Trains japonais
Le réseau ferroviaire japonais quadrille les 4 îles principales de l’archipel (Honshu, Hokkaido , Kyushu et Shikoku). Il est réputé pour sa fiabilité et sa qualité. Il représente un excellent moyen pour découvrir le Japon sous toutes ses coutures. Les touristes peuvent profiter du Japan Rail Pass pour économiser des centaines d’euros sur un séjour de plusieurs semaines.
Le transport ferroviaire est une véritable institution au Japon. C’est un moyen majeur de transport de passagers. En revanche, il n’est que peu utilisé pour faire circuler des marchandises (ce qui ne constitue que 0,84 % des mouvements de cargaisons). L’ensemble est un réseau privatisé très efficace qui s’étend sur plus de 30 625 km et qui est électrifié à hauteur de 21 600 km.
Exploitation
Près de 70 % du réseau ferroviaire japonais (20 135 km) est exploité par Japan Railways (JR). Il s’agit du successeur des chemins de fer nationaux japonais qui ont été privatisés en 1987. Le reste est desservi par une centaine d’autres compagnies ferroviaires privées ou semi-privées, largement présentes dans les zones métropolitaines.
Toutes les grandes villes japonaises comprennent des chemins de fer. Les plus développés se situent à Tokyo, Kyoto, Osaka ou Kobe. Les trains rapides (Shinkansen) sont les plus populaires.
Voici un tableau récapitulatif des principaux chemins de fer japonais :
Nom | Surnom | Japonais | Zone géographique |
---|---|---|---|
Hokkaido Railway Company | JR Hokkaido | 北海道旅客鉄道, Hokkaidō Ryokaku Tetsudō | Île de Hokkaidō |
East Japan Railway Company | JR East | 東日本旅客鉄道, Higashi Nihon Ryokaku Tetsudō | Île de Honshū |
Central Japan Railway Company | JR Central | 東海旅客鉄道, Tōkai Ryokaku Tetsudō | Région de Chūbu |
West Japan Railway Company | JR West | 西日本旅客鉄道, Nishi Nihon Ryokaku Tetsudō | Île de Honshu |
Shikoku Railway Company | JR Shikoku | 四国旅客鉄道, Shikoku Ryokaku Tetsudō | Île de Shikoku |
Kyushu Railway Company | JR Kyushu | 九州旅客鉄道, Kyūshū Ryokaku Tetsudō | Île de Kyūshū |
Japan Freight Railway Company | JR Freight | 日本貨物鉄道, Nihon Kamotsu Tetsudō | Japon |
Keikyū Corporation | Keikyū | 京浜急行電鉄, Keihin Kyūkō Dentetsu | Région du Kantō |
Keiō Corporation | Keiō | 京王電鉄, Keiō Dentestsu | Région du Kantō |
Keisei Electric Railway | Keisei | 京成電鉄, Keisei Dentetsu | Région du Kantō |
Odakyū Electric Railway | Odakyū | 小田急電鉄, Odakyū Dentetsu | Région du Kantō |
Sagami Railway | Sōtetsu | 相模鉄道, Sagami Tetsudō | Région du Kantō |
Seibu Railway | Seibu | 西武鉄道, Seibu Tetsudō | Région du Kantō |
Tōbu Railway | Tōbu | 東武鉄道, Tōbu Tetsudō | Région du Kantō |
Tokyo Metro Co | Tokyo Metro | 東京地下鉄, Tōkyō Chikatetsu | Région du Kantō |
Tōkyū Corporation | Tōkyū | 東京急行電鉄, Tōkyō Kyūkō Dentetsu | Région du Kantō |
Shin-Keisei Electric Railway | Shin-Keisei | 新京成電鉄, Shin-Keisei Dentetsu | Région du Kantō |
Nagoya Railroad | Meitetsu | 名古屋鉄道, Nagoya Tetsudō | Région du Chūbu |
Hankyū Railway | Hankyū | 阪急電鉄, Hankyū Dentetsu | Région du Kansai |
Hanshin Electric Railway | Hanshin | 阪神電気鉄道, Hanshin Denki Tetsudō | Région du Kansai |
Keihan Electric Railway | Keihan | 京阪電気鉄道, Keihan Denki Tetsudō | Région du Kansai |
Kintetsu Corporation | Kintetsu | 近畿日本鉄道, Kinki Nippon Tetsudō | Région du Kansai |
Nankai Electric Railway | Nankai | 南海電気鉄道, Nankai Denki Tetsudō | Région du Kansai |
Kita-Osaka Kyuko Railway | Kitakyū | 北大阪急行電鉄, Kita-Ōsaka Kyūkō Dentetstu | Région du Kansai |
Kobe Electric Railway | Shintetsu | 神戸電気鉄道, Kōbe Denki Tetsudō | Région du Kansai |
Kobe Rapid Transit Railway | Kōbe Kōsoku | 神戸高速鉄道, Kōbe Kōsoku Tetsudō | Région du Kansai |
Semboku Rapid Railway | Senboku | 泉北高速鉄道, Senboku Kōsoku Tetsudō | Région du Kansai |
Sanyo Electric Railway | Sanyō | 山陽電気鉄道, Sanyō Denki Tetsud | Région du Kansai |
Nishi-Nippon Railroad | Nishitetsu | 西日本鉄道, Nishi-nippon Tetsudō | Île de Kyūshū |
Il faut ajouter à cela plusieurs dizaines de chemins de fer secondaires qui exploitent des centaines de trains quotidiennement. Cette force de proposition s’explique par la politique des gouvernements japonais d’après-guerre. Le pays était complètement en ruines en raison des bombardements américains. Les dirigeants ont alors encouragé les entreprises privées à développer leurs propres systèmes de transport en commun pour accélérer la réédification de la société.
Cet encouragement de la compétition s’est vite heurté à l’offre nationale des lignes ferroviaires. Les autorités ont rapidement botté en touche en se limitant à la réglementation des tarifs, pour ne pas froisser les usagers.
La plupart des conglomérats et des grosses sociétés japonaises n’ont pas manqué l’occasion. L’idée est de ne pas se cantonner à établir des transports en commun, mais surtout de s’en servir de base urbaine pour structurer un écosystème autour. Les compagnies se sont lancées dans la construction verticale de plusieurs configurations :
- terrains résidentiels
- centres commerciaux
- centre industriel
- commerces et ventes en détail
- éducation
- santé
La tradition ne s’est pas perdue aujourd’hui. C’est pour cela que de nombreux commerces et offres sont disponibles aux abords des grandes gares japonaises. Certains sont tellement imposants qu’elles accueillent plusieurs centres commerciaux, des dizaines de boutiques et des services parfois exotiques. Cependant, les aménagements urbains ne se font plus systématiquement autour des gares.
Chronologie
Année | Événement |
---|---|
1872 | Ouverture de la première voie ferrée du Japon entre Shinbashi (Tokyo) et Yokohama par Masaru Inoue. |
1881 | Fondation de Nippon Railway, la première compagnie ferroviaire privée du Japon. |
1882 | Ouverture du chemin de fer Horonai, premier chemin de fer à Hokkaido. |
1888 | Ouverture du chemin de fer Iyo, premier chemin de fer à Shikoku. |
1889 | Ouverture du chemin de fer de Kyushu, premier chemin de fer de Kyushu. |
1889 | Achèvement de la ligne principale de Tōkaidō. |
1893 | Mise en oeuvre de la locomotive à vapeur de classe 860, première locomotive construite au Japon. |
1895 | Ouverture du premier tramway du Japon à Kyoto. |
1895 | Acquisition par le Japon d'un chemin de fer à Taïwan |
1899 | Ouverture du chemin de fer Keijin, premier chemin de fer en Corée. |
1906 | Ouverture du premier chemin de fer à Karafuto. |
1906 | Fondation du chemin de fer de la Mandchourie du Sud. |
1906-1907 | Nationalisation de 17 chemins de fer privés. |
1914 | Ouverture de la gare de Tokyo |
1925 | Inauguration de la ligne Yamanote |
1927 | Ouverture du métro de Tokyo, le premier métro de l'Est. |
1942 | Ouverture du tunnel de Kanmon, qui relie Honshu et Kyushu. |
1942-1945 | Destruction de la majorité des chemins de fer (Seconde Guerre mondiale) |
1949 | Réorganisation des Chemins de fer du gouvernement japonais (JGR) pour devenir une société publique d'État appelée Chemins de fer nationaux japonais (JNR). |
1956 | Achèvement de l'électrification de la ligne principale de Tōkaidō. |
1958 | Inauguration du Kodama, le premier express EMU entre Tokyo et Osaka |
1960 | Hatsukari, le premier train express DMU entre Ueno (Tokyo) et Aomori. |
1964 | Ouverture de la première ligne de Shinkansen entre Tokyo et Shin-Osaka (Tokaido Shinkansen). |
1972 | Lancement du San'yō Shinkansen |
1975 | Retrait des locomotives à vapeur de tous les services de la JNR (les aiguillages sont restés jusqu'en 1976). |
1980 | Loi sur la reconstruction de la JNR : les lignes à faible rentabilité doivent être abandonnées. |
1982 | Lancement du Tohoku Shinkansen |
1982 | Lancement du Joetsu Shinkansen |
1987 | Privatisation de la JNR : les sociétés du Japan Railways Group succèdent à l'ancienne JNR. |
1988 | Ouverture du tunnel de Seikan, qui relie Honshu et Hokkaido. |
1988 | Ouverture du grand pont de Seto, qui relie Honshu et Shikoku. |
1997 | Lancement du Hokuriku Shinkansen |
2004 | Lancement du Kyushu Shinkansen |
2016 | Lancement du Hokkaïdo Shinkansen |
2021 | Essais de pilotage automatique des Shinkansen |
2027 | Lancement du SC Maglev japonais (500 km/h) |
Ponctualité
Les trains japonais sont parmi les plus ponctuels au monde. Par exemple, lors de l’exercice 2018, le retard moyen sur le Tokaido Shinkansen n’était que de 0,7 minute. Un constat qui ferait pâlir n’importe quel opérateur de la SNCF. Cette ponctualité s’élucide par une dépendance extraordinaire des passagers japonais par rapport à leur transport ferroviaire, une tension constante sur les compagnies et un entretien millimétré.
Pour autant, il existe quelques retards. Si cela dépasse 5 minutes, le chef de train effectue une annonce pour s’excuser. Les salariés qui sont affectés par cette circonstance exceptionnelle peuvent recevoir un certificat de retard (遅延証明書). De plus, la pression du grand public est telle que des dirigeants d’opérateurs ferroviaires peuvent apparaître dans des journaux pour s’expliquer.
Shinkansen
Le Shinkansen est le train à grande vitesse (rapide) du Japon. Il est souvent considéré comme l’équivalent du TGV français. Il a initialement été construit pour relier les régions japonaises éloignées à Tokyo, la capitale. Cela dans un but de favoriser la croissance économique et le développement de l’archipel. Peu à peu, des lignes supplémentaires ont fleuri aux 4 coins du Japon. Fort de plus de 50 ans d’histoire, il a transporté plus de 10 milliards de passagers, sans qu’il y ait eu un seul tué ou blessé à bord en raison de déraillements ou de collisions.
Son réseau ferroviaire, qui a commencé par quelque 515 km en 1964 lors de son ouverture, est désormais tentaculaire. Il comprend 2764 km de lignes avec des vitesses maximales oscillantes entre 240 et 320 km/h. C’est un réseau efficace, bien que coûteux, pour relier les grandes villes des îles de Honshu, Kyushu, Hokkaido ou Hakodate.
Le shinkansen est capable d’atteindre des pointes de vitesse de 443 km/h pour un rail conventionnel (record établi en 1996) ou 603 km/h (pour les trains SCMaglev en 2015). Cependant, sa vitesse d’exploitation est restreinte à 320 km/h (comme le TGV français). Les autorités japonaises ne peuvent aller au-delà, essentiellement pour des questions de sécurité et de pollution sonore. Le pays du soleil levant possède une densité de population très élevée et il y a eu de vives manifestations contre le bruit des trains rapides. C’est pour cela qu’il est borné à moins de 70 dB dans les zones résidentielles. Quelques pistes sont néanmoins étudiées pour l’avenir :
- Réduction du pantographe
- Allégement de poids des voitures
- Construction de barrières antibruit
- Amélioration des rails
- Réduction des tunnels (qui occasionnent le phénomène d’effet piston)
Gares japonaises
Le train reste le transport favori des Japonais pour se déplacer. Il est suivi par l’avion avec certains vols nationaux, le métro dans les grandes villes et les bus (locaux ou sur autoroute). Le Japon héberge 45 des 50 gares les plus fréquentées au monde, y compris les 10 premières.
Rang | Gare | Nombre de passagers quotidiens |
---|---|---|
1 | Shinjuku (JR East) | 1 557 236 |
2 | Shibuya (Tôkyû) | 1 163 469 |
3 | Ikebukuro (JR East) | 1 133 032 |
4 | Tokyo (JR East) | 905 098 |
5 | Osaka (JR West) | 863 086 |
6 | Yohohama (JR East) | 840 384 |
7 | Shinjuku (Keiô) | 786 052 |
8 | Shinagawa (JR East) | 757 132 |
9 | Shibuya (JR East) | 741 338 |
10 | Ikebukuro (Tokyo metro) | 568 316 |
À titre de comparaison, Paris Gare du Nord accueille 131 685 210 voyageurs à l’année (en 2020), Paris Gare de Lyon quelque 63 133 340 personnes et Paris Saint-Lazare suit avec 59 151 798 individus. Si l’on divise ces montants par 365 jours, on tombe sur :
- 360 781 passagers par jour à Paris Gare du Nord ;
- 172 968 passagers par jour à Paris Gare de Lyon ;
- 162 059 passagers par jour à Paris Saint-Lazare.
Bien que l’année 2020 ait été particulièrement compliquée en raison de la pandémie et des confinements, les autres estimations évoquent 190 millions de voyageurs à l’année pour Paris Gare du Nord. La gare française se positionne comme la 24e la plus fréquentée au monde, bien loin devant ses concurrentes japonaises.