Rejeter l’eau de Fukushima peut altérer l’ADN humain, selon Greenpeace

Alors que le Japon est en passe d’officialiser le rejet des eaux nucléaires de la centrale de Fukushima d’ici les prochaines semaines, la polémique enfle. Après les pêcheurs, les pays voisins, c’est au tour des associations de hausser le ton contre le pays du soleil levant. Aujourd’hui, c’est Greenpeace qui avance une terrible hypothèse. L’ADN humain pourrait être changé, à moyen et à long terme.

Un carbone radioactif peut endommager l’ADN humain

Selon le groupe environnemental, les quelques 1,23 million de tonnes métriques d’eau actuellement stockée à l’usine présente un niveau dangereux de carbone-14. Ce n’est pas le seul élément nocif pour la santé humaine ou la vie dans les océans, mais c’est bien celui-ci qui interpelle Greenpeace. Pour l’organisation, ce carbone radioactif est susceptible de détériorer durement l’ADN humain.

Le Japon souhaite en effet déverser l’eau utilisée pour refroidir le réacteur nucléaire endommagé de Fukushima. Au total, ce sont des dizaines de milliers de tonnes d’eaux qui ont été pompées au fil des ans. Étant donné qu’elle est contaminée, elle est pour le moment stockée dans des réservoirs. Toutefois, d’ici quelques mois, la place manquera et le Japon souhaite s’en débarrasser de manière progressive dans l’océan. Cela fait neuf ans depuis l’incident, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire du Japon.

Comment une telle conséquence peut arriver avec les eaux polluées de Fukushima ?

En déversant des tonnes d’eau contaminée dans les océans, ce seront les poissons qui seront les premiers touchés. Progressivement, ces éléments (tritium, carbone 14) remonteront jusqu’à l’homme, qui les ingérera directement. Ces radionucléides sont capables de rester dangereux pendant des milliers d’années, et peuvent causer des altérations génétiques. On sait depuis plusieurs années que le carbone 14 est un contributeur majeur à la dose collective de rayonnement humain. En d’autres termes, il représente une réelle menace pour notre espèce.

De son côté, l’entreprise TEPCO a tenu à réagir à cette affirmation de Greenpeace. Selon le porte-parole, la concentration actuelle de carbone 14 dans ces eaux traitées est d’environ deux à 220 becquerels par litre. Pour la firme, même si vous buvez de litres d’eau par jour, l’exposition annuelle peut monter jusqu’à 0,11 millisievert, ce qui n’est pas suffisant pour affecter la santé humaine.

Il faut cependant prendre de la distance par rapport à l’ensemble de ses déclarations. Ces derniers mois, plusieurs études ont été menées sur le contaminé de Fukushima, actuellement stockée dans de gros barils. Celle de Claire Corkhill, une experte en matière nucléaire à l’université britannique de Sheffield, indique que la radioactivité dans les réservoirs était bien plus importante que prévu. Selon elle, rejeter l’eau dans la mer comporte des risques pour l’environnement, mais également pour la santé de tous.

Source : CNN

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