez pas, FuransuJapon est là pour vous aider avec cet article complet et récapitulatif de toutes ces différences.

Le manga, originaire du Japon

Commençons avec le manga qui a son origine au Japon, le pays du soleil levant. En langue nippone, c’est un terme qui signifie « image dérisoire » ou bien « dessin non abouti », du moins c’était ses racines. Désormais, on peut le considérer comme une bande dessinée japonaise qui raconte une histoire et qui peut s’adresser à tous les types de public. Cela commence pour les plus jeunes dès l’âge de 3 à 4 ans et on trouve également des créations pour adultes.

La première distinction à établir pour le manga, c’est son sens de lecture. Il est de droite à gauche et de haut en bas. Cela peut bouleverser un lecteur français s’il commence un manga pour la première fois, mais les éditeurs le savent pertinemment et proposent des guides ! Si l’on démarre sa lecture avec le sens occidental, nous sommes invités à basculer le livre dans l’autre sens afin de commencer à droite et ainsi lire vers la gauche. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sens de lecture japonais et ses raisons historiques, nous vous recommandons de cliquer sur le lien présent au début de ce paragraphe. Nous y avons consacré un article complet qui vous donnera toutes les clés de compréhension.

Le format du manga se décline en plusieurs variantes. Premièrement, on a un format principalement papier. Les chapitres sont en noir et blanc et c’est comme cela qu’on va identifier un manga, traditionnellement. Parce que oui, aujourd’hui, on a des mangas qui sont sous forme broché, parfois en couleur. C’est par exemple le cas avec des œuvres majeures comme Dragon Ball ou Slam Dunk. En France, on dispose même d’éditions grand format et en couleur. On a également un format totalement numérique qui existe depuis quelques années, accessible via des scans. Auparavant, c’était des images numérisées faites manuellement par des passionnés et qui se retrouvaient en ligne. Mais désormais, ce sont directement les originaux qui sont numérisés et mis à disposition sur des plateformes de lecture, voire sur des périphériques comme les Kindle d’Amazon. C’est très populaire en Europe, mais également au Japon. Des études nous indiquent que les ventes électroniques de manga au Japon battent des records et atteignent 700 millions de yens pour la première fois en 2024. C’est donc une tendance haussière.

Si l’on poursuit avec le manga, voici quelques autres éléments de distinction. Le style artistique est vraiment unique. On retrouve de grands yeux expressifs, des trames variées et des cases dynamiques. Comprenez par là que les cases, ou les bulles de dialogue, peuvent parfois être directement intégrées dans l’action et vont être remplies d’onomatopées pour guider le lecteur. On a ce qu’on appelle un flow, un sens de lecture qui est intuitif, si bien qu’on se laisse porter par les scènes d’action ou de suspense.

Concernant sa publication, le manga est d’abord publié, dans la majorité des cas, au Japon sous forme de chapitres dans des magazines hebdomadaires ou mensuels. Le plus connu étant le Shonen Jump, responsable de la pré-publication de classiques comme Dragon Ball, Naruto, Bleach, One Piece, Hunter x Hunter, etc. Ensuite, l’ensemble est sérialisé (ou compilé) dans des volumes ou des tomes et on en retrouve à peu près un tous les deux mois. Les maisons d’édition françaises qui s’occupent de traduire ces œuvres ont généralement deux à trois tomes de retard mais conservent un rythme de parution de deux à trois mois en moyenne. Au passage, les groupes d’édition les plus fameux en France sont  Delcourt, Soleil, Tonkam, Glena Manga, Pika Edition, Kaze manga qui est devenu Crunchyroll, Kana, Panini Manga et Kurokawa.

Enfin, les genres populaires les plus en vogue sont le shonen pour les jeunes garçons, le shojo pour les jeunes filles, le seinen pour les hommes adultes et le josei pour les femmes adultes. Bien sûr, ce sont des genres qui s’adressent à un public cible, mais il y a énormément d’hommes qui lisent des shonen alors qu’ils ont 30-40 ans quand d’autres lisent des shojo, normalement destinés aux filles. Ce sont des frontières très poreuses et il ne faut pas s’arrêter à cela. Pour finir, quelques exemples de mangas emblématiques : One Piece, Naruto, Dragon Ball, Death Note, L’Attaque des Titans.

Le manhwa, une œuvre de Corée du Sud

Le deuxième format que nous abordons dans cet article nous vient tout droit de la Corée du Sud. Le manhwa signifie, en langue coréenne, « bande dessinée ». On ne peut pas faire plus simple ! On a tendance à le confondre avec le manga, mais en réalité il y a énormément de différences. La première est fondamentale : c’est le sens de lecture. En effet, le manhwa se lit de gauche à droite, donc c’est un sens à l’occidental. Le format est lui aussi différent par rapport au manga, puisqu’il est d’abord numérique. Il est également très souvent en couleurs. Ce sont donc deux distinctions majeures qui séparent les mangas des manhwa. Alors, bien sûr, le manhwa existe aussi sous forme papier. On a des exemples très récents avec Solo Leveling qui est disponible en France sous un format papier.

Au niveau du style artistique, on est sur quelque chose de beaucoup plus réaliste que le manga. Les traits sont plus proches de notre réalité, on a une colorisation très soignée, les auteurs passent énormément de temps dessus et on a souvent un duo à la création composé d’un scénariste et d’un graphiste. Également, puisque c’est une œuvre en provenance de la Corée du Sud, il y a évidemment des influences du K-drama, c’est-à-dire les séries télévisées coréennes extrêmement populaires là-bas. On retrouve donc des thèmes très importants et récurrents de ces milieux-là. Par exemple, le triangle amoureux, les relations sentimentales, les entreprises multinationales qui dominent le pays. On a aussi les fameux protagonistes qui vont s’élever socialement et devenir riches. Tout un idéal d’ascension !

Pour ce qui est du format de publication, on est davantage ici sur des plateformes en ligne. Les plus connues sont Naver et Kakao. En Corée du Sud, pays extrêmement numérisé et très porté sur l’informatique, on va davantage passer par Internet que par les librairies pour diffuser ce genre de contenu. D’ailleurs, énormément de Coréens lisent les manhwa sur leur téléphone. Pour finir, les thématiques les plus souvent représentées sont avant tout la romance, puis le fantastique avec tout l’imaginaire coréen qui revient dans ces œuvres, et enfin, évidemment, les drames contemporains et l’action. Notamment les arts martiaux, avec le taekwondo qui occupe une place énorme, là où on sera davantage sur du karaté dans les mangas. Si vous cherchez des œuvres emblématiques, nous ne pouvons que vous recommander Solo Leveling, Tower of God et True Beauty. Ce sont trois chefs-d’œuvre qu’il faut avoir lus dans sa vie si l’on veut s’intéresser aux manhwa.

Le manhua de Chine

Passons maintenant au troisième genre, le manhua qui vient de Chine, mais également de Taïwan et de Hong Kong. C’est un terme qui désigne « dessin improvisé ». Vous voyez, entre les trois exemples que nous avons vus dans cet article, on est souvent sur la même racine. Ici, le sens de lecture est variable : traditionnellement, il est de droite à gauche, mais il peut être de gauche à droite de façon plus modernisée. En fait, ça va dépendre des œuvres et c’est souvent indiqué lorsque l’on découvre une publication.

Pour le format, on est sur un entre-deux. On a des publications qui sortent souvent en simultané papier et numérique. De même, on note que les manhua chinois sont fréquemment colorisés afin d’attirer l’œil et se démarquer dans les rayons et sur les sites internet. Mais il peut évidemment exister des manhua en noir et blanc. Souvent, ceux qui rencontrent un franc succès sont ensuite colorisés par des professionnels.

Concernant le style artistique, on retrouve très clairement les influences du manga japonais et de l’art chinois traditionnel. C’est une sorte de melting-pot où l’on va mélanger les deux afin de prendre le meilleur de chaque monde. Cela se vérifie aussi dans les adaptations en série animée de ces œuvres où l’on va reprendre et parfois s’inspirer de techniques d’animation typiquement japonaises. Pour les thématiques abordées dans un manhua chinois, ce sont essentiellement les arts martiaux, le wuxia. C’est une expression chinoise formée de xia, qui signifie héros, chevalier, redresseur de torts, et wu, qui signifie militaire ou martial. On peut donc la traduire par chevalier errant, et cela peut qualifier tout un style de fictions chinoises qui sont consacrées aux aventures martiales, surtout dans la Chine antique. C’est évidemment un secteur culturel énorme qui a déjà influencé le cinéma dans le monde mais qui se retrouve dans ces publications. Mais ce n’est pas tout, puisqu’on retrouve aussi la mythologie chinoise et le domaine de la cultivation de l’esprit.

Pour finir, la publication se fait avant tout par des plateformes chinoises et des applications mobiles. Ce type de médias se consomme énormément ces dernières années et on note une croissance fulgurante depuis 15 ans. Les exemples de manhua chinois connus sont The King’s Avatar et Tales of Demons and Gods, qui sont d’excellente facture.

Le webtoon, c’est quoi ?

Finissons avec le webtoon, qui n’est pas une œuvre à part entière, mais un format. Le webtoon est un format de publication numérique vertical. Il n’a pas d’origine géographique, comme les trois autres que l’on a vus auparavant dans cet article. Sa caractéristique principale, c’est qu’il se base sur un défilement vertical infini, ce qu’on appelle le scroll dans le milieu informatique. On va donc, pour lire un webtoon, faire défiler sa page web avec son doigt, la roulette de sa souris ou la touche flèche vers le bas de son clavier. Son origine a clairement été popularisée en Corée du Sud, mais on trouve ce type d’œuvres un peu partout désormais. Encore aujourd’hui, c’est bien en Corée du Sud que l’on identifie le plus de webtoons, si bien que beaucoup font l’erreur de penser que le webtoon est exclusivement coréen.

Pour ce qui est du format, il n’y a pas de doute. C’est exclusivement numérique et on peut même dire qu’il est optimisé pour les smartphones. En réalité, on le lit de deux façons : soit en pré-publication sur des portails comme Naver qui dispose d’un secteur dédié pour la parution de webtoon. Les Coréens vont alors se connecter régulièrement et voir si un nouveau chapitre de leurs aventures favorites est publié. Dans ce cas, ils vont le consommer en quelques minutes en faisant scroller la roulette de leur souris sur leur ordinateur pendant leur pause déjeuner, par exemple. Mais on a également énormément de personnes qui dévorent ça dans les métros. C’est là que servent les applications de webtoon, optimisées pour les smartphones Android comme iOS. On peut donc faire défiler facilement et contrairement au manga, nul besoin de zoomer pour voir des bulles de dialogue. Tout est directement pensé pour être lisible.

Le style y joue pour beaucoup. On est sur quelque chose de très coloré avec des cases longues adaptées aux petits écrans. Concernant le sens de lecture, il se fait de haut en bas et c’est donc une expérience très immersive. Un webtoon, pour résumer, peut être un manhwa, un manhua ou bien un manga. Tout va dépendre de l’origine et de l’auteur. Pour ce qui est des plateformes, on retrouve Webtoon, qui n’a pas volé son nom, également Tapas et Lezhin Comics.

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