Okinawa : les îles paradisiaques du Japon

Plage d'Okinawa

L’archipel d’Okinawa est situé à l’extrême sud-ouest du Japon. Il est souvent cité comme le « Hawaï japonais ». C’est un endroit paradisiaque qui possède un climat subtropical océanique, doux et humide. La température moyenne annuelle est de 22°, et l’on peut y passer des hivers très doux. Ce petit chapelet d’iles était autrefois nommé les îles Ryukyu. Il a été définitivement annexé par le Japon à la fin du XIXe siècle, par les armes. Envie d’en découvrir plus sur Okinawa ? On vous dit tout dans la suite de l’article !

Okinawa et le Japon

Carte de la préfecture d'Okinawa par rapport au Japon et à la Corée du Sud

Okinawa (沖縄県, Okinawa-ken) est la préfecture la plus méridionale du Japon, constituée de quelques dizaines de petites îles dans la moitié sud du Nansei Shoto, la chaîne d’îles qui s’étend sur environ mille kilomètres de Kyushu à Taïwan. On peut diviser la préfecture d’Okinawa en trois grands groupes d’îles, les îles d’Okinawa (Okinawa Shoto) autour de l’île d’Okinawa (Okinawa Honto), les îles de Miyako (Miyako Retto) autour de l’île de Miyako et les îles de Yaeyama (Yaeyama Retto) autour de l’île d’Ishigaki.

Longtemps royaume indépendant et État tributaire de la Chine, les îles Ryukyu sont passées sous le contrôle du fief féodal de Satsuma (l’actuelle préfecture de Kagoshima) au XVIIe siècle et ont été transformées en préfecture japonaise en 1879, avec des efforts d’assimilation de la population autochtone. Mais en dépit de ces tentatives, la culture Ryukyuan a survécu et constitue aujourd’hui l’autre principale attraction d’Okinawa.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Okinawa est devenu le théâtre de l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre, lorsque les troupes américaines ont envahi les îles. Les États-Unis ont maintenu Okinawa sous leur administration jusqu’en 1972, et plusieurs milliers de militaires américains restent aujourd’hui stationnés sur les spacieuses et controversées bases militaires américaines de l’île principale d’Okinawa.

Pourquoi Okinawa est-il intéressant ?

Des plages paradisiaques

Aperçu de la plage à Okinawa

Si vous projetez de vous rendre à Okinawa, c’est sans doute parce que vous avez visionné quelques vidéos ou que vous êtes tombé sur des clichés sur Internet. Et comment vous donnez tort, puisque ce que l’on découvre relève du fantasme, surtout pour le Japon ! On est loin du climat glacial de Sapporo, ou des tours de béton de la capitale Tokyo. À Okinawa, on se projette immédiatement dans une zone subtropicale, avec des plages magnifiques, une eau turquoise et chaude, des spots de plongée sous-marine et un vrai dépaysement. Cette localité a connu un véritable regain de popularité et d’intérêt depuis 2013. L’archipel a alors accueilli 6,41 millions de touristes sur l’année, ce qui est progressivement monté jusqu’à 10 millions en 2019 ! De quoi lui faire dépasser Hawaï, à qui il est souvent comparé dans la région.

Comprendre le mode de vie unique des habitants

Deux Japonais qui contemplent un panorama paradisiaque à Okinawa

L’autre particularité d’Okinawa, c’est la longévité de ses habitants. La localité détient le record mondial du nombre de centenaires. Il existe de nombreux documentaires en français qui évoquent ce phénomène. Comment l’expliquer ? L’espérance de vie plus élevée à Okinawa (elle est même plus élevée que dans le reste du Japon) est souvent attribuée à un régime alimentaire sain, basé sur une alimentation végétale, mais aussi un mode de vie plus proche de la nature est moins pollué.

Okinawa compte 68 centenaires pour 100 000 habitants, soit plus de trois fois plus que dans les populations américaines de même taille. Même par rapport aux standards du Japon, les habitants d’Okinawa sont remarquables, avec 40 % de chances de plus de vivre jusqu’à 100 ans que les autres Japonais. Au lieu de souffrir d’un déclin prolongé, les centenaires d’Okinawa semblent avoir repoussé bon nombre des effets habituels du vieillissement. Près des deux tiers d’entre eux ont vécu de manière autonome jusqu’à l’âge de 97 ans.

Un refuge naturel pour la biodiversité

Eaux d'Okinawa

Les lieux sont également un important refuge pour les tortues de mer, qui reviennent chaque année sur les plages pour pondre leurs œufs. De grandes parties de la superficie totale du territoire ont été désignées comme parcs nationaux, quasi-nationaux ou préfectoraux protégés. Les visiteurs peuvent s’y adonner à des activités telles que l’observation des oiseaux, la plongée, la randonnée, la plongée avec tuba, le kayak et d’autres activités à faible impact.

Pour les plongeurs, les amateurs de plongée libre et les explorateurs sous-marins, Okinawa est un paradis. La mer qui entoure les îles abrite une abondance de récifs coralliens, de grottes marines naturelles et de vie marine. La majorité des plages d’Okinawa et de la plupart des îles sont principalement composées de différents types de coraux, qui se détachent sous la mer et sont rejetés sur le rivage par la marée. Un des types de corail, connu sous le nom de coquille foraminifère, est notamment célèbre pour avoir donné naissance aux plages de « sable étoilé » d’Okinawa. À la mort de ce corail, les minuscules coquilles pointues se rassemblent sur le rivage, créant des plages de sable en forme d’étoile.

La rivière Shiokawa ou « rivière salée » de la péninsule de Motobu à Okinawa est la plus courte rivière du Japon, avec 300 mètres de long, et l’une des rares rivières d’eau salée au monde. Elle est alimentée par l’océan lui-même et est courte mais large à certains endroits. On y trouve une variété de plantes océaniques, créant ainsi un écosystème intérieur unique. Elle est bordée d’une forêt subtropicale mature et de falaises imposantes. La rivière Shiokawa est un trésor national du Japon et une étape intéressante de la visite de Motobu.

Le berceau du karaté

Envie de sport ? Le karaté est un des styles d’arts martiaux les plus connus au monde. Il est né à Okinawa (alors connu sous le nom de Royaume Ryukyu) comme un hybride entre les techniques traditionnelles chinoises et Ryukyuan de combat à mains nues. Cette formule de combat à mains nues s’est répandue dans les années 1400 et 1600, époque où il était interdit aux citoyens ordinaires de se procurer des armes. La pratique du karaté n’a été introduite au Japon continental qu’au début des années 1900, lorsqu’elle a commencé à gagner en popularité en tant qu’activité extrascolaire parmi les étudiants universitaires.

Découvrir les vestiges d'une culture différente

Comme nous l’avons indiqué plus tôt dans l’article, Okinawa était avant tout un petit royaume Ryukyu. Cela signifie que les habitants locaux avaient une culture propre et des coutumes différentes de ce qui se faisait à Tokyo et dans le reste du Japon « classique ». La localité d’Okinawa entretenait des liens étroits avec la Chine continentale ainsi avec l’île de Taïwan. Il y avait aussi des transactions fréquentes, bien que plus discrètes, avec le domaine de Satsuma (localisé à Kyushu au Japon). Bref, on parle ici d’une vraie porte d’entrée commerciale sur l’Asie au Japon qui était très en vogue dès le XVIIe siècle. Les influences de toute l’Asie du Sud-est convergeaient et cela a donné lieu à de réelles particularités que vous pouvez découvrir.

L’ensemble a certes été annexé en 1872, mais il ne faut pas perdre de vue que le royaume était complètement indépendant depuis le XIVe siècle. On peut donc encore aujourd’hui y observer des vestiges ou des héritages. Le plus évident reste la langue locale, qui est très différente du japonais standard. Tout le monde parle japonais aujourd’hui, mais on trouve encore quelques locuteurs tenaces. Par exemple, il y a un dialecte local qui ne manquera pas de vous surprendre, surtout si vous êtes un étudiant en japonais. On ne dit pas bonjour en utilisant « konnichiwa » mais « haisai », de même qu’on ne dit pas bienvenue avec « yokoso » mais « mensore ».

La culture antique se perçoit aussi dans le domaine des arts. Quelques danses traditionnelles ont été conservées et sont largement mises en avant depuis plus d’une décennie. La danse d’Obon Eisa Odori est encore pratiquée par les jeunes et des initiatives pour faire perpétuer les traditions sont régulièrement lancées par les administrations locales. Le Kumi Odori est une prestation qui se situe entre les théâtres No et Kabuki que vous connaissez probablement. Pourquoi ne pas assister à l’une des représentations pendant votre périple à Okinawa ? S’il vous faut une preuve supplémentaire, sachez qu’elle a été inscrite en 2010 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Malheureusement, il ne reste pas grand-chose du patrimoine matériel du royaume d’Okinawa. Il y avait bien quelques vestiges çà et là, mais tout est régulièrement détruit par les caprices de la nature (ou des hommes). Les typhons font des ravages chaque année, tout comme les tremblements de terre ou les incendies. Dernier exemple en date, la destruction par les flammes en 2019 de la reconstruction du château de Shuri. N’oublions pas non plus que l’île a été le théâtre d’un affrontement très violent entre les Américains et les Japonais pendant la guerre du Pacifique, entre avril et juin 1945 (Seconde Guerre mondiale).

La présence américaine est véritablement omniprésente depuis 1945. Hormis le fait d’avoir détruit une bonne partie du patrimoine local qui subsistait tant bien que mal, l’armée s’est imposée avec des bases militaires stratégiques. Elles quadrillent véritablement le territoire et ne manquent pas de déclencher régulièrement des tensions avec la population locale. Les États-Unis d’Amérique ont formellement restitué l’île en 1972 au Japon. En 2022, cela fait donc un demi-siècle que cet événement symbolique a eu lieu. Pour autant, beaucoup ne manquent pas de critiquer la présence américaine dans un territoire japonais. N’oublions pas que c’est officiellement le secteur de la défense des USA qui s’occupent de la protection militaire de l’intégrité du territoire japonais.

Une langue différente

La première langue d’Okinawa s’est séparée de l’ancien japonais il y a au moins 1 000 ans et s’est développée séparément, la version Naha-Shuri de la région entourant le palais du roi devenant l’Okinawa standard. Les caractères chinois classiques ont d’abord été utilisés pour l’écriture, puis l’écriture japonaise Hiragana a été introduite. Avant de devenir officiellement une partie du Japon pendant la période Meiji, Okinawa était connu sous le nom de Royaume Ryukyu. Il était indépendant, bien qu’il ait été contrôlé officieusement par le Japon dès le début du XVIIe siècle. Depuis la période Meiji, les habitants d’Okinawa ont été encouragés à parler le japonais, mais avant cette période, la majorité des gens parlaient (uniquement) la langue originale d’Okinawa.

Le parler d’Okinawa est une langue Ryukyuan du Nord, parlée principalement dans la moitié sud de l’île d’Okinawa, ainsi que dans les îles environnantes de Kerama, Kumejima, Tonaki, Aguni et un certain nombre de petites îles périphériques. L’Okinawan central se différencie du parler du nord d’Okinawa, qui est classé indépendamment comme la langue Kunigami. Ces deux langues sont considérées comme menacées par l’UNESCO.

Bien qu’Okinawa englobe un certain nombre de dialectes locaux, la variante Shuri-Naha est généralement reconnue comme la norme de facto, car elle était utilisée comme langue officielle du royaume Ryukyu depuis le règne du roi Shō Shin (1477-1526). Ajoutons que l’ancienne capitale de Shuri ayant été construite autour du palais royal, la langue utilisée par la cour royale est devenue la norme régionale et littéraire, qui s’est donc épanouie dans les chansons et poèmes écrits à cette époque.

Actuellement, la majeure partie des habitants d’Okinawa parlent le japonais d’Okinawa, bien qu’un certain nombre de personnes parlent encore la langue d’Okinawa, le plus souvent des personnes âgées. Au Japon, l’okinawien n’est souvent pas considéré comme une langue à part entière, mais est appelé dialecte d’Okinawa (沖縄方言, Okinawa hōgen) ou plus spécifiquement les dialectes d’Okinawan du centre et du sud (沖縄中南部諸方言, Okinawa Chūnanbu Sho hōgen).

Climat

Pour résumer, ce fameux « Hawaï japonais » est un archipel paradisiaque avec un climat subtropical océanique. On le qualifie généralement de doux et humide. La température annuelle moyenne gravite autour de 22°, ce qui offre un climat parfait pour s’épanouir tout au long de l’année. Les saisons se décomposent en plusieurs étapes : d’abord l’hiver, qui est très doux, bien plus que sur l’archipel, avec une température constamment dessus de 10°. La deuxième saison particulière est l’été, qui est, comme vous vous en doutez sûrement, très chaud. Entre juillet et octobre, on assiste à plus de précipitation et surtout un climat beaucoup plus humide. Cela se caractérise par la saison des typhons qui débarquent et qui peuvent vous gâcher plusieurs journées de votre voyage à ce moment-là. Puis, pour finir, l’hiver intervient entre novembre et février. Il est un peu plus sec que ce à quoi on est habitué à Tokyo ou à Kyoto, et surtout, il est moins froid.

Les étés à Okinawa sont chauds, étouffants, humides et couverts, les hivers sont frais et généralement clairs, et il y a du vent toute l’année. La température varie généralement de 14°C à 32°C au cours de l’année et est rarement inférieure à 10°C ou supérieure à 33°C. La meilleure période de l’année pour se rendre à Okinawa pour des activités par temps chaud, selon le bilan touristique, va de début octobre à mi-décembre.

Plage à Okinawa

Le climat d’Okinawa est subtropical, avec des hivers très doux et des étés longs, moites et pluvieux. Cette île comprend l’île principale du même nom et quelques petites îles (Kumejima, Agunijima, Iejima, etc.). Dans les archipels voisins de Kerama, Daito et Iheya, le climat est similaire. Les eaux entourant les îles d’Okinawa offrent de magnifiques récifs coralliens et une faune marine abondante. La plongée en apnée et la plongée sous-marine font donc partie des principales attractions d’Okinawa. Les îlots qui composent la préfecture d’Okinawa sont également connus sous le nom d’îles Ryukyu, du nom de la culture indigène, qui se distingue nettement de celle du reste du Japon en termes de langue, de cuisine, d’arts, etc.

Quoique l’hiver soit très doux, le ciel est souvent nuageux, et les périodes de mauvais temps, avec vent et pluie, sont assez fréquentes. Il peut arriver, surtout en janvier et février, que les journées soient très fraîches ou légèrement froides, avec des températures maximales autour de 15 °C ou moins, et des températures minimales autour de 10 °C ou moins. Le mois de janvier 2016 a connu une journée avec un minimum de 6 °C et un maximum de 10 °C.

Le printemps est la saison des plages. La plupart des stations balnéaires les plus populaires d’Okinawa ouvrent à la baignade en mars. Il fait généralement chaud pendant la journée, avec des baisses de température notables en soirée. Vous pourrez profiter d’une variété d’événements saisonniers dans tout Okinawa au printemps, des courses énergiques de bateaux hari aux lys en fleurs sur l’île Ie et aux lucioles sur l’île Kume.

Se déplacer dans les îles d'Okinawa

Les îles principales d’Okinawa, situées à environ 1600 km au sud-ouest de Tokyo et entourées par la mer de Chine méridionale et l’océan Pacifique, sont plus facilement accessibles par avion et par ferry pour les îles plus petites. En raison de la distance qui sépare les îles d’Okinawa du reste du Japon, l’avion est de loin l’option la plus pratique. Le plus grand aéroport d’Okinawa est celui de Naha.

Les plus petites îles, dont Miyako, Ishigaki et Yonaguni, disposent également d’aéroports, avec des lignes les reliant à Naha et aux aéroports des îles principales du Japon. La solution la plus commode est de prendre un vol direct vers ces îles. Une fois arrivés sur l’une de ces îles, des ferries assurent la liaison avec les petites îles, certaines d’entre elles étant également desservies par des vols régionaux.

Bateaux à Okinawa

L’aéroport de Naha est situé au sud de l’île principale d’Okinawa, à seulement 4 km du centre de la ville de Naha. En tant que tel, il est le principal point d’entrée et de sortie de l’archipel d’Okinawa, avec des vols en correspondance avec de petits aéroports sur des îles telles que Miyako, Ishigaki, Iriomote et Yonaguni. Pour un vol vers l’aéroport de Naha, vous pouvez vous attendre aux temps de vol suivants :

  • DE KAGOSHIMA : vols de et vers l’aéroport de Kagoshima = 85 minutes.
  • DE FUKUOKA : vols de et vers l’aéroport de Fukuoka = 100 minutes.
  • D’OSAKA : vols de et vers l’aéroport de Kansai = 120 minutes.
  • DE NAGOYA : vols de et vers l’aéroport de Chubu Centrair = 135 minutes.
  • DE TOKYO : vols de et vers l’aéroport de Narita / Haneda = 150 minutes.
  • DE SAPPORO : vols de et vers l’aéroport de Shin Chitose = 200 minutes.

Seconde Guerre mondiale et bases américaines

L’île d’Okinawa a été le théâtre de l’une des campagnes les plus sanglantes du théâtre du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes américaines ont effectué en avril 1945 un débarquement amphibie sur Okinawa, qui était très bien défendue par les Japonais. Les forces américaines ont subi environ 12 000 morts et 36 000 blessés au cours de la campagne de trois mois qui a suivi, avant d’être en mesure d’établir un contrôle complet de l’île. Les Japonais ont subi environ 100 000 morts.

Guerre à Okinawa : des soldats américains plantent un drapeau

Les pertes en vies humaines ont atteint un tiers de la population civile d’Okinawa et un quart de la population civile a péri au cours de la seule bataille d’Okinawa en 1945. Ces victimes, de toutes nationalités, sont commémorées à la Pierre angulaire de la paix. Au terme de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont mis en place l’administration du gouvernement militaire américain des îles Ryukyu, qui a dirigé Okinawa pendant 27 ans. Sous cette « règle de tutelle », les Américains ont aménagé de nombreuses bases militaires sur les îles Ryukyu. La revendication d’indépendance des Ryukyu est un mouvement d’Okinawa qui s’insurge contre la domination américaine.

Soldat américain dans un hélicoptère à Okinawa

Tout au long de la guerre de Corée, des B-29 Superfortresses ont effectué des missions de bombardement au-dessus de la Corée depuis la base aérienne de Kadena, à Okinawa. Le déploiement des forces militaires sur l’île pendant la guerre froide a accentué la division entre les habitants locaux et l’armée américaine.

Selon le traité de coopération et de sécurité mutuelles conclu en 1952 entre les États-Unis et le Japon, les forces armées américaines du Japon (USFJ) ont maintenu une importante présence militaire. Vers le milieu des années 1950, les États-Unis ont saisi des terres aux habitants d’Okinawa pour y construire de nouvelles bases ou agrandir celles qui existaient déjà. Le rapport Melvin Price indique qu’en 1955, l’armée avait déplacé 250 000 résidents.

Les Okinawans sont-ils différents des Japonais ?

Les habitants d’Okinawa parlent une langue différente du japonais standard parlé sur le continent. Cette langue est dénommée Uchinaguchi et est parlée par les Okinawans les plus âgés, tandis que les plus jeunes parlent le japonais.

Okinawa est-elle toujours un territoire américain ?

Non, cela fait cinquante ans (5 mai 1972) que les États-Unis ont renoncé à leur contrôle sur la préfecture d’Okinawa. Les îles abritent cependant toujours des dizaines de bases américaines et, compte tenu de l’agressivité croissante de la Chine dans la région, l’importance d’Okinawa pour les armées américaine et japonaise n’a fait que croître. Les États-Unis et le Japon se préoccupent de plus en plus des tensions dans le détroit de Taïwan, et la proximité d’Okinawa avec Taïwan en fait un point central des efforts alliés pour renforcer la dissuasion.

Pourquoi les États-Unis ont-ils cédé Okinawa au Japon ?

L’accord de réversion d’Okinawa (沖縄返還協定, Okinawahenkan kyōtei) est un accord conclu entre les États-Unis et le Japon dans lequel les États-Unis renoncent en faveur du Japon à tous les droits et intérêts de l’article III du traité de San Francisco, obtenus à la suite de la guerre du Pacifique, et rendent ainsi la préfecture d’Okinawa à la souveraineté japonaise.

Ce document a été signé simultanément à Washington et à Tokyo le 17 juin 1971 par William P. Rogers au nom du président américain Richard Nixon et Kiichi Aichi au nom du premier ministre japonais Eisaku Satō. La ratification du document au Japon n’a eu lieu que le 24 novembre 1971, par la Diète nationale.

Le gouvernement japonais a accepté de verser au gouvernement des États-Unis 320 000 000 $ au cours des cinq années suivantes. Les objectifs de l’accord pour les États-Unis étaient de transférer la souveraineté, de s’assurer que les États-Unis pourraient aider un gouvernement démocratique et de s’assurer que le Japon ne pourrait pas mettre en danger la paix.

Pour quelle nourriture Okinawa est-elle célèbre ?

Le Goya champuru est sans doute le plus célèbre des plats faits maison d’Okinawa. « Champuru » signifie « méli-mélo » dans le dialecte local d’Okinawa. Des légumes, du tofu, de la viande et d’autres ingrédients sont sautés ensemble et aromatisés avec du shoyu, du katsuo dashi (bouillon de bonite) et d’autres saveurs. Le goya (melon amer), spécialité locale d’Okinawa, est souvent utilisé. Les variantes les plus courantes de ce plat sont le « tofu champuru » et le « fu champuru », qui remplacent respectivement le goya par du tofu et du fu (amidon de blé). Ce mets délicieux se prête à de nombreuses déclinaisons selon les ingrédients utilisés.

Le soba d’Okinawa est un plat régional qui incarne la culture d’Okinawa. Ces nouilles, qui proviennent de la cuisine de la cour impériale du royaume Ryukyu, sont composées d’un bouillon léger et salé. Les vermicelles sont semblables aux vermicelles chinois, fabriqués à partir de farine de blé, de sel et d’eau alcaline, sur lesquels on place des côtes de porc désossées et des gâteaux de poisson. Des oignons verts et du gingembre mariné font souvent office de condiments. En fonction du restaurant, les autres garnitures comprennent du tofu et divers légumes. Les côtes de porc désossées sont remplacées par des côtes de porc avec os, sucrées et épicées, appelées « soki ». Cette variante est connue sous le nom de « soki soba ».

La rafute est l’un des plats locaux d’Okinawa. Elle est la version d’Okinawa du kakuni (poitrine de porc braisée). Il est typiquement préparé avec des côtes de porc désossées avec la peau, d’abord légèrement grillées et étuvées, puis mijotées pendant des heures dans de l’awamori (alcool d’Okinawa), de la sauce soja, du sucre, etc. Le rafute est préparé dans les restaurants et dans les foyers en dehors d’Okinawa également.

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