Setsubun au Japon : la fête nationale du Printemps

Setsubun

Setsubun (節分, « division saisonnière ») est un festival qui se tient les 2, 3 ou 4 février, un jour avant le début du printemps selon le calendrier lunaire japonais. Elle ne constitue pas un jour férié national. Pendant de nombreux siècles, les gens ont effectué des rituels dans le but de chasser les mauvais esprits au début du printemps.

Que veut dire "Setsubun"

En japonais, le mot « setsubun » désigne le passage d’une saison à l’autre. Ici, il est question de la veille du premier jour du printemps, aux environs du 3 février. Mais fondamentalement, il correspond également à la veille de l’été, de l’automne ou de l’hiver.

Avec les siècles, on l’a uniquement associé à cette saison, car le passage de l’hiver au printemps est considéré comme la charnière d’une année à la suivante. C’est un peu l’équivalent de notre veille du jour de l’An, dans notre calendrier.

À quand remonte la tradition de Setsubun ?

Les Chinois ont introduit le Setsubun au Japon sous le nom de tsuina au VIIIe siècle. Vers le XIIe siècle, il est devenu une coutume de chasser les mauvais esprits par la forte odeur des têtes de sardines séchées, la fumée du bois brûlé et le bruit des tambours. Si cette coutume n’est plus autant populaire, quelques personnes décorent encore l’entrée de leur maison avec des têtes de poissons et des feuilles d’arbres considérés comme sacrés afin de dissuader les mauvais esprits d’entrer.

Aujourd’hui, le rituel setsubun le plus courant est le lancer de haricots grillés autour de la maison, dans les temples et les sanctuaires du pays. Lorsque vous lancez les haricots, vous êtes censé crier « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! ». (« Les diables dehors, le bonheur dedans »). Les Japonais nomment cette coutume le Mame Maki. Vous devez ensuite ramasser et manger le nombre de haricots qui correspond à votre âge.

Traditionnellement, des rouleaux de sushi Eho-maki sont consommés pendant le Setsubun pour apporter la bonne fortune. Mais au lieu d’être coupés en morceaux comme d’habitude, les sushis sont laissés entiers et mangés en rouleaux. On considère que le fait de les couper durant le Nouvel An lunaire porte malheur.

Pour rentrer dans le détail, on estime que manger un ehomaki apporte le bonheur, de la même manière que la feuille d’algue enveloppe le riz. Cette coutume provient d’Osaka, que l’on nomme communément « marukaburi-zushi », ou le « rouleau de sushi croqué tel quel ». Après que de plus en plus de Japonais aient assimilé l’idée, son exploitation commerciale n’a pas tardé. La chaine de konbini Seven Eleven a baptisé le rouleau « ehomaki » en 1998 et des rayons spéciaux sont aménagés chaque année depuis. Désormais, c’est bien le terme « ehomaki » que l’on retient pour qualifier ce mets caractéristique !

Ci-dessous, découvrez une « chasse des mauvais esprits » lors d’une célébration, en vidéo.

Durant Setsubun, on a l’habitude de consommer le saké au gingembre chaud pour ses propriétés réchauffantes et sa bonne santé. Dans le respect de traditions strictes, une famille mange en silence tout en faisant face à la direction que prendra la bonne fortune au cours de la nouvelle année ; cette direction est déterminée par le symbole du zodiaque de l’année.

Dans les anciennes traditions de Setsubun, on pratiquait le jeûne, des rituels extra religieux dans les sanctuaires et on apportait même des outils en plein air pour empêcher les esprits mal élevés de les fouiller. Aujourd’hui encore, les geishas participent aux anciennes traditions en se déguisant ou en se faisant passer pour des hommes lorsqu’elles sont avec des clients pendant le Setsubun.

Les fêtes de Setsubun sont devenues des événements amusants, voire désordonnés dans certaines villes. Les foules se bousculent et se ruent pour obtenir des haricots (les manger porte chance), des prix et des cadeaux lancés depuis les scènes publiques – souvent par des hôtes célèbres. Ces événements sont télévisés, sponsorisés et fortement promus. Bien sûr, en raison du contexte sanitaire avec la crise du coronavirus, cette année 2022 ne sera pas aussi importante.

Où voir des célébrations du Setsubun ?

Depuis le début de la pandémie, de nombreuses célébrations ont évidemment été annulées.

De multiples sanctuaires et temples japonais participent à la fête et organisent des cérémonies de lancés de haricots sur la foule. Généralement, on invite des célébrités locales afin de marquer le coup. Un grand nombre de personnes, de tout âge, se prête au jeu et c’est un rendez-vous dans l’année, en particulier dans les plus petites villes.

Il est à noter que les cérémonies se déroulent partout aux mêmes horaires : entre 11h00 et 16h00.

Comment se déroulent les évènements ? Traditionnellement, vous vous rendez en avance au lieu choisi afin de vous faire une place de choix. En février, il y a certes beaucoup moins de touristes que durant les sakura ou l’été, mais les locaux (et notamment les personnes âgées) investissent souvent les lieux.

On vous remet, la plupart du temps et moyennant quelques centaines de yens, une tasse d’amazake. Il s’agit d’un saké doux et sucré, relativement peu alcoolisé et qui convient donc à la plupart des gens.

Si vous êtes à Tokyo, on vous recommande les cérémonies des temples Senso-ji, Zojo-ji et du sanctuaire Hie-jinja. Dans ce dernier, vous pourrez notamment y admirer des sumos !

Si vous êtes plutôt de passage à Kyoto, le mieux est de vous rendre au temple Rozan-ji. Il est particulièrement apprécié dans la région, car il offre chaque année un spectacle traditionnel avec une « danse du démon ».

Pourquoi Setsubun n'est pas considéré comme un jour férié ?

Au Japon, la fête du lancer de haricots est célébrée sous de nombreuses variantes dans tout le pays, mais elle n’est techniquement pas reconnue comme un jour férié officiel. En revanche, avec la Golden Week et l’anniversaire de l’empereur, le Setsubun est considéré comme une fête importante au Japon.

Dans les temples bouddhistes et les sanctuaires shintoïstes, des foules de personnes se rassemblent pour ramasser et jeter des fèves de soja grillées. Elles se rendent également dans les sanctuaires pour prier pour la santé et la bonne fortune après avoir jeté des fèves à la maison.

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