À l’instar de bon nombre de pays, France incluse, le Japon a mis en place une application contre la propagation du virus dans la société. Elle est connue sous le nom de COCA, pour Contact-Confirming Application. Après un développement difficile, il semble que son efficacité soit remise en question.
Une bonne idée, mais…
Tout n’est pas à jeter pour autant. Contrairement à bon nombre de ses homologues internationaux, cette application a réussi à contourner les problèmes de confidentialité de données personnelles qui ont fait polémiques ailleurs.
Le principe est simple : vous devez d’abord vous inscrire à cette application. Ensuite, tout téléphone qui se trouve à 1 mètre de vous pendant plus de 15 minutes reçoit une notification anonyme pour l’en avertir.
Si une personne proche de vous a été contaminée, et que les témoignages se multiplient, vous recevrez une notification pour vous demander d’aller vous faire examiner. Quoi qu’il en soit, les données sont effacées au bout de deux semaines, afin de préserver les données personnelles.
Manque de succès
Il semble que la campagne de communication n’a pas été au rendez-vous, au Japon. Beaucoup de citoyens n’étaient tout simplement pas au courant du développement et même du lancement de cette application. Les élèves, qui font pourtant partie de la catégorie la plus touchée par le coronavirus, n’ont pas été sensibilisés à cet effet en classe.
Pour qu’elle soit efficace, le Premier ministre Shinzo Abe avait pourtant déclaré qu’au moins 60 % de la population doit l’utiliser. Le 8 juillet dernier, environ 6,1 millions de personnes ont téléchargé l’application. Cela peut paraître élevé, mais cela ne représente que 5 % de la population. Nous sommes bien loin des objectifs du gouvernement.
L’objectif de l’application est de déceler des personnes contaminées à partir de ses précédents déplacements. Alors que le Japon connaît une deuxième vague de contamination plus forte que la première en avril, l’application n’est pas au rendez-vous. Entre le troisième et le septième jour de ce mois, le Japon a déploré environ 1100 nouveaux cas. Dans ce même laps de temps, l’application n’en a décelé que trois. Cela représente un faible pourcentage de 0,03 %.
Le gouvernement ne semble pas enclin à poursuivre ses efforts pour le développement de cette application. Aucune publicité n’a été engagée, que ce soit à la télévision ou à la radio. À l’heure actuelle, si quelques millions de Japonais gardent cette application d’installée sur leur téléphone, les retombées sont quasi nulles. Restent à voir comment la situation va évoluer d’ici les prochaines semaines, alors que le Japon n’a jamais eu autant de cas de contamination que ce 9 juillet…