Shinzo Abe est devenu le deuxième Premier Ministre avec le plus d’expérience de l’histoire du Japon

Hier, le premier ministre japonais Shinzo Abe est devenu le deuxième premier ministre ayant accumulé le plus d’années de service. Il devance ainsi Eisaku Sato, son arrière-grand-oncle, qui a servi 2798 jours dans les années 1960.

Bientôt la première place ?

Le détenteur actuel du record est Taro Katsura, qui a servi 2886 jours. Il est donc logique de penser qu’Abe deviendra officiellement, d’ici novembre, le premier ministre japonais ayant gardé sa fonction officielle le plus longtemps de l’histoire du pays.

Pour rappel, Abe a, tout d’abord, officié pendant une courte période entre les années 2006 et 2007. Ensuite, il a dû délaisser le pouvoir pendant quelques années à cause d’un bilan peu glorieux. Il rebondit finalement en 2012, à travers un gouvernement qui mise sur le renforcement de l’économie, qui était en train de sombrer. Il profite également du fait que le parti adverse se soit totalement effondré, et peine, depuis maintenant sept ans, à trouver un rival sérieux. Il a toujours été le favori des scrutins, même si son soutien populaire diminue de plus en plus.

Très conservateur, il a toujours souhaité réécrire la constitution de son pays, qui est de nature pacifiste. Combattant depuis des années au sujet de l’instauration d’une armée pour le Japon, qui est aujourd’hui toujours interdite, il n’a pour le moment pas réussi cet objectif de longue date. Pour rappel, la Constitution nippone date de 1947. Elle avait été rédigée sous l’influence de l’occupant américain. 

Les problématiques des gouvernements Abe

Pour aller plus en profondeur, nous pouvons aborder quelques problèmes que le gouvernement Abe rencontre au quotidien, et qui n’ont jamais été résolu. Premièrement, cette modification de constitution est l’objectif majeur pour toute une partie de l’électorat de ce Monsieur, plus conservateur que jamais. Difficile d’imaginer voir la Constitution retoquée en seulement quelques mois. Mais Abe ne désespère pas pour autant. Deuxièmement, les affaires étrangères ne sont pas au beau fixe. En effet, tout le traitement des ressortissants japonais qui ont été enlevés par la Corée du Nord entre les années 70 et les années 80 n’est toujours pas résolu.  

Contrairement à Abe, Sato, l’ancien premier ministre nippon, avait réussi quelques prouesses : c’est notamment lui qui est convenu d’un accord autour d’Okinawa en 1972, mais c’est également l’auteur de l’accord entre le Japon et la Corée du Sud, de 1965 qui régla – temporairement – certains problèmes. Comme vous avez pu le voir à travers notre article sur les désaccords nombreux qui existent actuellement entre la Corée du Sud et le Japon, ce traité est largement remis en cause, plus de 50 ans après. Abe, lui, ne peut pas se vanter de telles prouesses sur le plan international.

Plus que jamais, Abe doit répondre à de multiples problématiques, autant sur le plan national qu’à l’international. De plus en plus, le Japon perd son influence au sein de la région de l’Asie du Sud-Est, au profit d’une Chine toujours plus vorace et d’une Corée du Sud de plus en plus indépendante…

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