Kobe – La ville portuaire cosmopolite du Japon

Kobe-Japon

Kobe est la sixième plus grande ville du Japon et la capitale de la préfecture de Hyogo. Elle est située de l’autre côté de la baie d’Osaka. Historiquement reconnu comme étant le berceau du commerce international du Japon, le centre multiculturel de Kobe est empreint d’une architecture atypique.

Informations principales

  • Région : Kansai
  • Préfecture : Hyogo
  • Île : Honshu
  • Nom japonais : 神戸市
  • Habitants : 1 522 188
  • Habitants (agglomération) : 2 419 973
  • Superficie : 557,23 km²
  • Quartiers : 9
  • Site officiel : City.Kobe

Une géographie typique

La ville de Kobe est coincée entre les côtes et les montagnes japonaises. Sa transformation s’étend sur la longueur, mais reste toujours étroite. Elle est ceinturée par des villes adjacentes, notamment Ashiya à l’est, Akashi à l’ouest, Sanda et Miki au nord. Afin de permettre à la ville de s’allonger, deux îles artificielles, l’île du Port et l’île de Rokko ont été aménagées.

L’île du Port a été construite entre 1966 et 1981. Elle se situe au sein du port de Kobe. Sa superficie fait 434 ha. Une exposition spéciale a été organisée pour son inauguration. Aujourd’hui, l’île abrite des universités, des hôtels, un héliport et un centre de conférence.

L’île de Rokko a été édifiée entre 1973 et 1992. Elle se trouve au sein du port de Kobe, plus précisément au sud-est. Avec une surface de 5,80 km², elle est de forme rectangulaire. L’île abrite des marchés, un parc d’attractions, des immeubles avec vue sur la mer, une école internationale, des hôtels ou encore le musée de mode de Kobe.

Ile de Rokko
Ile de Rokko

La dénomination de cette île n’est pas anodine, puisque la ville de Kobe est surplombée par le mont Rokko. Il s’agit d’une chaîne de montagnes dans le sud-est de la préfecture de Hyogo qui culmine à 931 m. Ce plus haut sommet des montagnes s’appelle « Rokkōsan-Saikōhō ». La longueur de la chaîne est d’environ 56 km.

Il s’agit d’un endroit visité par des milliers de personnes chaque année. L’activité principale reste la randonnée, très populaire chez les habitants de la région métropolitaine du Kansai, mais aussi pour les touristes. Il est intéressant de noter que le mont Rokko est un symbole de Kobe, mais aussi de la ville d’Osaka.

Les quartiers de Kobe

La ville de Kobe s’articule autour de neuf quartiers différents (reconnaissables avec le suffixe « ku »).

Nishi-ku

Il s’agit de la zone la plus à l’ouest de Kobe. Le quartier de Nishi-ku domine la ville voisine d’Akashi et c’est dans ce dernier que se situe l’université de Kobe Gakuin. C’est également le quartier avec la plus grande population de la ville, avec près de 250 000 habitants.

Kita-ku

C’est le plus grand quartier en termes de superficie. C’est lui qui abrite la chaîne de montagnes Rokko, y compris le mont Rokko et le mont Maya. Cette parcelle de la ville est connue pour son paysage accidenté ainsi que ses nombreux sentiers de randonnée. L’une des destinations privilégiées des habitants et la station balnéaire onsen d’Arima.

Tarumi-ku

Ce quartier paraît, au premier abord, moins intéressant que ses semblables. Il est en effet principalement résidentiel et il y a des chances pour que votre hôtel se situe en son sein. Cependant, c’est dans ce dernier que l’on trouve le pont suspendu le plus long du monde, nommé Akashi Kaikyo. Le quartier a été ajouté à la ville après la Seconde Guerre mondiale, en 1946.

Suma-ku

Avec une importante population de 166 000 personnes, le quartier de Suma-ku est l’un des plus populaires dans la ville de Kobe. Cela s’explique principalement par sa grande plage de sable blanc qui attire les touristes japonais et internationaux. Elle a été représentée à de nombreuses reprises dans les séries télévisées japonaises (dramas) ainsi que dans certains animes.

Nagata-ku

La démographie de Nagata-ku est source de beaucoup de préoccupations de la part des Japonais. Elle était constamment en baisse ces dernières années. En revanche, on notait récemment une augmentation du nombre d’étrangers. Le quartier abritait les plus grandes communautés coréennes et vietnamiennes dans la ville de Kobe. Il se situe au sud et c’est lui qui a subi le plus grand nombre de victimes lors du terrible tremblement de terre en 1995.

Hyogo-ku

Avec une population de 106 000 habitants, le quartier de Hyogo-ku a toujours été historiquement stratégique. Son emplacement lui confère un port naturel près du détroit d’Akashi qui relaie la baie d’Osaka et la mer intérieure de Seto. À tel point que la capitale du Japon a été située dans la région pendant une courte période au XIIe siècle. Hyogo est l’une des principales zones industrielles de Kobe.

Chuo-ku

Chuo est l’un des quartiers emblématiques de la ville de Kobe qu’il faut visiter. Signifiant littéralement « central » ou « centre », c’est aujourd’hui un quartier commercial et de divertissement incontournable de la ville. C’est aussi là que l’on trouve l’hôtel de ville ainsi que les bureaux du gouvernement de la préfecture de Hyogo. Les secteurs les plus appréciés sont Sannomiya, Motomachi et Habarando. L’île du Port est comprise dans le quartier, tout comme l’aéroport de Kobe.

Nada-ku

Ce quartier est surtout connu pour abriter l’université de Kobe, l’une des plus importantes du Japon. Les visiteurs apprécient parcourir le zoo Oji ainsi que le musée d’art de la préfecture de Hyogo, à quelques pas au sud de la gare JR Nada. Le saké (alcool de riz) est fabriqué en abondance dans la région, à tel point que, si l’on regroupe sa production avec celle de Fushimi, cela représente 45 % de tout le saké japonais.

Higashinada-ku

C’est la zone la plus à l’est de Kobe, bordant la ville d’Ashiya. On trouve de nombreuses aires de brassage de saké comme Uozaki et Mikage. Le port de Kobe et notamment l’île de Rokko sont compris dans le quartier.

Histoire

Les premières traces de sédentarisation au sein de la ville de Kobe remontent à l’époque Jomon (-13 000 à -400 av. J.-C.). Des outils ont notamment été retrouvés par des fouilles archéologiques. Avec la géographie naturelle de la région qui offre un port avec des conditions favorables, l’emplacement a connu un essor rapide. De nombreux échanges mercantiles au Japon passaient par Kobe.

Durant les périodes Nara (710 – 794) et de Heian (794– 1185), le développement du port et du commerce se sont poursuivis. La zone était nommée Owada no tomari dans les écrits et fut l’un des rares lieux d’où étaient envoyées les ambassades impériales en Chine. La ville est même devenue la capitale du Japon en 1180 (pendant six mois) quand l’empereur Antoku fut déplacé dans l’actuel quartier de Hyogo (Fukuhara-kyo).

Durant l’époque Kamakura (1185 – 1333), on observe un développement du commerce avec la Chine et les autres pays asiatiques. Au XIIIe siècle, la vie ne se prénomme pas encore Kobe, mais bien le port de Hyogo. Avec le nord d’Osaka, le port constituait la province de Settsu.

La période Edo (1603 – 1867) marque le passage des parties orientales de l’actuel Kobe sous la juridiction du domaine d’Amagasaki. Les zones occidentales basculent dans celui d’Akashi. Le centre, plus historique, était contrôlé par le shogunat Tokugawa. Il faudra attendre l’abolition du système de han (et un remplacement des préfectures) pour que la région devienne politiquement distincte.

Bataille de Minatogawa
Bataille de Minatogawa, par Utagawa Kuniyoshi (Source : Wikipédia)

À partir de 1868 et avec la restauration de Meiji, le port de Hyogo s’ouvre de nouveau au commerce extérieur en même temps que sa voisine Osaka. Malheureusement pour elle, la guerre civile fait rage au Japon et d’importants combats vont survenir. Avec ses nombreux échanges commerciaux, beaucoup de Japonais identifiaient la ville avec l’Occident. C’est ainsi que « l’incident de Kobe » éclate : plusieurs soldats occidentaux sont blessés par balle lors d’une escarmouche le 4 février 1868.

La ville de Kobe est officiellement nommée comme telle le 1er avril 1889 avec sa fondation. Elle sera plus tard désignée par une ordonnance gouvernementale le 1er septembre 1956. Le nom de Kobe fait référence à une appellation archaïque (kanbe), celles et ceux qui ont soutenu le sanctuaire Ikuta de la région.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Kobe a été vivement bombardée à de multiples reprises. La première se déroule en 1942, lors du raid du 18 avril par Doolittle. Surtout, c’est le 17 mars 1945 que plusieurs dizaines de bombes incendiaires sont larguées par des bombardiers B-29. Plus de 8800 habitants et 21 % de la zone urbaine de Kobe sont immédiatement réduits en cendres. Ce terrible événement va inspirer le studio Ghibli pour réaliser le film « Le tombeau des lucioles » que nous vous recommandons de visionner !

Le tremblement de terre de 1995

Le 17 janvier 1995, à 5h46 du matin, un terrible tremblement de terre de magnitude 6,9 se produit pendant plus de 20 secondes. Son épicentre était très proche, à 20 km du centre de la ville de Kobe. Cette catastrophe naturelle se nomme officiellement le grand tremblement de terre de Hanshin (阪神・淡路大震災).

C’est le tremblement de terre le plus meurtrier du Japon au XXe siècle après celui survenu en 1923 dans le grand Kanto. Si le Japon est régulièrement frappé par des séismes de cette magnitude, c’est bien sa proximité avec les zones peuplées (un hypocentre à moins de 20 km sous la surface) qui occasionne de terribles dégâts. De nombreuses structures se sont ainsi effondrées, habitations occupées comprises.

Selon les observations, la zone a été soumise à une compression de l’est vers l’ouest, dans un mécanisme de décrochement. Le côté sud de la faille de Nojima s’est ainsi déplacé de plus de 1,5 m vers la droite et de 1,2 m vers le bas. Le jour précédent, quatre chocs précurseurs ont été détectés à 18h28.

Effondrement de la route surélevée de Kobe
Effondrement de la route surélevée de Kobe

Les dégâts sont lourds. Il a été estimé que près de 400 000 bâtiments ont été irrémédiablement endommagés par le tremblement de terre. Un grand nombre de ponts routiers et ferroviaires surélevés ont été accidentés. Plus de 300 incendies ont été déclenchés. Certains habitants étaient terrorisés pendant des jours en raison des répliques (parfois intenses) qui ont continué durant une semaine.

Le bilan humain n’est malheureusement pas en reste. Plus de 4000 décès ont été comptabilisés dans les villes et les banlieues de la préfecture de Hyogo. Quelque 332 enfants ont perdu un parent, et 68 enfants de moins de 18 ans sont devenus orphelins. Plus de la moitié des maisons de la zone d’affaires de Kobe a été jugée impropre à l’occupation, tout comme 22 % des bureaux du quartier central.

L’image la plus marquante est certainement l’effondrement de la route surélevée de Kobe, l’autoroute Hanshin. La plupart des journaux du monde entier l’ont pris en photo afin d’immortaliser la violence de ce tremblement de terre. C’est un revers pour de nombreux Japonais qui estimaient que ces structures étaient résistantes aux dommages causés par les tremblements de terre grâce à leur conception en béton armé d’acier.

La plupart des bâtiments et des infrastructures qui se sont effondrés pendant les 20 secondes de secousses avaient été construits avant 1981. Cette date correspond au nouveau standard antisismique qui se montre beaucoup plus efficace pour résister à des tremblements de terre de ce type. Ainsi, même les bâtiments qui ont été construits en 1960, soit 35 ans seulement avant la catastrophe naturelle, n’ont pas résisté et ont été endommagés.

Rapidement, environ 1,2 million de volontaires ont participé aux efforts de secours et de reconstruction durant les trois premiers mois suivant le tremblement de terre. Les produits de première nécessité ont été acheminés par de grands groupes tels que Daiei et 7-Eleven. Les victimes ont pu bénéficier d’un service téléphonique gratuit grâce à Motorola et NTT. Les yakuzas, en particulier Yamaguchi-gumi ont été activement impliqués en distribuant des quantités non négligeables de nourriture et de fournitures aux sinistrés.

Le bœuf de Kobe

Bifteck de boeuf Kobe

Lorsque l’on parle de la ville de Kobe, on en vient très vite, en Occident, à penser à la fameuse viande de bœuf éponyme. Ce plat représente la ville internationale, il provient de bovins Tajima élevés localement. Elle se distingue des autres viandes en étant considérée comme plus tendre, riche en saveurs et persillée.

Selon la légende, les bœufs de la région sont nourris à la bière et massés en permanence par les agriculteurs. En réalité, la production de bœuf de cette qualité doit respecter un ensemble de normes extrêmement strictes pour garantir que seules les portions les plus prestigieuses reçoivent le sceau d’approbation de Kobe. Les fins connaisseurs savent qu’il y a une différence entre le « bœuf Kobe » et le « bœuf de Kobe » !

Il existe de nombreuses façons de déguster du bœuf de Kobe, à des tarifs raisonnables. Le plus classique reste évidemment en forme de steak, ce que nous vous recommandons de faire pour avoir une portion conséquente et en profiter pleinement. Vous pouvez aussi essayer le shabu shabu : de fines tranches de viande sont très rapidement plongées dans un bouillon très chaud et c’est une expérience à part entière. Il existe aussi le sukiyaki, un type de fondue japonaise qui est à découvrir !

Que faire à Kobe ?

La ville de Kobe est polyvalente dans le sens où il est possible de s’amuser dans les quartiers de divertissement, dans les nombreux musées ou de profiter de certaines vues panoramiques à couper le souffle. Nous vous recommandons d’essayer l’Onsen d’Arima, une célèbre station thermale dans les limites de la ville.

Il est possible de rester plusieurs semaines tout comme y passer seulement quelques heures. Certains Japonais aiment venir profiter de la plage ou des balades reposantes pendant leur Golden Week, par exemple. Moins touristique que Kyoto et même Osaka, Kobe est un endroit relativement sous-estimé pour un voyage au pays du soleil levant.

Vous pouvez également vous rendre au musée du tremblement de terre qui, comme son nom l’indique, est une commémoration vibrante de la catastrophe naturelle de 1995. De plus en plus de visiteurs se rendent dans les brasseries de saké, concentrées dans le quartier Nada. Il est aussi possible d’emprunter le téléphérique Shin-Kobe pour découvrir de superbes vues sur la ville de Kobe. Le mont Rokko est aussi une destination de choix pour ses multiples paysages « cartes postales » sur Kobe et Osaka.

Vue depuis le Mont Maya
Vue depuis le Mont Maya

Enfin, il faut impérativement passer devant ou sur le pont Akashi Kaikyo, le pont suspendu le plus long du monde. Certains évoquent une sensation similaire au fameux Golden Gate de San Francisco. Nous vous recommandons d’explorer le quartier de Kitano (historiquement résidentiel et de marchands étrangers) ainsi que le quartier chinois, Nankinmachi.

Pont Akashi Kaikyo
Pont Akashi Kaikyo

Pour finir, certains voudront continuer leur périple en se rendant dans le musée de la ville de Kobe, qui comporte une connexion impressionnante d’art Namban. D’autres préféreront se rendre dans les complexes commerciaux et de divertissement du port de Kobe. Si vous cherchez un parc au bord de l’eau, celui de Meriken est une visite incontournable. Il abrite d’ailleurs la tour de Kobe.

Comment s’y rendre ?

Kobe est une ville facilement accessible au Japon. Elle est reliée à Tokyo par le JR Tokaido/Sanyo Shinkansen. Le trajet entre la capitale du Japon et la gare de Shin-Kobe vous prendra entre 2h40 et 3h15 selon le type de train que vous emprunterez.

Il est aussi possible de s’y rendre par avion. Il faudra partir de l’aéroport de Haneda (Tokyo) pour atterrir à l’aéroport de Kobe. Les compagnies ANA et Skymark Airlines proposent quotidiennement les vols intérieurs de qualité qui vous feront parfois gagner du temps.

Enfin, il est toujours possible de se rendre dans la ville de Kobe par le bus. Le trajet est plus long (entre 8 et 9 heures depuis Tokyo). Beaucoup de Japonais font alors le choix de prendre un trajet de nuit pour ne pas voir passer le temps. Il faut compter entre 5000 et 9000 yens pour un trajet.

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