loli

Lolicon (ロリコン, également romanisé en rorikon ou lolicom) est, dans la culture populaire japonaise, un genre de média fictionnel dans lequel des personnages de jeunes filles (ou d’apparence jeune) paraissent dans des contextes romantiques ou sexuels. Cette expression est un dérivé de la formule anglaise « Lolita complex » et fait aussi référence au désir et à l’affection pour ces personnages (ロリ, « loli »), ainsi qu’aux fans.

La culture loli

Le terme désigne généralement les jeunes filles, souvent mineures, dont l’allure est enfantine. Il provient du livre japonais « Lolita » écrit par Vladimir Nabokov, utilisé pour parler des filles qui n’ont pas atteint 18 ans. Dans les faits, de nombreuses « lolitas » sont des adultes, tant qu’elles ont une apparence enfantine et qu’elles s’habillent joliment.

Au sein de la culture anime, le sens du mot a toutefois changé. Le mot loli correspond à un média japonais ou à un discours japonais qui traite de l’attirance pour les jeunes filles mignonnes. Elles peuvent parfois être dépeintes comme exotiques. De plus, il s’agit généralement de jeunes filles ayant de grands yeux de bébé, un visage poupin et une petite silhouette. Résultat : si vous avez regardé un anime hentai, vous verrez des filles loli à l’air innocent et adorable. D’autre part, le terme « Lolicon » a été utilisé pour désigner ceux qui sont obsédés par les filles « loli ».

On peut découvrir une sous-culture Loli dans les mangas, les anime et même les publicités. Depuis longtemps, les loli contribuent à insuffler une atmosphère amusante et vivante aux émissions de télévision, quel que soit leur âge. C’est ainsi que l’on trouve des personnages avec ce type d’apparence dans presque tous les mangas. Pour autant, il convient de ne pas franchir la ligne rouge, en se contentant de les mélanger au récit.

Le lolita complex

Au Japon, la formule « Lolita complex », issue du roman Lolita, est apparue dans les années 1970. L’imagerie sexuelle de la shōjo (jeune fille idéalisée) se propageait dans les médias du pays. Pendant le « boom du lolicon » dans les mangas pour adultes au début des années 1980, le terme a été adopté dans la culture otaku naissante pour désigner l’attirance pour les premiers personnages bishōjo (fille mignonne). Plus tard, il a été utilisé pour signifier uniquement les représentations plus jeunes, à mesure que les designs des bishōjo devenaient plus variés.

Les créations artistiques de ce phénomène, largement inspirées des styles ronds des mangas shōjo (destinés aux filles), ont marqué un tournant par rapport au réalisme antérieur et l’avènement de l’« érotisme mignon » (kawaii ero). Il s’agit d’une esthétique familière dans les mangas et les anime en général. Le succès du lolicon s’est estompé au milieu des années 1980, et le genre ne correspond plus qu’une minorité des mangas érotiques.

Un vent de panique morale contre les « mangas nuisibles » dans les années 1990 a fait du lolicon un mot clé dans les débats sur les mangas au Japon. Les législations sur la pédopornographie de certains pays comme la France incluent la représentation de personnages fictifs d’enfants, alors que celles d’autres pays, dont le Japon, ne le font pas. Les analystes culturels identifient généralement le lolicon à une séparation plus large entre fable et réalité dans la sexualité des otakus.

Différents spécialistes attribuent l’émergence du lolicon à des modifications dans les relations entre les sexes au Japon. Le sociologue Kimio Itō impute la montée en puissance des mangas lolicon à un changement survenu dans les années 1970 et 1980. Les garçons, animés par le sentiment que les filles les « dépassaient en termes de volonté et d’action », se sont tournés vers le « monde de l’imagination », dans lequel les personnages de jeunes filles sont « faciles à contrôler ». Pour Mme Kinsella, le lolicon s’inscrit dans un « regard à la fois de peur et de désir » stimulé par le pouvoir croissant des femmes dans la société, et dans un désir réactif de voir le shōjo « infantilisé, déshabillé et subordonné ».

Le spécialiste des médias Chizuko Naitō considère que le lolicon reflète un « désir sociétal au sens large » pour les jeunes filles en tant que symboles sexuels au Japon (qu’elle appelle une « société loliconisée »). De son côté, Christine Yano fait valoir que l’imagerie érotisée du shōjo, « réelle ou fictive », traduit une « pédophilie hétéronormative » dans laquelle l’accent est mis sur l’aspect éphémère de l’enfance.

Un genre légal ?

Le terme loli fait référence à un personnage qui présente des caractéristiques très enfantines, et c’est l’argument de vente du genre. Plusieurs centaines, voire des milliers d’anime et de manga s’adressent au style de vie des loli, et cette tendance ne cesse de croître au fil du temps. Le personnage ne doit pas nécessairement être jeune, mais son allure donne une impression d’innocence et de vitalité qui séduit l’attention du spectateur.

Alors que le terme loli désigne une fille très jeune issue d’une école primaire, l’autre terme lolicon signifie une fixation ou une forte attirance pour les jeunes filles mineures. Si l’apparence d’une loli peut être trompeuse et que le personnage peut avoir des centaines d’années, voire des millénaires, il n’y a aucun moyen de juger réellement.

Ainsi, la représentation d’une loli, une personnage jeune et enfantine, n’est pas illégal en soi. C’est sa mise en scène érotique et pornographique qui la bascule sous le couperet de la juridiction. La France est un pays très à cheval sur cet aspect. Le site Nhentai a été bloqué pour cette raison précise.

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