Le Bouddhisme est né en Inde au VIe siècle avant Jésus-Christ. Il est composé des enseignements du Bouddha, Gautama Siddhartha. Sur les principales branches du bouddhisme, c’est le bouddhisme Mahayana ou « Grand Véhicule » qui a trouvé son chemin jusqu’au Japon.
Le Bouddhisme, qu'est-ce que c'est ?
Conformément à la tradition, le fondateur du bouddhisme est né en 563 avant Jésus-Christ dans la région qui est aujourd’hui le sud du Népal. Sa naissance est celle d’un prince, nommé Siddhartha (« celui qui atteint son but ») et également connu sous le nom de Shakyamuni (« sage du clan Shakya »).
Renonçant à sa vie princière, Siddhartha quitte son palais et part à la recherche de la cause de la souffrance humaine. Il est devenu un moine errant. Après de nombreuses années de recherche, il trouvera sa réponse – son éveil – et commencera à enseigner aux autres.
En mourant, il a atteint le nirvana, la libération définitive de la souffrance terrestre, et est devenu le Bouddha (« l’éveillé ou l’illuminé »). Les enseignements du Bouddha ont été mis par écrit après sa mort par ses disciples qui ont diffusé son message.
On appelle ces textes des sutras. Au fil du temps, de nouvelles branches du bouddhisme sont apparues.
Comment le Bouddhisme est arrivé au Japon ?
Les différentes branches
Les trois principaux types de bouddhisme se sont développés au cours de sa longue histoire, chacun ayant ses propres caractéristiques et idéaux spirituels.
- Le Theravada, le plus ancien des trois, met l’accent sur l’obtention du salut pour soi-même seulement et sur la nécessité de la vie monastique pour atteindre la libération spirituelle.
- Le Mahayana, dont les membres pensent que les adeptes du Theravada ont suivi une voie qui ne pouvait pas être suivie par la majorité des gens ordinaires, enseigne que tous peuvent atteindre le salut.
- Les partisans du Vajrayana, ou bouddhisme ésotérique, estiment que l’on peut atteindre l’illumination en une seule vie. Bien que ces trois écoles ne s’excluent pas mutuellement, elles mettent l’accent sur des pratiques différentes.
À titre d’exemple, alors que le Theravada enseigne que seuls quelques dévots sont capables d’atteindre l’illumination et qu’ils y parviennent seuls, le Mahayana et son extension ultérieure, le Vajrayana, enseignent que tout le monde peut atteindre l’illumination avec l’aide des bouddhas et des êtres appelés bodhisattvas (ceux qui ont atteint l’illumination, mais restent sur terre pour aider les autres sur leur chemin).
De toutes les branches principales du bouddhisme, c’est le bouddhisme Mahayana qui a été introduit au Japon. La religion bouddhiste a été importée au Japon en passant par la Chine et la Corée, sous la forme d’un cadeau offert par le royaume coréen ami de Kudara (Paikche) au VIe siècle.
Le bouddhisme et le shinto
Alors que les nobles au pouvoir ont accueilli le bouddhisme comme la nouvelle religion d’État du Japon, ses théories complexes ne lui ont pas permis de se répandre parmi les gens du peuple. Dans un premier temps, il y a eu quelques conflits avec le shinto, la religion naturelle du Japon, mais rapidement, les deux religions ont pu coexister et même se compléter.
Au cours de la période Nara, le gouvernement a transféré la capitale à Nagaoka en 784, puis à Kyoto en 794, en raison notamment de la forte influence politique des grands monastères de la capitale Nara, comme le Todaiji. Toutefois, le problème des monastères politiquement ambitieux et militants est resté un problème pour les gouvernements pendant de nombreux siècles de l’histoire du Japon.
Le Bouddhisme japonais est intimement lié à Enryaku-ji, le temple qui a été construit pour protéger Kyoto du mal qui entrait par le nord-est (la porte du tigre ou du diable en géomancie chinoise). Dès le XIIe siècle, ce monastère central de la secte Tendai, qui se trouve juste au-delà de la limite nord-est de Kyoto, au sommet du majestueux mont Hiei, est devenu le centre de formation bouddhiste de tout le pays.
Intégration dans tous les milieux nippons
Tous les fondateurs des principales sectes bouddhistes du Japon (d’hier et d’aujourd’hui) – Honen (Jodoshu ; Chion-in), Shinran (Jodoshinshu ; Nishi et Higashi Hongan-ji) et Nichiren (Nichiren ; Josho-ji, Koetsu-ji) – sont sortis « diplômés » du monastère d’Enryaku-ji. La philosophie du bouddhisme japonais, celui façonné par ces trois hommes remarquables, était de développer des pratiques spirituelles permettant à l’homme ordinaire d’atteindre facilement l’illumination. Parallèlement au perfectionnement de ces pratiques, ils ont fondé des institutions qui ont acquis un immense pouvoir et une grande richesse.
Le Bouddhisme est devenu en 1868 la deuxième religion non officielle du Japon. Cela était probablement dû au fait que les Occidentaux qui ont commencé à influencer le Japon étaient monothéistes, c’est-à-dire qu’ils avaient un seul Dieu. Par conséquent, les Japonais, qui en avaient deux à l’époque, ont décidé que leur religion d’origine, le shinto, serait la religion officielle du Japon. En vertu de cette séparation, des milliers de temples ont retiré tous leurs sanctuaires et références Shinto. Quant aux milliers de sanctuaires, ils ont supprimé toutes leurs références bouddhistes.
Quelle est la religion dominante au Japon ?
Kukai est célèbre pour avoir fondé la secte du bouddhisme Shingon, et Saicho pour avoir fondé la secte Tendai. La période Kamakura, entre la fin du XIIe et le XIIIe siècle, a vu naître le bouddhisme de la terre pure (la plus grande secte du Japon moderne), le bouddhisme zen et la secte Nichiren. Cette époque était marquée par un changement de pouvoir, de l’aristocratie aux guerriers samouraïs. En outre, les temples bouddhistes ont gagné en puissance et en popularité au fil des siècles et sont devenus une puissance politique et militaire importante.
Mais à partir de la fin du XVIe siècle, l’influence du bouddhisme a diminué et le shintoïsme a gagné en puissance. En 1868, année de la restauration Meiji, le gouvernement fraîchement formé a voulu éradiquer le bouddhisme parce que celui-ci était fortement lié aux anciens « shoguns » ou commandants militaires qui occupaient le pouvoir auparavant. Le Shinto fut déclaré religion nationale et les sectes bouddhistes qui subsistaient connurent un déclin de leur influence ou durent s’adapter à l’occidentalisation de la nation.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’impérialisme japonais a exigé le respect du shintoïsme, la religion nationale imposée. La quasi-totalité des sectes bouddhistes a soutenu la militarisation du Japon et celles qui ne l’ont pas fait ont été punies, leurs chefs étant emprisonnés. Telle était la politique du gouvernement du temps de guerre en matière de religion. Au terme de la guerre, le bouddhisme a été très sollicité pour célébrer les funérailles et déterminer les noms posthumes des victimes de la guerre. Néanmoins, cette demande a été de courte durée et les adeptes du bouddhisme, et de toute autre religion en général, ont continué à diminuer.
Aujourd’hui, la religion dominante au Japon est donc le Shintoïsme avec 90 millions de shintoïstes (plus de 70 % de la population japonaise). Vient ensuite le bouddhisme avec 89 millions de bouddhistes (près de 70 % de la population), qui est souvent pratiqué en même temps. La troisième religion du Japon est le christianisme avec 2 millions d’adaptes, ce qui représente moins de 2 % de la population.
L'état du Bouddhisme japonais aujourd'hui
Au Japon, la majorité des gens ne se considèrent pas comme des bouddhistes, ni comme des adeptes d’une religion particulière. En revanche, de nombreuses traditions culturelles japonaises sont dérivées du bouddhisme.
Dans les faits, près de 90 % des funérailles au Japon sont célébrées par des moines bouddhistes. On a donc parfois décrit la religion du Japon comme le « bouddhisme funéraire ». Certains ne se rendent même pas dans un temple bouddhiste autrement que pour y faire du tourisme.
Une autre occasion est celle des fêtes de fin d’année. À la veille du Nouvel An, les gens se rassemblent dans les temples (ou sanctuaires) pour remercier les dieux pour l’année écoulée et prier pour la bonne fortune de l’année à venir. Des moines bouddhistes frappent une grande cloche sur le terrain du temple 108 fois, soit le nombre de péchés de l’humanité selon le bouddhisme.
Pour les pratiquants, les autels bouddhistes sont le centre de la vie religieuse et spirituelle d’une famille, mais il y a normalement un butudan par famille nombreuse. Il se trouve presque toujours dans la maison de l’enfant le plus âgé lorsque ses parents décèdent. Un butsudan typique est noir avec des touches dorées minimalistes. On y trouve normalement des chandeliers, des vases en métal, des accessoires pour brûler de l’encens, des abat-jour symboliques à gauche et à droite, ainsi que les tablettes mortuaires des dernières générations d’ancêtres. Les butsudans se trouvent presque toujours au rez-de-chaussée, dans la zone principale de la salle de séjour.
Dans la cuisine, on peut également voir des formes de Bouddha. Mais cette tradition est très peu suivie par les familles modernes vivant en appartement. En revanche, dans les fermes de campagne et les résidences familiales traditionnelles, la majorité des cuisines possèdent une statue de Daikoku (Dieu de la richesse, des agriculteurs, de la cuisine et du fournisseur de nourriture). Une autre divinité bouddhiste, Sanbo Kojin, figure dans certaines cuisines. Bien des Japonais considèrent d’ailleurs que ces deux divinités sont identiques.
Comment s'appelle les temples au Japon ?
Les temples (寺, tera) sont les lieux de culte du bouddhisme japonais. Chaque municipalité japonaise, ou presque, compte au moins un temple, tandis que les grands centres culturels comme Kyoto en comptent plusieurs centaines.
Dans les temples, on trouve des objets sacrés du bouddhisme et on peut les exposer. Quelques temples étaient autrefois des monastères, et certains fonctionnent encore comme tels.
Quelle est la différence entre un temple et un sanctuaire ?
Les temples sont bouddhistes, tandis que les sanctuaires sont shintoïstes. Dans les temples, on trouve un grand brûleur d’encens et de nombreuses statues bouddhistes, et un cimetière peut ou non leur être rattaché, tandis que dans les sanctuaires, on peut voir un grand torii, ou porte sacrée, souvent rouge vermillon, qui se dresse devant eux.
Mont Fuji : le symbole du Japon