Entrée au Japon
Pour ne pas rencontrer de mauvaises surprises lors de la préparation ou l’exécution de votre voyage au Japon, il est intéressant de se constituer une bonne base de connaissances sur les détails administratifs et les conditions d’entrée. Les visiteurs sont tenus de remplir certaines modalités spécifiques, opérer des démarches administratives quand bien même il n’est pas nécessaire d’avoir un visa pour effectuer une visite touristique.
Les formalités d’entrée au Japon que nous donnons ci-dessous sont principalement applicables aux ressortissants français. Si vous possédez une autre nationalité (belge, suisse, etc.), nous vous recommandons d’aller regarder les sites spécialisés et votre ambassade locale. Bien entendu, avec la pandémie de coronavirus, les frontières japonaises étaient hermétiquement closes aux touristes durant plus de deux ans.
Avant-propos
L’intégralité des étrangers, y compris les résidents étrangers, est soumise à une procédure stricte lors de l’entrée au Japon. Chacun est tenu de présenter un passeport dont la durée de validité est au moins équivalente à l’intégralité de la durée du séjour. Vous devrez consentir à un relevé de vos données biométriques. Vous devrez accepter de vous faire photographier. Vous devrez passer un court entretien avec un personnel des douanes japonaises. Ces conditions qui peuvent surprendre s’appliquent dans le cadre d’une mesure visant à prévenir le terrorisme ainsi que d’autres activités illégales. Il existe néanmoins quelques exceptions de populations qui ne sont pas concernées : les dignitaires en visite, les diplomates, certains groupes sociaux ainsi que toutes les personnes âgées de moins de 16 ans.
Tous les étrangers reçoivent un statut de résidence. Il en existe une vingtaine. Leur obtention dépend fréquemment de la durée et de l’objectif de votre séjour. Pour les touristes, cela sera celui de « visiteur temporaire ». Toutefois, vous pourriez bien être concerné par un autre statut si vous êtes un étudiant en échange, un travailleur délocalisé ou un proche de ressortissant ou d’un résident japonais.
Globalement, on peut diviser l’ensemble des visas en trois catégories distinctes : les séjours temporaires, les visas pour les longs séjours et le visas vacances-travail. Il vous faudra dans tous les cas un passeport en cours de validité. On vous recommande surtout de ne pas vous précipiter et de prendre le temps à chaque étape des processus. Vous y gagnerez sur le long terme.
Entrer en tant que touriste
Bonne nouvelle : le Japon a conclu depuis de nombreuses années un arrangement général d’exemption de visa avec plus de 50 pays dans le monde. La France est concernée. Ainsi, il n’y a pas besoin de se lancer dans des procédures fastidieuses pour obtenir un visa touristique au Japon. Il suffit d’un passeport valide pour séjourner au pays du soleil levant, en tant que « visiteur temporaire ». Vous pourrez rester jusqu’à 90 jours sur le sol japonais.
Résumons : ce qui se nomme visa à court terme est un visa temporaire communément appelé « visa touriste ». Il est possible de prolonger son séjour jusqu’à six mois au total si vous êtes un citoyen autrichien, allemand, irlandais, liechtensteinois, suisse, mexicain ou britannique. Pour cela, il suffit de se rendre dans un bureau d’immigration au Japon et de prolonger votre permis de 90 jours jusqu’à six mois. En revanche, cela n’est pas envisageable en tant que Français.
Même si vous n’avez pas à réaliser un visa à proprement parler pour entrer au Japon, vous êtes tenus de respecter certaines règles. Par exemple, les visiteurs temporaires ne sont pas autorisés à participer à des activités rémunérées ou à travailler. Vous êtes tenus d’avoir votre passeport à tout moment sur vous en cas de contrôle. Enfin, les études à court terme dans les écoles de langue japonaise sont permises.
Le Japon fait également une exception pour les personnes riches. Aussi incroyable que cela puisse paraître, si votre pays de naissance est l’un des 50 pays avec lequel le Japon a conclu un accord général d’exemption de visa, et que vous disposez d’économies de plus de 30 millions de yens, alors vous pouvez bénéficier d’une dérogation. Votre conjoint ainsi que vous-même pouvez rester au Japon jusqu’à un an dans le but de visite ou de loisirs. Cependant, vous êtes tenus de ne pas vous engager dans des activités rémunérées telles qu’un travail saisonnier ou à plein temps.
Pour mettre en œuvre le statut de visiteur temporaire, vous devez posséder un passeport en cours de validité ainsi qu’un justificatif qui stipule la date de votre sortie du Japon. En somme, votre billet d’avion retour suffira. La procédure de délivrance s’effectuera à compter de votre arrivée à l’aéroport. Le statut est valable pour séjourner trois mois au Japon et n’est pas renouvelable. Dès lors que votre statut aura expiré, vous devez immédiatement quitter le territoire japonais. En cas de dépassement, même minime, vous tomberez sous le coup du séjour illégal et vous pourrez faire l’objet d’une arrestation par les services de l’ordre.
Le visa vacances-travail
Les citoyens français ont la possibilité de faire une demande pour obtenir un visa vacances-travail. Il vous permet un séjour initial de six mois sur le sol japonais. Vous pouvez ensuite le prolonger à deux reprises, pour décrocher six mois supplémentaires. Ce type de visa spécial autorise certaines activités rémunérées, mais est réservé aux citoyens âgés de 18 à 30 ans.
L’existence de ce permis temporaire a été rendue possible par un accord bilatéral signé entre le Japon et la France le 8 janvier 1999. L’ambition était de promouvoir les relations internationales et d’amitié entre les deux pays. Les jeunes ressortissants ont ainsi l’opportunité de découvrir la culture, le style de vie et de voyager au pays du soleil levant. On peut séjourner une durée maximale d’un an sur le territoire nippon. Il est plus permissif que le contrat de visiteur temporaire, car il offre la possibilité de travailler. Cet emploi devra servir à compléter les moyens financiers à disposition.
En revanche, il est accompagné de quelques interdits. Par exemple, les participants ne sont pas autorisés à pratiquer une activité salariée « portant atteinte aux bonnes mœurs » : cabaret, boîtes de nuit, salles de jeux, emploi dans des bars… attention à ne pas déroger à la règle sous peine de sanctions sévères. Pour obtenir un visa vacances-travail, vous devez impérativement vous rendre au service consulaire ou au consulat général dont dépend votre département de résidence. Attention à ne pas déposer votre demande dans une circonscription ne correspondant pas à votre domicile, car elle sera automatiquement refusée par les instances françaises.
En tant qu’étudiant
Si vous êtes un étudiant et que vous souhaitez partir pour le pays du soleil levant, alors vous devez choisir entre deux solutions en fonction de la durée de votre séjour. En dessous de 90 jours, vous n’avez pas besoin de vous prendre la tête. Vous pouvez débarquer dans les rues de Kyoto ou de Tokyo en tant que touriste et vous inscrire dans une école de langue sans craindre d’être pénalisé.
En revanche, si vous êtes un Français et que vous souhaitez étudier pour une plus longue durée, alors il faudra faire une demande de visa. Pour l’obtenir, vous devez vous adresser à une ambassade ou un consulat japonais en dehors du Japon. Vous devrez également récolter le parrainage d’un établissement d’enseignement au Japon et la preuve de fonds suffisants pour couvrir toutes vos dépenses pendant votre passage. Le permis de séjour est accordé pour des périodes allant de 3 mois à 4 ans et 3 mois.
Là encore, vous n’êtes pas autorisé à participer à des activités rémunérées en tant qu’étudiant. Cela dit, vous pouvez demander une permission de la part du bureau de l’immigration. Toutefois, vous serez dans tous les cas plafonné à un certain nombre d’heures maximales par semaine.
En tant que travailleur
Si vous êtes un Français et que vous souhaitez travailler au Japon, alors vous devez impérativement vous procurer un visa de travail. Pour cela, il suffit de se rendre dans une ambassade ou un consulat japonais en dehors du Japon et d’entrer en contact avec le pays qui offrira un statut de résidence. Il y a plus d’une douzaine de statuts de résidence de ce type au Japon. Chacun permet à un titulaire de travailler uniquement dans un domaine professionnel spécifique. Voici quelques exemples de visa de travail :
- Professeur (Exemples : professeur d’université, professeur adjoint, assistant, etc.)
- Artiste (Exemples : compositeurs, auteurs-compositeurs, artistes, sculpteurs, artisans, photographes, etc.)
- Activités religieuses (Exemples : personnes religieuses telles que moines, évêques, missionnaires, etc.)
- Journaliste (Exemples : journalistes de journaux, journalistes de magazines, rédacteurs en chef, cameramen, annonceurs, etc.)
- Chef d’entreprise (Exemples : présidents de société, directeurs, etc.)
- Services juridiques/comptables (exemples : avocats, rédacteurs judiciaires, comptables publics, comptables fiscaux, etc. certifiés au Japon)
- Services médicaux (Exemples : médecins, dentistes, pharmaciens, infirmiers, etc. certifiés au Japon)
- Chercheur (Exemples : chercheurs, enquêteurs, etc. dans les instituts de recherche, etc.)
- Instructeur (Exemples : enseignants, etc. dans les écoles primaires, les écoles intermédiaires et les écoles secondaires)
- Ingénieur/spécialiste en sciences humaines/services internationaux (Exemples : ingénieurs scientifiques, ingénieurs en informatique, professeurs de langues étrangères, interprètes, rédacteurs, designers, etc.)
- Personnes transférées à l’intérieur d’une entreprise (Exemples : personnes transférées à la branche japonaise [siège social de la même entreprise, etc.]
- Soins infirmiers [Exemple : personnel soignant certifié]
- Artistes [Exemples : musiciens, acteurs, chanteurs, danseurs, sportifs, mannequins, etc.]
- Travailleur qualifié [Exemples : chefs spécialisés dans la nourriture d’un pays étranger, dresseurs d’animaux, pilotes, entraîneurs sportifs, sommeliers, etc.]
- Travailleur qualifié spécifié [Ressortissants étrangers prêts à travailler qui possèdent une certaine expertise et des compétences dans certains domaines industriels].
- Formation de stagiaire technique [Exemples : stagiaire technique]
Vous l’aurez peut-être deviné, mais ce statut de résidence évolue en même temps que votre activité professionnelle. Ainsi, si vous changez d’emploi pendant que vous êtes au Japon, et que cela n’est pas englobé dans la même catégorie, alors vous devrez refaire votre statut de résidence. Par exemple, si vous œuvrez dans une entreprise d’ingénierie et que vous vous reconvertissez dans l’enseignement, alors il faudra repasser à l’ambassade.
Afin d’obtenir ce type de visa de travail, il faut impérativement posséder un diplôme universitaire ou bien une expérience professionnelle considérable dans le domaine où vous envisagez de demander le visa. Surtout, la plupart du temps, il est exigé de notifier un employeur potentiel ou une offre d’emploi pour parrainer la requête. Enfin, ce permis de séjour est accordé pour des périodes allant de quatre mois à cinq ans. Il est renouvelable sur réclamation, mais il faudra apporter tous les justificatifs nécessaires.
Les travailleurs sont autorisés à amener leur conjoint ainsi que leurs enfants au Japon en passant par un visa pour personnes à charge. Ces personnes « rapportées » ne sont pas autorisées à exercer un métier rémunéré, sauf en cas d’obtention d’une dérogation de la part du bureau de l’immigration. Mais quand bien même elles l’obtiendraient, elles devront respecter un plafond d’heures travaillées maximum par semaine.
En tant que conjoint
Les étrangers qui sont mariés à un ressortissant japonais ou à un résident permanent du Japon ont la possibilité d’obtenir un visa de conjoint. Celui-ci permet d’exercer toute activité rémunérée au Japon. En général, les permis de séjour sont accordés par période de 6 mois ou 1 an, 3 ans ou 5 ans. Ils sont renouvelables.
Obtenir la résidence permanente
Si vous êtes un résident étranger et que vous remplissez de nombreuses conditions, alors vous pouvez obtenir la résidence permanente. Pour cela, il faut avoir fait preuve d’une bonne conduite, de disposer de biens suffisants ou de la capacité de gagner votre vie de manière indépendante. Il faut aussi loger au Japon pendant un certain nombre d’années consécutives.
À noter que pour les professionnels hautement qualifiés et les conjoints de ressortissant japonais, le nombre minimum requis d’années est généralement entre 1 et 5 ans. Pour les autres, il faut compter en moyenne 10 ans. Le statut de résident permanent est indéfini et vous permet de pratiquer toutes les activités rémunérées imaginables.
Comment se faire naturaliser japonais ?
Si vous avez habité au Japon pendant au moins cinq années consécutives, vous pouvez demander la naturalisation. Si vous êtes marié à un ressortissant nippon, alors vous pouvez effectuer cette demande avant les cinq années. Vous devrez dans tous les cas avoir fait preuve d’une bonne conduite, ne jamais avoir comploté contre le gouvernement japonais, de disposer de suffisamment de biens ou d’un salaire confortable pour vivre votre vie de manière indépendante. Vous devrez par ailleurs être prêts à renoncer à toute autre nationalité détenue (française, dans notre cas) pour obtenir la nationalité japonaise.
En effet, la double nationalité n’est pas reconnue au Japon une fois adulte. Si vous êtes un Français et que votre femme est japonaise, alors vos enfants pourront obtenir une double nationalité. Cependant, lorsqu’ils atteindront l’âge de la majorité, ils devront choisir. Dans la pratique, il n’est pas rare de rencontrer certaines personnes qui passent outre cette obligation et disposent de deux passeports !
Actualité
La pandémie mondiale de coronavirus a gelé durant plus de deux ans les frontières japonaises. Le nombre de visas délivrés est sans surprise au plus bas. Seulement 90.306 permis ont été confiés à des ressortissants étrangers en 2021. Il s’agit du montant le plus bas depuis 1999.
Le Vietnam représente 15.434 visas (17%). La Chine est en deuxième position avec 12.768 unités (14%). Le pays entend bien relancer le tourisme en 2022 pour des motifs financiers. Le plafond d’entrées quotidiennes évolue de 10.000 à 20.000 dès le mercredi 1er juin.
Pour comparaison, en 2019, le Japon battait son propre record en délivrant 8.28 millions de visas. Tous les genres de séjours sont concernés. Un an plus tard, le montant était tombé à 1.12 million, selon le ministère des Affaires étrangères.