Fait assez surprenant, le tribunal de Tokyo a décidé jeudi de ne pas prolonger la détention de Carlos Ghosn, président (déchu) de Nissan Motor Co, ce qui signifie qu’il pourra bientôt être libéré de prison, où il est détenu depuis son arrestation pour inconduite financière.
Une libération probablement rapide
Le tribunal de district de Tokyo a déclaré qu’il avait également décidé de ne pas prolonger la détention de Greg Kelly, ancien dirigeant de Nissan, qui avait été arrêté pour la première fois le même jour que Ghosn le 19 novembre.
Maintenant, nous ne savons pas encore si les procureurs de Tokyo vont faire appel, suite à cette décision. Shin Kukimoto, procureur adjoint au bureau du procureur du district de Tokyo, a seulement déclaré que son bureau répondrait « de manière appropriée ».
Pour rappel, Ghosn a été inculpé pour « sous-estimation de son revenu sur une période de cinq ans » à partir de 2010. Il a été arrêté le 10 décembre pour le même crime présumé, couvrant les trois dernières années. La période de détention de 10 jours en seconde instance s’est terminée jeudi. Au Japon, on s’attendait à ce que le tribunal prolonge la détention.
Mais Masashi Akita, avocat de la défense à Osaka, a déclaré que la décision de la cour pourrait refléter un changement d’attitude à l’égard de la détention : « Ils sont très nerveux à l’idée que l’on puisse remettre en question leur approche en matière de détention. »
« Je pense que cette affaire a un impact important sur la pratique de la justice japonaise, et une telle décision est favorable pour la défense. »
La chaine publique phare NHK a déclaré que M. Ghosn pourrait être libéré jeudi ou vendredi, si l’appel des procureurs était rejeté et que la caution était accordée. L’arrestation de Ghosn a marqué une chute dramatique pour un dirigeant qui avait été salué dans le passé pour le fait d’avoir sauvé Nissan du bord de la faillite.
Après son arrestation, il a été traité comme les autres détenus, dans une petite pièce. Les autorités ont limité ses accès et libertés, notamment pour prendre une douche ou encore se raser.
Des nouveaux éléments ?
Nissan a déclaré que son enquête avait révélé une utilisation personnelle des fonds de l’entreprise, mais également d’autres actes répréhensibles par la loi.
Dans tous les cas, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été secouée par le scandale. Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a réclamé des changements de direction, visant à affaiblir le contrôle et l’hégémonie de Renault.
Jusqu’à présent, Renault n’a pas remplacé Ghosn à la tête, affirmant que sa rémunération était conforme à la loi et aux directives en matière de gouvernance.