Malgré l’appel au télétravail d’Abe, beaucoup trop vont travailler au Japon

Munis de masques, un grand nombre de Japonais se sont rendus au travail comme d’habitude ce lundi, premier jour ouvrable depuis que le Premier ministre Shinzo Abe a appelé à une réduction de 70 % du nombre de travailleurs pour limiter les nouvelles contaminations par le coronavirus COVID-19.

Trop de Japonais prennent les transports

Si certains employés ont fait part de leurs difficultés à suivre la volonté de Shinzo Abe en raison de la nature de leur travail, certains autres ont indiqué ne pas pouvoir tout faire chez eux, alors qu’ils ont déjà commencé à télétravailler. La station JR Shimbashi de Tokyo, qui est habituellement très fréquentée par les hommes d’affaires, a été plus calme que d’habitude le matin.

« Je suis conscient de la réduction de 70 % (des trajets domicile-travail), mais je ne peux pas m’absenter du travail », a déclaré un homme de 69 ans dans le quotidien Japan Today, qui travaille dans le domaine médical.

La semaine dernière, Abe a déclaré l’état d’urgence pour un mois à Tokyo, Osaka et dans cinq autres préfectures. En vue de lever cette situation exceptionnelle dans un délai d’un mois, Abe a souligné la nécessité de réduire de 80 % les contacts avec les autres. Il a également demandé samedi aux entreprises de promouvoir le télétravail afin de réduire de 70 % le nombre de navetteurs.

De plus en plus d’entreprises se tournent vers le télétravail en raison de la propagation du virus, mais il faut aussi avouer que le Japon a tardé à intégrer cette pratique. A Tokyo, dans le quartier d’affaires Marunouchi, la plupart des magasins ont été fermés et rares sont ceux qui ont été aperçus dans la rue.

Parmi les 47 préfectures du pays, celle de Tokyo est de loin la plus touchée, avec plus de 2 000 cas recensés ce dimanche. En raison de la forte augmentation des contaminations par ce virus dans les zones urbaines, les autorités et les experts sanitaires se sont mis en alerte. Au Japon, le nombre de cas a dépassé les 8 000, parmi lesquels quelque 700 cas sur le Diamond Princess, un bateau de croisière qui a été mis en quarantaine en février près de Tokyo.

Hokkaido repart en quarantaine

L’île principale d’Hokkaido, la plus septentrionale du Japon, a publié dimanche une nouvelle déclaration d’état d’urgence, après celle publiée fin février, après avoir vu le rythme des contaminations par le coronavirus s’accélérer.

Bien que la déclaration de l’état d’urgence ne concernait pas Hokkaido, les autorités préfectorales et le gouvernement municipal de Sapporo, la capitale de la préfecture, ont émis une lettre commune sur l’état d’urgence en raison d’une augmentation du nombre de contaminations, pour la cinquième journée consécutive.

Avant le gouvernement, Hokkaido avait déjà proclamé l’état d’urgence le 28 février et l’avait levé le 19 mars, invoquant des signes de ralentissement de la propagation du coronavirus dans la préfecture. La région est très fréquentée par les touristes japonais et étrangers.

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