Hiragana — Tableau de "l'alphabet" japonais

Hiragana

Les hiragana (平仮名) constituent l’un des systèmes d’écriture syllabique du japonais, parallèlement aux katakana (片仮名) et aux kanji (漢字). Originaires du Japon, les hiragana sont dérivés des caractères chinois et ont évolué au fil des siècles pour devenir l’une des pierres angulaires de la langue japonaise moderne. Utilisés principalement pour les mots d’origine japonaise, les particules grammaticales et les désinences verbales, ils jouent un rôle crucial dans la structure linguistique et grammaticale du japonais. Cette introduction se propose d’explorer les origines, les caractéristiques et les utilisations des hiragana dans le paysage linguistique japonais.

Tableau des hiragana

Le tableau présenté ci-après illustre les 46 hiragana de base, souvent désignés sous le nom de gojuon (五十音). Chaque caractère est accompagné de sa transcription en romaji. La première rangée du tableau représente les cinq voyelles fondamentales. Les lignes subséquentes montrent des combinaisons des voyelles avec différentes consonnes (ka, sa, ta, etc.), à l’exception notable de la consonne ‘n’ (ん), un hiragana fréquemment utilisé en japonais.

Historiquement, les hiragana trouvent leur origine dans des kanji homophones. Ils représentent des versions simplifiées de certains caractères chinois. Conçus initialement pour être aisément appris et écrits, ils étaient autrefois désignés par le terme « onnate » (littéralement « main des femmes »).

Voyelles
a

i

u

e

o
K
ka

ki

ku

ke

ko
S
sa

shi

su

se

so
T
ta

chi

tsu

te

to
N
na

ni

nu

ne

no
H
ha

hi

fu

he

ho
M
ma

mi

mu

me

mo
Y
ya

yu

yo
R
ra

ri

ru

re

ro
W
wa

wo

n

Les dakuon et handakuon

En plus des 46 signes présentés dans le tableau ci-dessus, les Japonais peuvent former des hiragana supplémentaires en ajoutant le « ゛ » et le « ゜ » dans le coin supérieur droit dans certains cas. Le premier se nomme dakuten (濁点) et peut s’ajouter à la ligne des K, des S, des T et la ligne des H. Cela permet la création et l’utilisation respective de lignes G, Z, D et B.

Lorsque l’on ajoute un cercle, nommé handakuten (半濁点), à la ligne H, on crée la ligne P. Pour plus de compréhension, merci de consulter le tableau ci-dessous. Nous avons indiqué les lignes de caractères, avec leur écriture en kana et leur prononciation.

G
ga gi gu ge go
Z
za ji zu ze zo
D
da ji zu de do
B
ba bi bu be bo
P
pa pi pu pe po

Historique

L’origine des hiragana remonte à la période Heian (794-1185) au Japon. Avant cette période, le japonais était écrit exclusivement en caractères chinois, ou kanji. Cependant, la structure complexe des kanji rendait l’écriture et la lecture particulièrement ardues, notamment pour les femmes de la cour qui n’avaient pas accès à la même éducation formelle que les hommes.

Face à cette contrainte, une forme simplifiée de kanji a commencé à émerger. Ces écrits, issus de la cursive chinoise, étaient principalement utilisés dans les poèmes et les correspondances personnelles, notamment parmi les femmes de la noblesse. Les hiragana, autrefois appelés « onnade » (lettres de femmes), se sont développés à partir de ces écrits cursifs.

Au fil des siècles, les hiragana ont été adoptés plus largement et ont fini par coexister avec les kanji et une autre syllabaire, les katakana. L’adoption des hiragana a été favorisée par leur simplicité relative, permettant un apprentissage plus rapide, surtout pour ceux qui n’avaient pas accès à une éducation approfondie en kanji. Dans le Japon moderne, les hiragana jouent un rôle crucial dans l’écriture, servant à la grammaire, à la conjugaison et aux particules, tout en complétant l’usage des kanji et des katakana.

Structure et caractéristiques

Les hiragana sont un syllabaire, c’est-à-dire que chaque caractère représente une syllabe plutôt qu’une lettre ou un son isolé. Cette caractéristique les distingue des alphabets comme le latin, où chaque lettre correspond à une consonne ou une voyelle.

1. Gojūon (五十音)

Le tableau de base des hiragana est souvent appelé « gojūon », qui se traduit littéralement par « cinquante sons », bien que le tableau moderne comporte en réalité 46 caractères. Il est organisé en fonction des sons voyelles (a, i, u, e, o) et des sons consonantiques (k, s, t, n, h, m, y, r, w). Chaque combinaison consonne-voyelle donne naissance à un caractère hiragana distinct, à l’exception des quelques sons pour lesquels il n’existe pas de caractère correspondant en japonais moderne.

2. Dakuon et Handakuon

Outre le tableau gojūon, les hiragana comportent également des variantes sonores (dakuon) et semi-sonores (handakuon). En ajoutant des marques spécifiques à certains caractères, on peut modifier le son de base. Par exemple, en ajoutant deux petits traits à « か » (ka), on obtient « が » (ga).

3. Yōon

Le yōon se réfère à l’utilisation d’un petit « や » (ya), « ゆ » (yu) ou « よ » (yo) pour créer des sons combinés tels que « きゃ » (kya) ou « しゅ » (shu).

4. Simplicité relative

Les hiragana, avec leur forme arrondie et fluide, sont souvent perçus comme étant plus simples que les kanji, dont les traits sont plus nombreux et complexes. Cette simplicité rend les hiragana particulièrement adaptés à l’apprentissage initial de l’écriture japonaise, aux annotations grammaticales et à la transcription de mots pour lesquels il n’existe pas de kanji approprié.

Comment et quand utiliser les hiragana ?

Dans le japonais contemporain, les hiragana jouent un rôle fondamental dans la structure linguistique et grammaticale de la langue. Voici leurs principales utilisations :

  1. Particules grammaticales : Les hiragana sont couramment utilisés pour écrire des particules postpositionnelles, telles que は (wa, sujet), へ (e, direction) ou の (no, possession), qui jouent un rôle crucial dans la structure des phrases en japonais.

  2. Flexions verbales et adjectivales : Les terminaisons verbales et les formes adjectivales sont généralement écrites en hiragana. Par exemple, le verbe 見る (miru, « voir ») se conjugue en 見たい (mitai, « vouloir voir ») en utilisant des hiragana pour la forme désirative.

  3. Mots d’origine japonaise : Bien que de nombreux mots en japonais soient écrits en kanji, certains sont souvent écrits en hiragana pour des raisons de clarté, d’emphase ou de style. Par exemple, ありがとう (arigatou, « merci ») peut être écrit en hiragana au lieu du kanji traditionnel.

  4. Furigana : Les hiragana sont utilisés comme furigana, des annotations phonétiques placées au-dessus ou à côté d’un caractère kanji pour indiquer sa prononciation. C’est particulièrement utile dans les textes destinés aux enfants ou aux apprenants du japonais qui ne sont pas encore familiers avec certains kanji.

  5. Transcription de mots étrangers : Bien que les katakana soient plus couramment utilisés pour transcrire les mots d’origine étrangère, les hiragana peuvent parfois être utilisés pour évoquer une nuance douce ou enfantine.

  6. Littérature et poésie : Dans certains contextes littéraires, notamment la poésie traditionnelle japonaise, les hiragana peuvent être privilégiés pour leur esthétique ou pour des raisons stylistiques.

Il est essentiel de noter que l’usage des hiragana s’inscrit dans un système d’écriture complexe et nuancé où ils coexistent avec les kanji et les katakana. Cette coexistence permet d’ajouter des nuances et de la richesse à l’expression écrite en japonais, chaque script ayant ses propres connotations et utilisations.

Dans quel ordre écrire les hiragana ?

Comme la plupart des caractères chinois ainsi que les kanji, on écrit les hiragana en employant un sens d’écriture défini. Il est important de bien maîtriser l’ordre des traits, notamment lorsque vous écrivez devant quelqu’un. La calligraphie japonaise ainsi que l’écriture manuscrite se doivent de respecter un certain nombre de contraintes dont le sens d’écriture de chaque signe.

L’image ci-dessous (piochée sur Wikipédia) vous permet de bien comprendre l’ordre des traits avec une numérotation et le sens du tracé indiqué par la flèche. Lorsque vous apprenez les kana et donc les hiragana, nous vous invitons à prendre l’habitude de dessiner correctement chaque caractère. Cela ne vous rajoutera pas beaucoup de temps d’études, mais cela pourrait vous sauver dans certaines situations. Autant prendre le bon coup de main !

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