Le marché économique japonais peine à se remettre de la pandémie mondiale. Alors que les flux financiers sont relancés depuis désormais plusieurs mois, les conséquences du coronavirus se mesurent encore aujourd’hui. Le monde des affaires est notamment l’un des plus touchés au Japon. Ce dernier a du mal à se redresser, bien plus que prévu. C’est le signe que le retour à une situation normale prendra beaucoup plus de temps qu’initialement annoncé.
Des entreprises toujours en difficulté
Les plus grosses firmes nipponnes repartent, petit à petit. En observant la conjoncture actuelle, on constate un ralentissement financier certain. Au deuxième trimestre 2020, l’économie nipponne a connu un recul record de 7,9 %. Les spécialistes tablaient alors sur un rebond important au troisième trimestre, mais ce n’est toujours pas le cas. Cela intervient dans une société japonaise où le coronavirus a été largement contrôlé. Pourtant, si le taux de contamination est largement maintenu, cela ne suffit pas à booster une économie. Des leçons qui pourront être vitales pour les entreprises européennes.
Les priorités de Yoshihide Suga, le nouveau Premier ministre, sont de s’attaquer à la crise et de relancer l’économie japonaise. « On peut voir les signes de la reprise », explique Katsunobu Kato, chef de cabinet, lors d’une conférence de presse. « L’économie est dans une situation difficile à cause de l’impact de Covid-19, mais nos différentes mesures ont un impact ».
Cette argumentation est logique, compte tenu du rythme de plans de relance budgétaire initiés par le gouvernement japonais. Un certain nombre de ménages ont par exemple reçu les virements bancaires, la banque du Japon accorde des prêts à faible coût et les campagnes de tourisme sont largement financées par les caisses de l’État. Tout a été mis en œuvre pour relancer le tourisme intérieur et bien d’autres secteurs, ce qui ne semble pas suffire pour le moment.
La banque centrale s’appuie sur le Tankan, compilé par la BoJ, qui est considéré comme le meilleur guide de l’état de l’économie japonaise et sur lequel elle se repose fortement pour prendre ses décisions politiques. Cette étude couvre près de 10 000 entreprises avec un taux de réponse de plus de 99 %.
Une enquête avec des résultats inquiétants
Une série de questions est posée à chacune des entreprises participantes. Ces dernières portent notamment sur les conditions commerciales et leur tendance, favorable ou non. Le bilan consiste en un résultat positif ou négatif, qui peut aller de -100 à +100. Plus le chiffre est élevé, plus l’économie semble dans une bonne posture.
Globalement, l’industrie est restée faible, avec un indice de -55 pour le secteur sidérurgique, de -61 pour l’importante industrie automobile japonaise et de -43 pour les machines de production. Quant au secteur des services, la situation est plus encourageante : le bâtiment progresse de six points à +21, le commerce de détail de 16 points à +18 et les communications de 13 points à +21. La situation dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration reste cependant très préoccupante, avec un chiffre de -87.
Bref, l’enquête suggère que la reprise économique devra être prolongée sur de nombreux mois. Il faudra également patienter davantage pour connaître les véritables retombées du plan de relance nippon, mis en place par le précédent gouvernement. À la date du 1er octobre 2020, l’économie japonaise est toujours vacillante.