Au Japon, les arts culturels ont une longue histoire et le théâtre en est l’un des chapitres les plus marquants. On y trouve des spectacles de Nô, couramment associés et pratiqués par les hautes sphères de la société. Les masques de Nô sont frappants et on les reconnaît aisément. Il existe aussi le bunraku, ou théâtre de marionnettes, qui consiste en des pièces jouées avec de grandes poupées articulées par des marionnettistes chevronnés. Quant au théâtre Kabuki, il est mondialement reconnu pour ses maquillages intenses et ses costumes dramatiques. En outre, il intègre de la musique et des danses intenses dans ses spectacles.
L’histoire du kabuki commence au début du 17ème siècle. La fin du XVIIIe siècle, vers 1770-1780, est considérée comme l’âge d’or du kabuki. Les théâtres regorgeaient de splendeurs, de fantaisie, de romance et d’intrigues. Les spectateurs étaient amusés par les acteurs populaires vêtus de luxueux costumes. Leurs auteurs déployaient toute leur imagination artistique dans les nouvelles formes de musique et de danse, ainsi que dans des tours de théâtre innovants.
Par rapport aux productions théâtrales en Occident, le théâtre japonais local n’est pas aussi développé. Les spectacles se déroulent pour la plupart dans des lieux prestigieux. Pour assister à une représentation, il est indispensable d’être au bon endroit, au bon moment, de disposer de suffisamment d’argent. On dit que certaines représentations sont si sélectives qu’elles ne peuvent être vues qu’une seule fois. Par ailleurs, l’état d’urgence provoqué par la pandémie mondiale de COVID-19 constitue une difficulté supplémentaire. Pas de rassemblements publics ? Pas de théâtre.
Le Théâtre national du Japon a fait preuve d’un grand sens de la mesure en annulant le spectacle Yoshitsune Senbon Zakura (Yoshitsune et les mille cerisiers) qui devait initialement être présenté à Tokyo le 3 mars de cette année. A la place, la représentation, sans public, est diffusée sur la chaîne YouTube en ligne du théâtre. En effet, le spectacle en trois vidéos est disponible dès maintenant et pourra être regardé à loisir jusqu’au 30 avril !
Yoshitsune Senbon Zakura se répartie en cinq actes et nécessiterait près de deux jours pour se produire dans son intégralité. Ainsi, ce spectacle présente des scènes essentielles de l’histoire et les met en scène sur des plans séparés : Le spectacle A couvre les parties « Torii Mae », « Tokaiya » et « Daimotsu-Ura » de la pièce ; le spectacle B couvre les parties « Kokingo Uchijinishi », « Shiinoki » et « Sushiya » et le spectacle C couvre les parties « Michiyuki Hatsune Tabi » et « Kawatsura Hogen Yakata ». Les trois performances totalisent cinq heures de divertissement, représentant toutes les scènes essentielles d’une épopée classique qui a diverti le public pendant des siècles.
L’histoire : Yoshitsune a lieu quelques années après la fin de la guerre de Genpei. Minamoto no Yoshitsune, le célèbre général, est traqué par des agents de son frère, Minamoto no Yoritomo, qui s’est récemment fait connaître en tant que shōgun. Yoshitsune voyage avec sa maîtresse Shizuka et son fidèle serviteur Benkei à la recherche de trois généraux de Taira ayant échappé à la justice à la fin de la guerre. Selon lui, ils représentent une menace pour le shogunat.
Source : Soranews