Au Japon, le nombre de personnes âgées de 100 ans ou plus a dépassé pour la première fois les 80 000. Cela s’inscrit dans le cadre du vieillissement rapide de la population du pays.
Un nombre record de centenaires
Pour la 50e année consécutive, le nombre de centenaires a augmenté de 9 176 par rapport à l’année précédente. À partir de mardi, ce nombre est passé à 80 450. La proportion de femmes représente 88,2 % du total, selon les données publiées par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. La plus forte augmentation annuelle a été enregistrée pour les centenaires, avec une hausse de 1 011 hommes par rapport à l’année dernière, pour atteindre 9 475, et de 8 165 femmes, pour atteindre 70 975, selon le décompte.
En 1963, lorsque l’enquête a commencé, le nombre de centenaires s’élevait à 153, mais il a dépassé les 1 000 en 1981 et les 10 000 en 1998, principalement en raison des progrès de la technologie médicale. Selon les données du ministère de la Santé publiées en juillet de cette année, l’espérance de vie moyenne au Japon était de 87,45 ans pour les femmes et de 81,41 ans pour les hommes en 2019, deux records absolus. Comme on peut le voir sur ce graphique, le nombre de personnes dépassant les 65 ans est en constante augmentation.
Pour la huitième année consécutive, Shimane, dans l’ouest du Japon, compte le plus grand nombre de centenaires pour 100 000 habitants, avec 127,60 personnes. Viennent ensuite Kochi et Tottori, avec respectivement 119,77 et 109,89 personnes.
Le plus âgé des Japonais est Mikizo Ueda, 110 ans, qui habite à Nara, dans l’ouest du Japon. La doyenne des femmes japonaises est Kane Tanaka, 117 ans, qui vit à Fukuoka, dans le sud-ouest du Japon. Elle est considérée comme la plus vieille personne vivante au monde par le Guinness World Records !
Un défi pour le Japon
Le vieillissement de la population japonaise s’explique par deux aspects fondamentaux. Tout d’abord, l’augmentation de la proportion des personnes âgées dans la population totale. Ensuite, la croissance plus lente de la population, qui découle directement de la baisse du taux de fertilité. Dans le premier cas, la performance économique du Japon est affectée par l’augmentation de la charge et des prestations de la sécurité sociale. Quant à la seconde, elle a un impact direct sur la croissance économique en réduisant la main-d’œuvre, qui est un facteur de production important.
Compte tenu du vieillissement et de la diminution de la population du pays, il est de plus en plus nécessaire de remédier à la pénurie de main-d’œuvre. Finalement, certains prennent leur retraite et quittent la population active lorsqu’ils commencent à vieillir, et actuellement, il n’y a pas assez de jeunes au Japon pour combler ce vide en raison de la baisse du taux de fertilité également. Cette situation implique en outre que certaines des grandes industries japonaises – comme l’automobile et l’électronique – ne disposent pas de la main-d’œuvre nécessaire pour maintenir le niveau de production actuel. En ne parvenant pas à maintenir ses niveaux de production, le Japon risque de perdre sa place de troisième économie mondiale.
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