Au Japon, on vise l’objectif zéro carbone pour 2050

Sous l’impulsion de son Premier ministre Yoshihide Suga, le Japon veut devenir une société neutre en carbone, avec zéro émission nette d’ici 2050. Un défi ambitieux, qui passera par des investissements et des efforts dans bon nombre de secteurs polluants. Dans cet article, nous revenons sur le poids d’une telle décision et les éléments à prendre en compte.

Le Japon entre dans la course aux énergies vertes

Si le Japon souhaite devenir une société zéro émission d’ici 2050, les constructeurs automobiles, les producteurs d’acier et de manière générale, l’ensemble des grands acteurs industriels devront se conformer à une nouvelle législation. Chacun devra développer des technologies vertes, qui permettront de réduire l’empreinte carbone globale du pays. Comme l’a souligné le Premier ministre, cela passera par un changement de mentalité au Japon, qui débouchera toutefois sur une croissance majeure.

Plus que jamais, le Premier ministre veut stimuler l’innovation au pays du soleil levant. Ces dernières années, les grandes entreprises japonaises accusent un énorme retard sur leurs rivaux internationaux, en particulier dans les secteurs technologiques.

Pour les constructeurs automobiles japonais, le fait de passer à l’électrique sera une première piste solide pour le domaine automobile. Dans ce secteur, le Japon a pris du retard ces dernières années, mais a su se mettre en avant avec des véhicules hybrides. Les véhicules économes en carburant, de plus en plus prisés sur le marché international, représentent l’avenir. Pour autant, il faudra investir dans la construction de bornes de recharge, et se poser la question du format de pile à combustible.

Au Japon comme ailleurs, le fabricant américain Tesla s’impose désormais comme la référence dans le domaine des véhicules électriques. Des acteurs japonais devront proposer mieux pour lui ravir ses parts de marché. Les industriels automobiles japonais ont vendu environ 3800 véhicules à pile à combustible à la fin de l’exercice 2019. C’est bien en dessous de l’objectif initial, fixé à 40 000 avant 2020.

L’acier, un domaine clé pour viser l’objectif zéro carbone en 2050

Cette industrie est responsable de près de 30 % des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Pire, au Japon, il est à la source de 47,6 % de toutes les émissions industrielles. Ici, deux solutions sont possibles : avec un haut-fourneau, ce qui fait fondre le minerai de métal, mais aussi avec un four à arc électrique. Ce dernier utilise, comme son nom le suggère, des courants électriques. Il a l’avantage de réduire l’empreinte carbone, extrêmement importante avec les hauts-fourneaux. Les principaux acteurs, Nippon Steel, JFE Holdings et Kobe Steel devront passer par des solutions plus respectueuses de l’environnement d’ici les prochaines années.

Il serait bon de s’inspirer de l’Europe, qui a commencé à faire des efforts en ce sens. On peut citer l’entreprise Thyssenkrupp, qui a dévoilé en août son projet de construire une usine à hydrogène d’une capacité annuelle d’environ 400 000 tonnes. Selon la firme, elle pourrait être achevée d’ici 2025. Dans le même thème, ArcelorMittal souhaite devenir neutre en carbone d’ici 2050, en se basant sur l’utilisation de technologies du Capture d’hydrogène et de carbone. Les Japonais, eux, sont encore en retard, même s’ils mènent des essais conjoints pour trouver une solution.

Bien sûr, la transition vers une société plus verte est un défi extrêmement difficile pour toute une nation. Elle vient s’ajouter au déclin de la population, à une économie fragile et à des conditions sanitaires revues en raison de l’épidémie de Coronavirus. Tout le monde ne pourra pas atteindre ses objectifs d’ici 2050, et l’industrie sidérurgique japonaise souhaite atteindre zéro émission nette d’ici 2100. Cela passera immanquablement par l’hydrogène, qui devra être poussé par le gouvernement et le secteur privé.

Source : Nikkei

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