Selon des informations publiées jeudi, le Japon souhaite interdire la vente de nouvelles voitures à essence dans une quinzaine d’années. Cette interdiction entre dans le cadre des efforts visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La fin de la voiture à essence au Japon
Cette nouvelle stratégie pourrait être annoncée dès la semaine prochaine. Le Mainichi Shimbun a déclaré, sans citer de sources, qu’elle s’appuyait sur une campagne de promotion des véhicules électriques et hybrides. Le Premier ministre Yoshihide Suga a fixé en octobre une date limite de 2050 pour que le Japon devienne neutre en carbone. En conséquence, les grandes entreprises ont été incitées à élaborer des plans sur la manière de réduire leurs émissions de CO2.
Le Japon reste toutefois fortement dépendant des combustibles fossiles et le gouvernement n’a pas encore précisé comment il compte y parvenir. Actuellement, l’objectif du pays est de faire passer la part des voitures à faibles émissions vendues – hybrides et électriques – de 40 % en 2019 à 50 à 70 % en 2030.
En 1992, le Japon a adopté une loi visant à améliorer la qualité de l’air urbain en interdisant l’immatriculation des véhicules qui ne respectent pas certaines normes d’émission dans des zones désignées. Selon une nouvelle étude publiée dans Contemporary Economic Policy, cette action a permis de réduire les émissions, contribuant ainsi à améliorer la qualité de l’air dans les régions métropolitaines. Cette étude suggère que la loi a conduit à une réduction de 3 à 6 % de la concentration moyenne mensuelle de dioxyde d’azote dans l’air ambiant sur plus de deux décennies.
La circulation automobile est une cause majeure de la pollution atmosphérique urbaine. Pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes zones urbaines, la Diète japonaise a adopté en juin 2001 une loi visant à renforcer encore les contrôles sur les émissions de dioxyde d’azote et de particules des véhicules à moteur diesel.
Imiter les autres grands du monde
En 2030, le Royaume-Uni interdira la vente de nouvelles voitures fonctionnant uniquement aux carburants fossiles. Cette initiative est destinée à éliminer progressivement les véhicules polluants plus tôt que dans toute autre grande économie et à soutenir la reprise du pays après la pandémie. La prohibition fait partie d’un plan plus large de « révolution industrielle verte » annoncé par le Premier ministre Boris Johnson qui comprend 12 milliards de livres (16 milliards de dollars) d’investissements gouvernementaux. Le gouvernement espère que le secteur privé participera à hauteur de trois fois ce montant.
De son côté, la Californie supprimera progressivement la vente de tous les véhicules à essence d’ici 2035. Elle entend ainsi devenir le premier État américain à réduire les émissions de gaz à effet de serre en encourageant les conducteurs de l’État à passer aux voitures électriques. Le transport est la principale source d’émissions de l’État. Il est en augmentation, tandis que d’autres sources d’émissions, comme celles du secteur de l’électricité, sont en baisse en raison de politiques climatiques ambitieuses.
En France, la nouvelle loi sur la mobilité du gouvernement maintiendra l’interdiction prévue des voitures à carburant fossile d’ici 2040. Le précédent ministre de l’environnement, Nicolas Hulot, avait déclaré en juillet 2017 la volonté de la France de mettre fin à la vente de véhicules à essence et diesel d’ici 2040, afin de devenir neutre en carbone d’ici 2050.
Source : JapanToday