Comment s'excuser en japonais ?
Au Japon, on entend souvent des excuses dans des situations très diverses. La culture japonaise accorde une grande importance au respect des autres et la présentation d’excuses y joue un rôle important. Vous le savez peut-être, le peuple japonais a une mentalité que l’on appelle collective et l’un des principes fondamentaux sur lesquels repose ce mode de pensée est l’harmonie.
On enseigne aux enfants japonais, depuis leur plus jeune âge, combien il est important de préserver l’équilibre de l’harmonie dans leur communauté et de respecter ceux qui les entourent. Certains aspects des coutumes et de l’étiquette japonaises ont pour but d’éviter le meiwaku (迷惑), c’est-à-dire le fait de déranger les autres, afin de préserver l’harmonie au sein de la communauté. La politesse et la courtoisie sont la clé pour maintenir l’harmonie sociale intacte au Japon. Quand nous avons tort, ou parfois même quand nous ne l’avons pas, il faut s’excuser, souvent en faisant une profonde révérence.
Quand est-il approprié de s'excuser au Japon ?
Les excuses fonctionnent un peu différemment au Japon que dans des pays comme la France. Il est beaucoup plus courant de s’excuser et de le faire dans des situations inhabituelles. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de circonstances dans lesquelles il est préférable de s’excuser dans la culture japonaise :
- Lorsque vous dérangez réellement quelqu’un ou un groupe de personnes par accident. Cela peut paraître logique, mais si vous causez des problèmes, même minimes, veillez à présenter des excuses sincères.
- Lorsque quelqu’un vous rend service, il est considéré comme poli de s’excuser pour avoir « dérangé » cette personne. Ce point peut sembler obscur si vous n’êtes pas habitué à la culture sociale japonaise. Vous ne devez pas nécessairement vous en vouloir sans raison, mais plutôt utiliser les excuses comme un geste de politesse au lieu de remercier ouvertement quelqu’un.
- Toutes les situations qui nécessiteraient des excuses n’importe où ailleurs. Dans les pays occidentaux, on s’excuse si on tombe sur quelqu’un ou si on laisse tomber quelque chose, non ? Au Japon, ce n’est pas différent. Excusez-vous lorsque vous faites vraiment une erreur ou lorsqu’un accident se produit, comme vous le feriez partout ailleurs.
- Quand vous voulez remercier quelqu’un. Cela peut paraître un peu étrange, non ? Toutefois, la culture de l’excuse au Japon implique beaucoup d’excuses là où l’on s’attendrait à ce que l’on soit plutôt reconnaissant. Les excuses à la place d’un geste de remerciement ne sont pas toujours justifiées, mais la plupart du temps, elles sont appropriées.
Comment s'excuser en japonais
Mōshiwake nai (申し訳ない)
C’est l’une des manières les plus formelles de s’excuser. La formule moshiwakenai est utilisée avec les clients ou ceux qui nous sont supérieurs dans la hiérarchie sociale ou professionnelle. Cette expression se traduit approximativement par « il n’y a pas d’excuses », mais signifie davantage « je suis désolé ». En fonction de la personne à laquelle vous vous adressez, vous pouvez utiliser gozaimasen (ございません), arimasen (ありません) ou nai (ない).
Il ne convient donc pas de l’utiliser avec des personnes de votre famille, avec des amis intimes ou des personnes se situant dans la même position de la hiérarchie sociale. En français, on pourrait le rapprocher de « je vous présente mes plus plates excuses ». Ce n’est pas quelque chose que vous diriez à votre ami d’enfance, pas vrai ?
Gomen’nasai (ごめんなさい)
La forme d’excuse la plus informelle. Elle est utilisée avec la famille, les amis et les connaissances d’un niveau hiérarchique inférieur au vôtre. On peut l’utiliser dans n’importe quelle situation informelle et on peut la rendre encore plus informelle en l’abrégeant en gomen (ごめん), voire en l’utilisant avec ne (ね) pour atténuer le propos.
C’est cette formulation que vous allez principalement utiliser entre étudiants, entre amis ou avec des personnes dont vous êtes proches. Si vous employez une expression plus polie, vous allez surtout susciter des étonnements et des éclats de rire ! Le japonais nécessite de constamment s’adapter à son interlocuteur.
Sumimasen (すみません)
Vous connaissez sans doute cette expression si vous êtes au Japon, ou même si vous n’y êtes pas. Cette formule passe-partout signifie « excusez-moi », et est utilisée comme une forme d’excuse et comme un moyen ordinaire de s’excuser. On peut y recourir dans de nombreuses situations, par exemple lorsqu’on heurte quelqu’un dans le train ou si l’on veut attirer l’attention d’un serveur de restaurant.
Avec la formule précédente, c’est l’expression japonaise la plus employée pour s’excuser. Elle a l’avantage de fonctionner dans plusieurs circonstances, et ce, peu importe votre interlocuteur. En revanche, dans les milieux professionnels, dans un mail ou lors d’une réunion, on peut mieux faire et adopter une formulation plus formelle.
Warukatta (悪かった)
Cette expression est une façon décontractée de dire que vous savez que vous avez fait quelque chose de mal. Warui (悪い) signifie « mauvais », donc cela se traduit directement par quelque chose comme « C’est ma faute ». Les anglophones ont une expression qui correspond tout à fait « My bad », mais en français, nous sommes légérement différents !
Osoreirimasu (恐れ入ります)
C’est la façon plus polie et formelle de dire sumimasen, ou excusez-moi. On peut l’utiliser seul ou au début d’une phrase, comme « osoreirimasuga… » pour signifier « Je suis désolé mais… ». Voilà une phrase à retenir lors de vos débuts professionnels.
Gomeiwaku (ご迷惑)
Comme évoqué précédemment, gomeiwaku désigne la « contrariété » ou le « dérangement », mais il peut également être utilisé pour s’excuser lorsque le destinataire est accablé. On peut utiliser des déclinaisons de gomeiwaku okake itashimashita (ご迷惑おかけいたしました) ou gomeiwaku okake shimashita (ご迷惑おかけしました) pour signifier « pardonnez-moi pour le dérangement ».
Cette expression peut aussi être combinée avec d’autres formes d’excuses, comme gomeiwaku okake shite mōshiwake arimasen (ご迷惑をおかけして申し訳ありません).
Shitsurei (失礼)
Associée au verbe shimasu, cette formule signifie « être impoli » et peut également être utilisée dans diverses situations. Par exemple, pour interrompre une conversation, entrer dans une pièce, partir avant quelqu’un d’autre ou dire au revoir. On peut aussi l’utiliser pour présenter des excuses légères.
Kyōshuku (恐縮)
Cette expression, qui témoigne d’une certaine humilité, permet à la fois d’exprimer sa reconnaissance et de s’excuser. Elle est souvent associée à desu ou à degozaimasu, seule ou au début d’une phrase. Elle constitue un moyen poli et courtois de s’adresser aux aînés et aux clients.
En maîtrisant ces expressions, vous parviendrez à nouer des relations au Japon et à comprendre la culture japonaise. La compréhension et la différenciation des usages sont délicates, mais le mieux pour apprendre est de vivre et d’étudier au Japon. En y étant exposé et en vous exerçant, vous devriez être sur la bonne voie pour maîtriser les excuses japonaises !
Si cela n’est pas possible (avec les problèmes actuels aux frontières que l’on connait pour les tourismes occidentaux), vous pouvez tout à fait essayer et approuver ces expressions avec un ou plusieurs interlocuteurs japonais. Si c’est votre correspondant, vous aurez d’abord tendance à vous montrer poli, puis à descendre l’échelle du formel à mesure qu’il devient votre ami proche.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est de ne jamais se montrer trop informel avec la personne à qui vous adressez la parole. La meilleure approche, c’est donc d’être plutôt trop formel que pas assez. Dans le pire des cas, on vous dira que vous n’avez pas besoin d’être aussi poli, et vous pourrez alors, sans risque, employer des expressions plus « terre-à-terre ».
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