Le terme « manga » est un terme général qui recouvre un grand nombre de bandes dessinées et de romans illustrés produits et publiés à l’origine au Japon. À la différence des bandes dessinées américaines et européennes, habituellement imprimées en couleur, les manga japonais se présentent presque toujours en noir et blanc. La couleur imprimée ne sert souvent que pour des parutions particulières. Mais alors, pourquoi un manga est en noir et blanc ?
Le prix, moteur de production
Comme bien souvent, la réponse n’est pas simple et définitive. Le fait de se priver de couleurs, sauf pour les pages de couverture et les éditions spéciales, est devenu une habitude pour les éditeurs. C’est même un trait caractéristique du manga, qui interpelle plus d’une personne. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a que du blanc du noir dans un manga : par exemple, vous trouverez des dizaines et des dizaines de nuances de gris dans une page, que ce soit pour la gestion de la profondeur, pour les décors ou encore pour les habits d’un personnage. Chaque auteur a ses habitudes.
La première raison est la plus évidente : le prix. Si vous possédez une imprimante chez vous, vous savez que les modèles en couleur coûtent bien plus cher et s’épuisent plus rapidement que de l’encre noire. C’est exactement la même chose pour l’impression d’un livre, d’une photographie ou ici d’un manga. Chaque tome comprend environ 200 pages, c’est donc tout naturel que les bénéfices financiers soient des plus importants. À elle seule, cette raison pourrait justifier l’utilisation d’un format en noir et blanc. Pourtant, les comics américains ou les bandes dessinées européennes sont passés dans un format couleur. Pour revenir au manga, certains estiment que cela permet également de faire baisser les prix de vente. Une affirmation qui peut s’entendre au Japon, mais qui n’est finalement pas très effective en France, où le moindre tome se vend sept euros.
La production industrielle
La seconde raison concerne la production. En effet, avec un format en noir et blanc, le manga se produit bien plus rapidement. Si vous suivez certaines parutions comme One Piece, vous savez qu’il y a souvent un chapitre par semaine. Chaque auteur possède ses assistants, qui s’occupent par exemple des décors. Cependant, si ces derniers devaient également mettre en couleur l’ensemble des planches, le temps de production serait sensiblement plus long. Les chapitres ne pourraient pas être publiés à temps.
Les artistes ne sont pas forcément experts en coloriage. Aussi bizarre que cela puisse sembler, le fait de colorier une planche est totalement différent du dessin. Si certains artistes peuvent se débrouiller sans problème, les colorations qui sont effectuées pour des éditions spéciales sont généralement réalisées par des personnes tierces. Si l’on prend l’exemple des bandes dessinées, il y a généralement au moins deux artistes qui les réalisent. Le premier dessine les traits, et le second est un responsable de la couleur. Il prend souvent le nom de coloriste.
Exemple avec Eiichiro Oda
Pour finir, voici l’emploi du temps de Eiichiro Oda (One Piece). Vous remarquerez la difficulté et la rigueur qui s’impose. Fournir un travail d’une telle qualité, il fait habituellement l’impasse sur son temps libre.
Voici ce qu’est une journée typique pour Oda.
- Réveil à 5 heures du matin, début de la journée de travail
- Travailler toute la journée, en ne prenant que des pauses pour des choses comme manger
- Se couche à 2 heures du matin.
La répartition du travail d’Oda au jour le jour est la suivante :
- du lundi au mercredi : Planification de la mise en page et dialogue avec les personnages
- Jeudi-samedi : Dessin et encrage
Dimanche : Coloriage et autres tâches