La volonté de l’année dernière ne change pas. Malgré les récents tirs de missiles du pays le plus fermé au monde, s’écrasant notamment dans la mer du Japon, le Premier ministre nippon Shinzo Abe continue de vouloir jouer la carte de la diplomatie.
La question des ressortissants japonais
C’est la principale problématique sur laquelle Shinzo Abe s’engage. Les nombreux ressortissants japonais, qui ont été enlevés et qui sont toujours retenus en Corée du Nord sont une promesse électorale pour le Premier ministre japonais. Il en a fait son fer de lance, et souhaite depuis un an accélérer le processus avec Pyongyang. Il avait alors déclaré vouloir rencontrer Kim Jong-un “sans condition” le plus vite possible.
Depuis, le dictateur coréen n’a pas donné suite à sa demande, et a préféré faire la sourde oreille. Plus que jamais, le Japon est hors du jeu politique et diplomatique qui se déroule en Asie : le sort de la région la plus instable au monde semble se jouer entre Donald Trump, Kim Jong-un et Xi Jinping.
Le rappel des faits
Il faut remonter en 2002 pour que la Corée du Nord admette officiellement que ses propres agents secrets avaient enlevé 13 Japonais, des décennies auparavant. Cela avait provoqué un véritable tollé, autant sur la scène internationale qu’au Japon. Même s’il ne s’agissait là que d’une confirmation, elle était d’une importance historique. Depuis, cinq d’entre eux, sur les 17 évalués par le Japon, ont été rapatriés.
Lors de ses nombreuses campagnes électorales, Abe a juré à maintes reprises qu’il s’engagerait jusqu’au bout afin de poursuivre et de répondre à cette question, qui revêt une symbolique cruciale pour le prochain scrutin. C’est également l’un des principaux dilemmes entre la Corée du Nord et le pays du soleil levant, qui reposent sur des siècles de politique agressive, de colonisation et de médisance.
Il y a quelques années, à l’heure où les tensions battaient leur plein concernant la Corée du Nord, le régime de Pyongyang avait menacé de noyer Tokyo sous une « pluie de feu ». Depuis, les essais se sont multipliés dans les mers environnantes, certains missiles passant même au-dessus de l’archipel nippon. Cette semaine, le dernier projectile qui a été propulsé par un sous-marin nord-coréen a d’ailleurs été largement réprimé par Abe, qui a qualifié cette tentative de “violation des sanctions des Nations unies”.
Même si Abe souhaite rencontrer le dictateur coréen au plus vite, il n’en demeure pas moins un allié indéfectible pour les États-Unis. Ce qui a le don d’irriter au plus haut point la Corée du Nord.