Hôtel capsule

Les hôtels capsules (カプセルホテル) sont l’un des types d’ hébergement les plus célèbres et singuliers au Japon. Ils sont appréciés par une partie de la population, car ils sont simples d’accès et permettent de séjourner le temps d’une nuit à petit budget. On les trouve souvent autour des gares principales des plus grandes villes nipponnes.
Ces minuscules chambres sous forme de capsule proposent le strict minimum : un lit privé, un espace fermé et des équipements de base. Cette proposition a l’avantage d’être facturée bien moins cher que les hôtels ordinaires. La nuit coûte environ entre 2000 et 4000 yens par nuit (soit 15 à 30 euros).
Ce type de prestation s’adresse traditionnellement aux hommes d’affaires. Aujourd’hui, les habitudes évoluent. Certains établissements acceptent désormais les femmes et offrent des étages de couchages séparés par sexe. On tombe parfois sur des bâtiments divisés pour les hommes et les femmes. Surtout, la démocratisation du Japon et de ces spécificités s’est allongée aux visiteurs étrangers. Les voyageurs français peuvent tenter l’expérience d’un hôtel capsule le temps d’une nuit. De plus en plus de sites Internet proposent une interface en anglais.
Origine
Ces hôtels typiquement japonais ont toujours eu pour ambition d’optimiser au maximum l’espace d’occupation. On parle parfois de cabine-lit. Ce concept a été créé par l’architecte japonais Kishō Kurokawa. Il a fondé le tout premier hôtel capsule, le Capsule Inn Osaka. Celui-ci a ouvert ses portes le 1er février 1979 et proposait la location d’une chambre à 1600 yens.
Ce type d’établissement, sorte d’hôtel de dépannage, rencontre très vite un succès. Le Japon est en pleine effervescence et les salarymen voyagent constamment. Ceux-ci sont sans cesse en quête d’un endroit où dormir après avoir trop bu avec leurs collègues ou en sortant du travail. Il y a aussi les individus qui ont manqué le dernier train pour rentrer chez eux. Ils doivent impérativement loger quelque part, le temps d’une ou de deux nuits. Enfin, des personnes en dehors de la société, ne disposant que de revenus très minimes, peuvent bénéficier des hôtels capsules.
De fil en aiguille, le nombre d’établissements s’est décuplé au fil des décennies. Ils se sont agglutinés autour des grandes villes japonaises. Aujourd’hui encore, on y accède plus aisément à Tokyo, Kyoto, Osaka, Hiroshima ou Nagasaki. Toutefois, on trouve de tels hôtels en Occident : le Yotel à Londres ou le Pod Hotel à New York.
La culture populaire n’a pas manqué de s’inspirer ou de reprendre à son compte le concept de ces hôtel au confort spartiate. Il est par exemple dépeint dans le film Fast & Furious 3, dans Cars 2 ou dans Le Cinquième Élément. Les jeux vidéo ne font pas exception et se les sont appropriés dans des compositions futuristes comme Deus Ex: Human Revolution.
Structure d'une chambre d'hôtel capsule

La chambre d’un hôtel capsule se présente sous la forme d’une boîte allongée de quelques mètres carrés. Tout est articulé autour du matelas futon de taille unique qui mesure environ 1,2 m de large, 2 m de long et 1 m de haut. Les cabines individuelles sont empilées sur 2 unités de haut et alignées côte à côte le long du couloir.
Le client profite de plusieurs équipements rattachés. Les draps, les couvertures et les oreillers sont fournis. La lumière, le réveil, un poste de télévision et une radio intégrée sont généralement compris dans le forfait.
L’avant de la chambre est une unité en fibre de verre. Un rideau ou une porte peut être fermé devant cette entrée pour davantage d’intimité une fois la nuit tombée. Le vestibule n’est cependant pas rigide et se limite bien souvent à une maigre tenture, pour des raisons de sécurité. Cela a l’inconvénient de laisser passer tous les bruits comme les ronflements de votre voisin, une fois couché.
On accède facilement à plusieurs prises de courant et à une connexion Wi-Fi gratuite à l’intérieur des capsules. En revanche, il faut sortir de sa modeste demeure temporaire pour se rendre aux sanitaires. Les toilettes et les salles de bains sont des lieux communs qui sont partagés entre les clients. Plusieurs établissements ont récemment investi dans de grands bains collectifs que l’on peut utiliser pour se laver et se détendre avant de se coucher.
Les prestations sont plus ou moins luxueuses en fonction de votre endroit de réservation. Les hôtels capsules en périphérie de Tokyo proposent en général un nombre substantiel de distributeurs automatiques, de petits kiosques de restauration, de laveries, de bornes Internet, des salons, des salles de divertissements ou encore des machines de jeux vidéo. Parfois, on trouve aussi des installations remplies de mangas (en japonais) que l’on peut louer, gratuitement ou non.
Comment réserver un hôtel capsule et y séjourner ?
Bien que ce type d’établissement soit typiquement japonais, la procédure pour réserver une chambre le temps d’une nuit n’est pas très différente des autres genres d’hébergement au pays du soleil levant. Les plus grandes chaînes et entreprises se sont mises à la page et fournissent des formulaires d’inscription en anglais. Traditionnellement, on ne loue pas en avance pour un tel service. Mais désormais, cela est possible dans bon nombre d’endroits.
En général, on commence par enlever ses chaussures afin de les placer dans un casier spécifique. De là, on récupère une clé directement au comptoir d’enregistrement.
Lorsque vous payez, un numéro de capsule vous est attribué. On vous décerne ainsi la clé d’un casier correspondant où l’on peut renfermer ses affaires. Ces emplacements d’entreposage ne sont généralement pas très vastes. Il est donc préconisé de prévoir son coup et de voyager léger. Cela dit, la plupart des lieux possèdent un autre espace de stockage pour ranger les valises et les gros sacs à dos.
La majorité des Japonais commence par prendre un bain. Ensuite, ils enfilent des vêtements neufs, parfois proposés par la chaîne d’hôtels. Toutes les fournitures pour votre douche, telles que le shampooing, le savon ou les serviettes sont généralement offerts gratuitement.
Il est possible de flâner quelques heures dans des salons, des restaurants ou des aires de divertissements qui sont implantés dans la plupart des établissements. Cela est surtout déterminant pour les groupes, car il est proscrit de discuter dans les capsules où l’on dort. De plus, vous n’avez pas le droit de manger ou de fumer à l’intérieur des chambres.
Lorsque vous retournez vous coucher dans votre capsule, n’oubliez pas de fermer le rideau ou la petite porte située à l’avant. Cela vous offrira plus d’intimité.
La plupart des voyageurs ne restent qu’une seule nuit dans un hôtel capsule. Il est toutefois possible de réserver pour 3 jours ou une semaine. En revanche, cela n’est pas tout confort. Le personnel vous demandera de retirer toutes vos affaires la journée et de les prendre avec vous. La commodité est spartiate !
Un concept en évolution
Bien que ce type d’établissement tourne depuis plusieurs décennies, les responsables et les architectes ne cessent de le faire évoluer. Des zones en commun additionnelles ont été aménagées dans la plupart des hôtels. D’autres vont plus loin, comme les First Cabin qui s’inspirent des catégories « Première classe » dans les avions. On bénéficie alors d’un espace bien plus étendu, avec plus de confort et de luminosité. La gamme de prix d’un hôtel capsule, qui se situe habituellement à 3000 yens en moyenne, peut atteindre le double pour une seule nuit.
D’autres lieux vous proposent de coucher dans des atmosphères distinctives. Là encore, la note est plus salée, mais l’expérience plus sympathique. Le plus connu est sans doute le Book and Bed à Tokyo (ou Kyoto), qui vous permet de dormir dans une librairie. C’est une ambiance qui plaît en particulier à la jeunesse japonaise. Certains n’hésitent pas à louer pour immortaliser leur essai sur les réseaux sociaux comme Instagram ou YouTube.
Enfin, on observe de plus en plus d’hôtels capsules qui permettent aux femmes de passer réservation. Certains, comme les Nadeshiko Shibuya ou Bay Akihabara, ont pris la décision de ne cibler que les demoiselles ! Une offre radicale qui n’est pas sans rappeler certaines voitures de métro.