Vous en rêviez (ou pas), et une entreprise nippone l’a fait. Dans le nord du Japon, c’est un fabricant de produits alimentaires qui a mis sur le marché un produit de tofu condensé à base de protéines, si solide qu’il peut être suspendu à des ficelles sans se décomposer. On revient sur cette belle invention, qui est déjà commercialisée.
On fabrique le tofu à partir de lait de soja caillé, pressé en blocs selon un procédé similaire à la fabrication du fromage. Il représente une bonne source de protéines et est un aliment de base de la cuisine japonaise. Il est particulièrement important dans la cuisine végétarienne des temples bouddhistes (shojin ryori). Seul, le tofu frais a un goût subtil.
Un tofu très coriace
Dans la ville de Daisen, dans la préfecture d’Akita, Sato Shokuhin, un fabricant de produits alimentaires, a créé le « MAX TO-FU ». Il concentre en un seul bloc la quantité de soja habituellement contenue dans deux blocs de tofu ferme. Celui-ci est concentré en extrayant l’eau, et un morceau de tofu pèse 500 grammes. On estime qu’un bloc correspond à la quantité recommandée de 50 grammes de protéines par jour pour les femmes.
Pour le président Junichi Sato, il s’agit d’un produit de grande passion, « c’est un travail en lequel nous avons la plus grande confiance ». On a recherché la fermeté du tofu instantané qui repousse les limites et on a fait des essais et des erreurs« .
Quoique l’apparence du produit soit celle du tofu ordinaire, il possède la particularité d’avoir des éléments nutritifs bien conditionnés. On peut suspendre le tofu à de fines ficelles de papier et il ne se défait pas, même en étant secoué de haut en bas. En le mangeant froid, on peut apprécier une texture spéciale que l’on ne retrouve pas dans le tofu ordinaire.
Pour les régimes ?
Le développement de ce produit, qui a pris environ deux ans, a été inspiré par une demande d’une connaissance du président qui était au régime. « Le tofu ordinaire me donne l’impression de n’avoir rien mangé. Je veux que vous fassiez du tofu dur », a déclaré cette personne selon Sato.
Depuis quelques années, la demande d’aliments et de boissons transformés contenant de grandes quantités de protéines est en constante augmentation, surtout chez les personnes soucieuses de leur santé et celles qui s’efforcent de développer leur force musculaire. En novembre 2019, le cabinet d’études Fuji Keizai Co. a publié les résultats d’une analyse de marché qui révèle que le marché intérieur des compléments de protéines s’est élargi chaque année et que la taille du marché pour 2020 devrait être supérieure à 150 milliards de yens, soit environ 1,43 milliard de dollars.
Le volume recommandé de protéines à consommer par jour pour les femmes adultes est de 50 grammes, alors que les hommes adultes ont besoin de 60 à 65 grammes, selon les normes du ministère japonais de la santé. Cette protéine est considérée comme un nutriment indispensable à la santé. Le gouvernement de la préfecture d’Akita, dans ses directives alimentaires, demande aux résidents âgés de plus de 60 ans de prévenir la malnutrition en mangeant des repas équilibrés, y compris des plats d’accompagnement contenant des protéines. Pour chaque produit « MAX TO-FU », il en coûte 290 yens (environ 3 dollars), taxes comprises.
Le tofu est un élément de base du régime alimentaire japonais. On le trouve en petits cubes dans la soupe au miso et il est consommé presque tous les jours de cette façon. Enfin, il y a le nabe ou « hotpot », un plat d’hiver courant dans lequel le tofu remplace la viande ou est consommé en plus de la viande et des légumes.