Voilà quelques semaines que les Jeux olympiques de Tokyo normalement prévus pour l’été 2020 ont été officiellement reportés à l’été 2021. La pandémie de coronavirus est devenue telle qu’il est impossible d’organiser des événements sportifs à grande échelle. Au Japon, certains commencent déjà à douter de la tenue du plus grand événement sportif de l’année, à l’été 2021.
Japon oui, les autres pays non
C’est un professeur japonais, Kentaro Iwata, spécialiste de maladies infectieuses, qui a déclaré ce lundi 20 avril que les J.O. et paralympiques de Tokyo ne devraient pas avoir lieu en 2021. Malgré le report d’un an, selon lui, la communauté internationale ne sera pas suffisamment capable de lutter contre le coronavirus, partout dans le monde. Selon lui, la seule solution serait d’organiser un format spécial, c’est-à-dire sans public, ou bien avec une certaine distance entre chaque personne. Difficile à imaginer.
Plus précisément, il estime que le Japon sera, normalement, en mesure de juguler l’épidémie de coronavirus d’ici l’été 2021. Cependant, il émet des réserves à l’encontre d’autres pays, sans toutefois les préciser. Il se dit « très pessimiste » pour la tenue de l’édition 2021 des JO, sauf si elle ne propose pas de public. Rappelons que le gouvernement japonais avait fermement repoussé une telle idée, pour cet été.
Shinzo Abe et le gouvernement en ligne de mire
L’homme en a profité pour critiquer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Comme beaucoup de Japonais, il a pointé du doigt la lenteur de la réaction de la part des élus et des autorités compétentes. Également, il estime que les informations partagées par les autorités, et notamment par les politiciens, ne sont pas assez « justes et fidèles » à la réalité. Les mesures ne sont pas cohérentes, voire mélangées parfois. Ce fut par exemple le cas concernant l’état d’urgence, qui a été appliqué à 7 préfectures au total, dans un premier temps. Pourtant, très vite, le gouverneur de Kyoto a demandé à être lui aussi inclus dans cette procédure. D’autres régions, qui avaient été fortement touchées par le coronavirus, n’ont pas été placées dans ces 7 préfectures. Désormais, toutes les régions japonaises sont concernées par cette situation inédite depuis la Seconde Guerre mondiale.
D’ailleurs, quand le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré l’état d’urgence, le 7 avril dernier, cela ne signifie pas pour autant la fermeture des principaux établissements de la ville. Contrairement à d’autres pays, comme c’est le cas de la France, par exemple, l’état d’urgence japonais apparaît comme bien trop « gentil » pour être efficace. Rappelons qu’il n’y a aucune amende de prévue pour sanctionner un Japonais qui sortirait du confinement. L’expert a déclaré qu’il pensait « voir la fin de l’épidémie » dans « plusieurs mois » au Japon, à la seule condition que des mesures soient prises.
Il a également donné son avis sur les vaccins, véritable sujet de préoccupation pour l’ensemble des laboratoires du globe. Selon lui, ils n’arriveront pas avant un ou deux ans, dans le meilleur des cas. Il rappelle par la même occasion que leur efficacité devra être formellement validée en laboratoire, ce qui prendra plusieurs mois. Ensuite, ce sera au tour des essais cliniques qui pourront prendre du temps, ce qui ralentira son accès à la population.
Bref, le constat de ce chercheur japonais, expert en la matière, n’est pas des plus optimistes…