Système de santé

hopital-japon

Le Japon possède un système de santé qui fournit divers services comme des examens de dépistage, le contrôle de maladies infectieuses ou des soins prénataux. Tous les résidents du Japon sont tenus par la loi d’avoir une couverture d’assurance-maladie. Le patient accepte toujours la responsabilité de 30 % de ses coûts. Le gouvernement paie les 70 % restants. Il est en réalité pris en charge par un système d’assurance-maladie universelle qui offre une relative égalité d’accès. Les tarifs sont fixés par un comité ministériel. Les personnes sans assurance peuvent joindre à une assurance maladie nationale programmée et administrée par les collectivités locales.

Au Japon, les patients sont libres de sélectionner les médecins ou les établissements de leur choix. La couverture est obligatoire et ne peut être refusée. Les hôpitaux doivent être gérés comme des organismes sans but lucratif. Le personnel doit toujours être composé de médecins, y compris dans la conduite de l’établissement. Les frais médicaux sont réglementés par le gouvernement afin de les maintenir abordables. Les patients sont tenus de payer entre 10 et 30% des frais médicaux, selon les revenus de la famille et l’âge de l’assuré. Des seuils mensuels sont fixés pour chaque ménage (en fonction de l’âge et des rémunérations). Si des frais médicaux dépassent la limite, ils sont annulés (offerts) ou remboursés ultérieurement par le gouvernement.

Selon le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales en 2019, le nombre de médecins au Japon est de 327 210. C’est une augmentation de 2,4 % par rapport à l’enquête précédente de 2016. Elle montre une tendance à la hausse qui se maintient ces dernières années. Il y a 71 758 femmes médecins, une augmentation de 6,3 % par rapport à l’enquête précédente. Cela constitue un record que le Japon entend dépasser dans les prochaines décennies. L’âge moyen des médecins travaillant dans les établissements médicaux continue d’augmenter, l’âge moyen des médecins travaillant dans les cliniques se situe pour la première fois dans la soixantaine.

Il faut ajouter à cela un nombre important de dentistes, à raison de 104 908 individus, une augmentation de 0,4 % par rapport à la dernière étude. Le nombre de pharmaciens est également en hausse de 3,3 % sur un an pour atteindre 311 289 professionnels. En tout, il y a 255 452 hommes médecins et 71 758 femmes médecins (en hausse de 6,3 % par rapport à la dernière enquête). L’âge moyen de l’ensemble du corps médical et de 49,9 ans (celui des hôpitaux est de 44,8 années contre 60 pour les cliniques).

Assurance-maladie

Le Japon possède 2 principaux types d’assurance-maladie :

  • L’assurance maladie nationale (国民健康保険, Kokumin Kenko Hoken) : elle est ouverte à tout le monde
  • L’assurance sociale des employés (社会保険, Shakai Kenko Hoken) : elle est ouverte uniquement aux salariés

L’assurance maladie nationale permet de couvrir jusqu’à 70 % des coûts liés à la santé. Les 30 % restants sont à la charge des bénéficiaires, et donc de l’individu qui consulte. Les versements se font sur une base mensuelle qui dépend du salaire de l’année précédente. On peut s’acquitter de son assurance dans la plupart des établissements, le plus pratique étant de se rendre dans un konbini (une supérette ouverte 24 heures sur 24). On reçoit le montant à payer sur des bordereaux qui sont envoyés par la mairie. Une fois la facture payée, votre bordereau vous sera tamponné par l’employé du konbini.

L’assurance sociale des employés au Japon permet de couvrir jusqu’à 80 % des coûts de santé. Les 20 % restants sont à la charge des bénéficiaires. Les paiements sont effectués à moitié par l’employeur et à moitié par l’employé. La part de l’employé est automatiquement déduite de son salaire. Les versements sont basés sur le revenu, autour de 10 % de celui-ci. L’assurance couvre non seulement l’employé, mais aussi l’ensemble des individus à sa charge à hauteur de 70 % des coûts de santé. La seule condition est qu’une personne à charge ne gagne pas plus de 1,3 million de yens par an.

Pour s’inscrire à l’assurance-maladie au Japon, il suffit d’apporter votre carte de résidence auprès de la mairie de votre lieu de résidence au Japon. Si vous pouvez bénéficier de l’assurance sociale des employés (il faut être salarié dans une entreprise japonaise), alors votre employeur va vous remettre un document. Il faut ensuite le transmettre à la mairie. Elle vous enregistrera ensuite comme étant pris en charge par l’assurance des employés. Les délais sont relativement courts, de l’ordre de quelques jours. Ils peuvent s’étendre jusqu’à plusieurs semaines selon les emplacements et les contextes (jours fériés, fréquentation, etc.).

N’oubliez pas qu’en cas de déménagement, il faut impérativement demander une nouvelle carte d’assurance auprès de la mairie de votre nouveau lieu de résidence.

Expatrié

Les expatriés titulaires d’une carte de séjour et demeurant dans le pays plus de 3 mois peuvent accéder au système d’assurance-maladie publique du Japon. Celles et ceux qui travaillent avec une grande entreprise peuvent demander l’assurance sociale des employés. Il faut impérativement passer par cette étape si vous comptez rester au Japon. Sans inscription, vous devrez régler 100 % des frais, une petite fortune dans certaines opérations.

Le système d’assurance-maladie du Japon ne couvre donc pas les touristes et les autres voyageurs de courte durée dans le pays. Si vous êtes concernés, alors vous devrez apporter avec vous votre propre assurance voyage au Japon. Cela est notamment important pour régler les urgences médicales, mais aussi pour avoir l’esprit tranquille. Nous avons rédigé un article spécifique sur les assurances pour les touristes.

Les barrières linguistiques représentent un problème de taille pour les patients dont la langue maternelle n’est pas le japonais. En tant que français, nous sommes directement exposés. Se rendre dans un hôpital japonais ne signifie pas que nous n’allons pas être pris en charge. Cependant, la discussion pour déceler les symptômes ou examiner des résultats médicaux sera très brève. Les médecins japonais ne parlent que rarement l’anglais. Souvent, on vous demandera quels sont vos symptômes en utilisant des onomatopées. Il peut être intéressant de passer par un logiciel de traduction automatique, ne serait-ce que pour converser une idée générale.

Peu importe votre nationalité, les ambassades et les consulats sont des établissements à même de vous fournir de précieux conseils. On vous recommandera sans doute des installations multilingues ou des individus de confiance qui parlent au minimum l’anglais. La plupart des hôpitaux et des cliniques universitaires disposent d’un personnel anglophone. Vous pouvez également demander à un ami ou à une connaissance japonaise de vous accompagner durant le processus. Avoir un interprète n’est jamais une mauvaise idée, surtout lorsque cela touche des sujets aussi sensibles que la santé.

Secteur privé

Les organisations à but lucratif ne sont pas autorisées à gérer des hôpitaux et des cliniques au Japon. La loi stipule que les hôpitaux japonais sont considérés comme à but non lucratif. Les médecins prennent des décisions en matière de gouvernance et d’administration dans les hôpitaux. Ils doivent aussi s’occuper des cliniques. Environ 90 % des citoyens japonais éligibles sont inscrits dans le système de santé publique. Mais la majorité des citoyens ont également une assurance-maladie privée et secondaire.

L’assurance privée joue un rôle complémentaire en offrant des prestations additionnelles d’assurance-vie et de maladies graves. Il sert aussi à compenser le coût d’autres procédures comme l’orthodontie. Certaines assurances privées peuvent également prendre en charge le coût des 30 % que le patient doit normalement régler lors de ses visites médicales. Bref, chaque ménage s’adapte et peut souscrire à deux assurances-maladie en même temps.

Le pourcentage des personnes qui souscrivent à une assurance vie privée en plus de l’assurance publique atteint 80 %. Les hommes dans la quarantaine et des femmes dans la cinquantaine sont les tranches d’âge les plus sollicitées. Les principaux inconvénients sont que de tels services sont soumis à l’inflation, que les paiements de prime mensuelle ou annuelle peuvent devenir un fardeau pour le budget du ménage, et que l’annulation d’un contrat plus court que la période prévue est en général assez onéreux.

Dépenses

Les frais totaux de santé correspondent à environ 11 % du PIB du Japon en 2015. La majorité, 84 %, est subventionnée par l’État. Le financement des dépenses de santé est notamment assuré par les impôts (42 %) et les contributions individuelles indispensables (42 %). L’assurance sociale des salariés fonctionne en recevant des dotations obligatoires de la part des travailleurs et des employeurs. Le taux de cotisation et d’environ 10 % des salaires mensuels et des primes. Il est déterminé par le revenu de l’employé, et il est plafonné. À Tokyo, la contribution salariale mensuelle maximale en 2018 était de 137 000 yens. Toutes ces cotisations sont déductibles des impôts et varient selon les types de caisse d’assurance et les préfectures.

L’assurance-maladie couvre les services suivants :

  • visites à l’hôpital
  • soins primaires et spécialisés
  • soin de la santé mentale
  • médicaments sur ordonnance approuvés
  • services de soins à domicile fournis par les
  • établissements médicaux
  • soins palliatifs
  • thérapie physique
  • la plupart des soins dentaires.

Les services d’optométrie fournis par des non-médecins ne sont pas couverts. Les verres correcteurs ne sont pas concernés, à moins qu’ils ne soient prescrits par des médecins pour les enfants jusqu’à l’âge de 9 ans. Les soins de maternité ne sont généralement pas couverts. En revanche, les gouvernements locaux subventionnent les examens médicaux pour les femmes enceintes.

Certains services préventifs comme des dépistages et l’éducation à la santé sont couverts par le régime. Les dépistages du cancer sont assurés par les municipalités. Enfin, les équipements médicaux durables prescrits par des médecins comme des appareils d’oxygénothérapie sont couverts par le système de santé publique japonais.

Avantages

Le système d’assurance-maladie universelle du Japon englobe tous les citoyens inscrits à une forme d’assurance médicale. Il est considéré un pilier fondateur de la sécurité sociale japonais. La couverture médicale du Japon se classe aujourd’hui comme l’une des plus importantes au monde. Mais dans la société hyper vieillissante d’aujourd’hui, où le taux de natalité est en baisse, les inconvénients d’un tel système soulèvent chez certains un besoin de réforme.

L’origine d’une telle configuration remonte à 1958 avec la loi nationale sur l’assurance-maladie, qui est finalement promulguée en 1961. Le système d’assurance-maladie universelle commence enfin. Avant la mise en place d’un tel dispositif, le Japon avait un désavantage social. Les travailleurs indépendants, les agriculteurs et ceux qui travaillaient pour des microentreprises ne pouvaient pas recevoir de soins médicaux sans assurance. On considère que le nombre de personnes non assurées atteignait plus de 30 millions. C’est plus d’un tiers de la population, une proportion jugée trop importante pour un pays aussi développé que le Japon. Afin de sortir de cette solution, un système d’assurance-maladie universelle a été lancé. Tous les citoyens, salariés ou non, pouvaient s’inscrire dans une forme d’assurance.

La mise en place de ce dispositif a permis à chacun de recevoir des soins médicaux appropriés, moyennant un autopaiement de 30 %. Le Japon peut se vanter d’avoir aujourd’hui un niveau élevé de soins médicaux et la meilleure espérance de vie au monde. Cependant, le nombre de personnes âgées augmente d’année en année au Japon. L’augmentation des dépenses médicales est considérable au Japon, qui doit réagir pour préserver son économie.

Médecins

Année Nombre de médecins Variation (+) Nombre de médecins pour 100 000 habitants
1982 (Showa 57) 1 679 520 - 141,5 personnes
1984 (Showa 59) 1 811 010 7.80% 150,6 personnes
1986 (Showa 61) 1 913 460 5.70% 157,3 personnes
1988 (Showa 63) 2 016 580 5.40% 164,2 personnes
1990 (Heisei 2) 2 117 970 5.00% 171,3 personnes
1992 (Heisei 4) 2 197 040 3.70% 176,5 personnes
1994 (Heisei 6) 2 305 190 4.90% 184,4 personnes
1996 (Heisei 8) 2 409 080 4.50% 191,4 personnes
1998 (Heisei 10) 2 486 110 3.20% 196,6 personnes
2000 (Heisei 12) 2 557 920 2.90% 201,5 personnes
2002 (Heisei 14) 2 626 870 2.70% 206,1 personnes
2004 (Heisei 16) 2 703 710 2.90% 211,7 personnes
2006 (Heisei 18) 2 779 27 2.80% 217,5 personnes
2008 (Heisei 20) 2 866 990 3.20% 224,5 personnes
2010 (Heisei 22) 2 950 490 2.90% 230,4 personnes
2012 (Heisei 24) 3 032 680 2.80% 237,8 personnes
2014 (Heisei 26) 3 112 050 2.60% 244,9 personnes
2016 (Heisei 28) 3 194 800 2.70% 251,7 personnes
2018 (Heisei 30) 3 272 100 2.40% 258,8 personnes

Vers une numérisation complète

Le 13 octobre 2022, le Japon annonce qu’il supprimera les cartes d’assurance-maladie non numérique aujourd’hui en vigueur d’ici à 2024. Elles devront être intégrées au dispositif national d’identification nommé « MyNumber ». Le nouveau système de carte d’identité a été lancé en 2016. Il attribue un numéro à 12 chiffres à chaque citoyen et résident étranger au Japon. L’objectif est d’incorporer une série de données personnelles telles que des renseignements relatifs aux impôts et à la sécurité sociale.

Il apparaît que l’État souhaite pousser à la numérisation du pays. Le but à court terme et que presque tous les citoyens obtiennent des cartes MyNumber d’ici à mars 2023. Toutefois, seulement 49 % avaient créé et collecté des cartes fins septembre 2022. Cela s’expliquerait en partie parce que les gens restent préoccupés par les fuites d’informations personnelles.

De son côté, le gouvernement affirme que le système permettra d’effectuer diverses procédures par voie électronique. Chaque citoyen profitera d’une meilleure commodité pour ce genre d’action. Les détenteurs de cartes peuvent notamment délivrer des certificats de résidence dans les dépanneurs sans se rendre aux bureaux municipaux. Il a aussi été décidé de donner des points d’achat d’une valeur allant jusqu’à 20 000 ¥, soit environ 135 € à tous les individus qui ont acquis une carte ou qui déposent des demandes d’ici à la fin de l’année 2022. Enfin, les autorités précisent que les cartes MyNumber pourront être ajoutées à un téléphone Android (mais pas iOS) à partir du 11 mai 2023.

Un manque inquiétant en 2040

Médecin qui tient son instrument médical dans la main

Le rapport annuel de la santé, du travail et de la protection sociale de 2022, publié le 19 octobre 2022 a présenté ses premières estimations. Il est explicitement indiqué que le Japon devra faire face à une pénurie d’environ 1 million d’employés dans les services médicaux et sociaux en 2040. La population âgée du pays atteindra presque son maximum à ce moment précis, ce qui engendre de telles conséquences.

Le fait de garantir un nombre suffisant de travailleurs et l’un des points les plus importants de l’agenda des services de sécurité sociale, selon le rapport. Les salariés en première ligne des services de sécurité sociale font pression pour améliorer leurs conditions de travail, dans le même temps. Les fonctionnaires ont d’ores et déjà projeté le manque d’effectifs en se basant sur la croissance économique et les changements démographiques prévus au Japon. La situation est inquiétante.

Selon eux, la demande de services de soins médicaux ou infirmiers augmentera encore à partir de 2025. C’est l’année où les baby-boomers auront atteint 75 ans ou plus. Il est estimé qu’en 2040, lorsque les baby-boomers de deuxième génération auront 65 ans ou plus, les services médicaux et sociaux nécessiteront quelque 10,7 millions de travailleurs. Mais à cette date, on ne prévoit que 9,74 millions de travailleurs de disponibles. Il y a donc un déficit de 960 000 personnes, selon ce rapport.

Aujourd’hui, 8,91 millions d’individus travaillent dans les services médicaux sociaux (chiffres de 2021). C’est une multiplication de 1,9 en l’espace d’une vingtaine d’années, d’après les statistiques. Mais comme le nombre de personnes en âge de travailler (entre 20 et 64 ans) va considérablement diminuer dans les années à venir, il sera impossible d’obtenir de la main-d’œuvre nécessaire.

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